Là où tout a commencé !

CHAPITRE IX

L'être humain est une créature assez complexe. En effet, pour vivre elle n'a pas uniquement besoin de répondre à ses besoins primaires mais elle ressent la nécessité d'obtenir plusieurs satisfactions en lien avec les relations sociales. Elle a besoin de se sentir appartenir à un groupe, à un mouvement mais aussi et surtout, de se sentir reconnaître. Le besoin de reconnaissance est très important, car il contribue à maintenir une bonne estime de soi. Mais cela ne s'arrête pas uniquement à cela, car l'être humain a besoin d'être aimé et d'aimer en retour. Est-ce parce que l'être humain se complète à l'idée d'aimer afin d'obtenir un amour réciproque ? Ou a-t-il besoin d'être aimé pour savoir comment aimer son tour ?

Je me rappelle la première fois que je l'avais vu. Il était beau, sûrement le plus beau garçon que je n'avais jamais rencontré et son air ténébreux avait réussi à conquérir la naïve petite fille que j'étais. A l'époque, j'étais loin d'imaginer ce que pouvais signifier aimer réellement et j'en étais d'ailleurs très loin. Ce qui était d'abord un intérêt basique s'était transformé en une compétition d'honneur mais aussi de reconnaissance. Je voulais qu'il me regarde mais surtout, qu'il me reconnaisse. Pourquoi avais-je tant besoin d'être reconnu par lui ? Était-ce un moyen de mettre un terme aux moqueries et aux lynchages des mes camarades sur mon front prononcé ? Obtenir la reconnaissance de ce garçon aimé et admiré de tous, était-il le moyen de me procurer un peu de sa légitimité ?

Cela avait sûrement été le cas. Oui, j'avais sûrement souhaité obtenir par procuration l'amour qu'il recevait afin de tourner la page sur des brimades qui avait affecté une grande partie de mon enfance. Mais...j'avais fini sans m'en rendre compte par tomber dans un piège qui aujourd'hui encore avait fini par me coûter beaucoup. J'avais fini par l'aimer d'un amour inconditionnel. La proximité due aux nombreuses missions, les moments tragiques vécues ensemble et mon inquiétude grandissante au fur et à mesure où je voyais les ténèbres l'engloutir avait fini par avoir raison de mes sentiments enfantins. J'avais grandi trop vite, trop tôt à ses côtés contraignant mes sentiments naïfs à s'intensifier et à m'emprisonner. C'était pour cette raison qu'il m'avait toujours été impossible d'imaginer ma vie sans Sasuke, même s'il ne pouvait répondre à mes sentiments, je savais que je ne pouvais m'en défaire.

- Rentrons à Kura et annonçons nos fiançailles. M'annonça Indra.

J'étais littéralement figé à l'annonce de sa demande que mon cerveau avait vraisemblablement du mal à traiter. Qu'avait-il dit ? J'avais dû mal à comprendre ses mots ou peut-être que je ne voulais tout simplement pas les comprendre.

Indra remarqua mon trouble par mon long silence et il décida de me retourner afin que de lui faire face. J'avais du mal à le regarder droit dans les yeux comme si je cherchais à éviter sa demande.

A cet instant, un tourbillon d'émotions contraires semblait faire des ravages en moi. Avait-il réellement fait cela ? Et pourquoi est-ce-que cela me faisait si mal ?

Il avait dit ses mots si facilement, des mots que j'avais tant de fois souhaité entendre de la part de Sasuke mais j'avais fini par me résoudre à l'idée que je ne les entendrais jamais. Et à sa mort, je savais que jamais je ne pourrai entendre de tels mots car cela me serait trop douloureux à supporter. J'avais fini par enterrer cette terrible désillusion.

Ça faisait mal.

Oui, j'avais mal de prendre en pleine face un rêve qui ne pouvait se réaliser hormis à travers un substitut que je manipulais. Ma vue commençait à s'embrumer m'empêchant de bien distinguer Indra.

- Sakura ?

J'avais fini par tourner ma tête afin de ne pas le laisser voir mon visage totalement ravagé par mes nombreuses larmes.