Je suis réveillée par un morceau de blues. Une mélodie douce, mélancolique qui résonne comme un lointain écho. Mes paupières sont lourdes, mon esprit flotte dans l'air. Le temps d'un instant, je me sens bien, euphorique, légère comme sur un nuage. Les draps en satin caressent ma peau. Je ressens chaque note de guitare au plus profond de moi. Je peux sentir la mélodie se glisser doucement dans mes oreilles, envelopper mon cerveau, descendre le long de ma colonne vertébrale et s'immiscer dans chaque cellule de mon corps. Jamais je n'avais ressenti la musique si profondément. Comme si je ne faisais qu'un avec elle.
Très vite, le goût de fer dans ma bouche me ramène à la réalité. J'essaye de me redresser mais mes muscles ne répondent pas. Lorsque j'ouvre enfin les yeux, tout est flou autour de moi. Des lumières de toutes les couleurs dansent devant moi. Le lit commence à tanguer et cette putain de musique brouille mes sens et m'empêche de réfléchir. Parce que je la reconnaitrais entre mille. Il l'écoutait tout le temps, en boucle. Un sentiment de panique m'envahit. Je n'ai aucune idée d'où je suis, mais je sais qu'il est là, tout proche. Je voudrais prendre mes jambes à mon cou et courir le plus loin possible de lui. Mais si mon esprit est un alerte, mon corps, lui, est incapable de bouger. Des bribes de souvenirs de ces dernières heures me reviennent en pleine figure. Mon appart. Finn. Lui. Mes parents. Il était là, il m'attendait. La dernière chose dont je me souviens c'est de lui derrière ma porte et de la peur qui me clouait au sol. Puis, trou noir.
Je balaye la pièce du regard, puisque mes yeux sont la seule partie de mon corps que je peux bouger. La chambre, ou en tout cas ce qui semble être une chambre, est sombre. Les lumières continuent de danser le tango devant mes yeux. Je ne discerne pas grand chose, hormis ce qui me semble être des photos, des polaroids, étalés sur les murs. Je force mes yeux à se stabiliser quelques secondes, assez pour comprendre que la fille sur les photos, c'est moi. Quel psychopathe, putain ! Si mon corps n'était pas parfaitement endormi, je tremblerais de peur. J'ai mal à la tête, j'ai chaud, j'ai soif, je transpire, mes jambes sont lourdes, mon esprit embrouillé. Je suis en enfer.
Un halo de lumière s'invite dans la pièce. La porte s'ouvre doucement et une silhouette imposante apparaît. Je ne sais pas si c'est la peur, l'adrénaline ou l'instinct de survie, mais j'arrive à bouger. Tandis que la silhouette se rapproche, je commence à gigoter et essaye tant bien que mal de me débattre. Mes mes jambes restent lourdes comme le plomb. Il n'est plus qu'à quelques centimètres à présent.
- Tout doux, princesse, me dit-il en s'asseyant près de moi. On n'en a pas encore fini, toi et moi.
Je voudrais crier, mais je ne fais que gémir. Je sens sa poigne s'emparer de mon bras et son contact m'électrifie. Je gigote, je me débat tant bien que mal mais il est bien trop fort pour moi. Soudain, je sens le métal contre ma peau. L'aiguille s'enfonce au creux de mon bras dans une douleur vive. Et je sombre à nouveau...
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Les antithèses
RomanceIris et Finn sont à l'antithèse l'un de l'autre. Ils se rencontrent par hasard, au cours d'une soirée où ni l'un ni l'autre n'auraient imaginé se croiser. Finn vient d'une famille modeste. Depuis son adolescence, il mène un combat sans trêve avec...