Souffrances et larmes

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Sirius se sentait très fautif alors que tous se battaient pour savoir qui irait chercher Harry Potter. Il aurait dû être le premier à se proposer mais il savait que c'était stupide et surtout un autre enfant avait besoin de lui. Depuis presque un mois, Sirius continuait de veiller sur Aloys, toujours inconscient, mais qui commençait à réagir un peu, surtout quand Sirius le laver et tentait de l'hydrater un peu plus.

Et alors qu'un groupe partait chercher son filleul, Sirius était à nouveau dans l'ancienne chambre de Regulus, son petit frère. Il tapotait doucement les lèvres sèches d'Aloys, qui avalait alors quelques gouttes.

La respiration du garçon était toujours un peu difficile mais son corps, grâce aux nombreuses interventions de Fumseck était de moins en moins recouvert de brûlures. Il garderait des marques mais moins effrayante que lorsqu'il avait été découvert. Déjà son visage n'avait qu'une marque rouge sur la mâchoire, et un peu sur la joue gauche. C'était surtout le dos et les jambes qui avaient subi le plus le maléfice de feu.

Sirius essuya la sueur du front de celui qu'il surnommait maintenant petit frère, car il était toujours un jeune garçon, ayant été momifié ainsi, encore en vie. Après ça, il retira les draps avec délicatesse, agita sa baguette magique pour faire flotter le corps d'Aloys à un petit mètre au-dessus du matelas, et enleva le drap house. Tous les soirs, Sirius changeait le linge, pour éviter des infections. Et alors qu'il remettait Aloys le plus confortablement sur des draps propres, la voix du portrait de sa mère retentit dans toute la maison :

- Vermine ! Saletés ! Résidus de pourriture et d'abjection ! Bâtards, mutants, monstres, quittez cette maison ! Comment osez-vous souiller la demeure de mes aïeux ?

Sirius soupira et se rendit compte qu'il avait loupé encore une fois la réunion de l'Ordre du Phénix. Il sortit rapidement de la chambre en emmenant avec lui les draps, puis descendit en trompe les escaliers.

— Tais-toi, espèce d'horrible vieille harpie, TAIS-TOI ! rugit-il en saisissant le rideau que Mrs Weasley venait de lâcher.

La vieille femme pâlit.

— Oooouuuu ! hurla-t-elle, les yeux exorbités en voyant approcher Sirius. Traître, abomination, honte de ma chair et de mon sang !

— Je t'ai dit de te TAIRE ! gronda son fils.

Dans un effort colossal, il parvint à refermer les rideaux avec l'aide de Remus.
Les cris de la vieille femme s'évanouirent aussitôt et le silence revint.

Légèrement essoufflé, écartant les mèches sombres qui lui tombaient devant les yeux, Sirius se tourna vers son filleul.

— Salut, Harry, dit-il d'un air lugubre. Je vois que tu as déjà fait connaissance avec ma mère.

— Ta... ?

— Ma chère vieille mère, oui, dit Sirius. Depuis un mois, nous essayons de la décrocher mais elle a dû jeter un maléfice de Glu Perpétuelle derrière la toile. Viens, descendons vite avant qu'ils se réveillent de nouveau.

— Mais qu'est-ce que fait le portrait de ta mère dans cette maison ? demanda Harry, déconcerté.

Sirius, suivi des autres sorciers, entraîna Harry hors du hall, dans un étroit escalier de pierre.

— Personne ne t'a rien dit ? Cette maison était celle de mes parents. Et comme je suis l'un des dernier survivant de la famille Black, j'en ai hérité... enfin, c'est encore à vérifier. Je l'ai mise à la disposition de Dumbledore pour y installer le quartier général – c'est d'ailleurs une des seules choses utiles que j'aie réussi à faire...

Sirius força un sourire. Jusqu'à présent, il n'avait été bon que pour offrir un lieu bien caché et être l'aide soignant d'Aloys.

Ce dernier avait ouvert les yeux, incapable de bouger dans un lit confortable et avec un beau baldaquin. Il entendit alors un petit cri doux d'un oiseau et quelque chose se posa à côté de son bras dont il sentait qu'on y avait enfoncé quelque chose. Il était sûr d'avoir entendu la voix furieuse de sa mère, comme ce jour là où deux hommes étaient entrés de force dans la petite maison d'une amie de sa mère, où elle essayait de le soigner avec une autre dame et un homme qui ressemblait à un vampire, les yeux rouges, le visage plus pâle que de la porcelaine. Il gémit et alors que son bras le brûlait, il sentit quelque chose tomber dessus. Il hoqueta surpris en sentant une douceur le long de son bras. Il ferma les yeux en écrasant deux larmes de soulagement. Il se rendormit alors que Fumseck continuait de pleurer le long de son bras meurtri. Le Phénix chanta doucement alors que d'un coup, le corps du garçon se tendit. Aloys convulsa quelques secondes puis se calma à nouveau, le corps en sueur. Fumseck continua de chanter avec beaucoup de tristesse pour le pauvre enfant.

Le Secret de WalburgaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant