Mechanical Wolves : Bats-toi.

Chapitre 23

Jae

Le truc avec le feu, c'est qu'il consume tout. Il détruit tout sans se soucier de savoir s'il fait souffrir.

Le médecin venait de me donner mon autorisation de sortie et malgré tout, je n'avais pas prévenu Dax.

J'avais vu combien mon comportement l'avait troublé. J'avais vu combien mes mots l'avaient contrarié, il m'en voulait mais c'était mieux comme ça. Il n'était pas venu me voir hier. Et aujourd'hui non plus. Est-ce que je venais de mettre un terme à notre relation (quelle qu'elle soit) ?

Rien que l'idée de savoir qu'il pourrait aussi bien être en train de baiser une des filles du bar me donnait la gerbe.

J'allais me lever et arpenter ma chambre quand j'entendis la porte s'ouvrir.

Merde qu'est-ce que je fais ?

Un soupir me figea.

Dax.

Je sentis mon cœur s'emballer et fermai les yeux avant qu'il puisse me voir.

- Jae ?

Je ne répondis pas et fis semblant d'être dans le plus profond des sommeils.

Je l'entendis s'arrêter à mes côtés et le sentis se pencher sur moi. Il posa brièvement ses lèvres sur les miennes avant de se redresser.

- Dire que normalement un baiser la réveille, marmonna-t-il en liant nos mains.

Je le sentais me fixer et concentrai toute mon énergie à faire en sorte de ne pas rougir.

- Désolé de pas être venu hier. C'était la sortie de Max.... et je crois aussi que je cherchais à t'éviter. La meilleure solution ? Foutaise. Le plus conne, oui. Je veux pas que ce qu'il y ait entre nous, quoique ce puisse être, se termine. T'as changé quelque chose en moi. Ce que je ressens à changé, depuis Thanksgiving, depuis que tu as tabassé ton frère pour me protéger.

Je sentis sa main se poser doucement sur mon crâne et son pouce caresser mon front.

- Tu me trouble Jae. Et je déteste ça. Mais le pire dans tout ça, c'est que t'as peut-être raison, il vaudrait mieux que je te déteste parce que je ne te ferais que du mal. Et tu as déjà trop souffert...

Je sentis mes cils s'humidifier et des perles liquides dévaler mes tempes.

- Je passerai te prendre à ta sortie. J'ai promis de m'occuper de toi et je le ferai.

Il se releva et pressa ses lèvres sur mon front en s'y attardant.

- Ne pleure pas s'il te plaît. Pas à cause de moi, me supplia-t-il contre ma peau.

Il se redressa et essuya mes larmes avant de quitter la chambre dans un silence lourd de tristesse.

***

Je ne le revis que lorsque l'infirmière me poussa jusqu'au parking. Il sortit du pick-up et me souleva sans rien dire avant de m'installer sur la banquette et de m'attacher. Ses mains glissèrent sur mes cuisses et firent frémir la moindre parcelle de ma peau.

Il nous conduit jusqu'au motel en cendre puis le contourna pour se garer devant l'une des maisons les plus isolées.

- Je vais faire le ménage aujourd'hui. J'avais pas le courage d'entrer seul, souffla-t-il en serrant et desserrant ses mains autour du volant du véhicule arrêté.

- Est-ce que ça va ? Si c'est trop je peux aller chez mes parents, puis je pense qu'ils ne verraient aucun inconvénient à t'héberger.

- Il faut que je le fasse Jae. J'en ai besoin. Je vais le faire, il faut que je le fasse, je peux le faire, débita-t-il le souffle court.