7. Le Batyushka

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« L'homme honnête habite une cabane. Le diable occupe les palais. »

Proverbe Russe


Oksana était dans la cuisine. Elle patientait son époux, le cœur agité. Elle se leva alors pour se servir un verre d'eau. Quand elle fut prise de vertiges et lâcha sans faire exprès le verre qui se brisa au contact du sol. Elle voulut ramasser les débris de verre, mais ressentit une vive douleur dans sa poitrine. Elle s'appuya contre l'îlot, haletante. Cela ne dura que quelques minutes, avant qu'elle ne se sente mieux. Troublée, elle dévisagea les débris de verre, le visage blême.

- Mon Dieu, elle murmure, Adrian, où peux-tu être ?

Elle s'empara de son portable et lança l'appel. L'appareil collé à sa tempe, elle fit les cent pas, la main sur le cœur.

- Allô ? fit une voix grave à l'autre bout du fil.

- Oui, allô ? Bonsoir Sergueï.

- Oksana ? Tu es encore debout à cette heure ? Y'aurait-il un problème ?

- Écoute, je sais que ça peut paraître un peu fou, mais j'ai comme un mauvais pressentiment. Adrian n'est toujours pas rentré et il ne répond pas à mes appels. Aurais-tu une idée d'où il pourrait être ?

- Non. Quoi, il ne t'a pas dit où il allait ?

- Si, il m'a dit aller marcher un peu, mais depuis, il n'est toujours pas revenu.

- Ce n'est pas normal, en effet.

- S'il-te-plaît, fais quelque chose. Parce que je commence à sérieusement m'inquiéter.

- Ne t'inquiètes pas. Je vais essayer de l'appeler. Où est Maria ?

- Dans sa chambre. Elle dort.

- Ok. Ferme toutes les portes et fenêtres. J'arrive dans quelques minutes.

- D'accord.

Elle raccrocha avant d'attraper son front. Quand son regard se posa sur les clés de voiture d'Adrian qui étaient sur l'îlot. Aussitôt, elle se figea.

- Où es-tu, pauvre abrutis ? elle marmonna, anxieuse.

[...]

Elijah monta dans son jet privé qui l'attendait déjà à l'aéroport.
Il atterrit aux alentours de 4 heures du matin et regagna son chez lui. Les Martinez ainsi que Mikaël l'attendaient le pied ferme. Quand il franchit le seuil de l'entrée, Monica, les yeux larmoyants, fonça sur lui pour lui prendre dans ses bras.

- Ne refais plus jamais une chose pareille, elle pleurniche en lui fixant droit dans les yeux.

Elijah essuya une larme qui perla sa joue. Mikaël se rapprocha lentement d'eux, le visage livide.

- Alors...s'est terminé ? il demande d'une voix faible.

- Oui. Tu peux faire ton deuil maintenant.

Le blond, le rouge aux yeux, se pinça les lèvres avant d'acquiescer de la tête. Il ne voulut pas laisser transparaître ses sentiments, mais Elijah savait très bien que dans le fond, Mikaël refoulait ses larmes. Il était comme lui et lui seul pouvait le comprendre. Le blond sortit de la pièce pour aller s'enfermer dans sa chambre. Dos contre la porte, il se laissa glisser jusqu'au sol. Après tant d'années, toute cette pression pouvait enfin disparaître. Cela, ainsi que sa haine. Pourtant, il tremblait de partout. La raison ? Il l'ignorait. Il agrippa ses cheveux épais en arrière et il expulsa par la bouche l'air présent dans ses poumons.

PARIA (En Réécriture Très Bientôt)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant