Le Secret de Walburga

Tomber pour mieux se relever

Aloys avait refusé d'aller à Pré-au-Lard, rappelant à ses camarades qu'il avait des leçons de rattrapage avec le professeur Rogue.

- Bonjour, monsieur, dit-il ce samedi là.

Rogue arqua un sourcil en voyant le garçon non pas en fauteuil mais avec des béquilles, un peu tremblant.

- Vous semblez en meilleur forme, dit le professeur. Asseyez vous.

Aloys s'installa devant le bureau de Rogue qui fit venir un tableau et commença la leçon. Cette fois, c'était de la botanique. Aloys prenait des notes, concentré.

- Bien... ce sera tout pour aujourd'hui, dit Rogue. La potion pour votre colonne vertébrale et vos jambes semble bien fonctionner.

- Heu... oui, dit Aloys. Merci...

- Mais vous avez mal.

Aloys hocha de la tête. Il ramassa ses béquilles.

- Le matin et le soir, dit-il. C'est... j'ai l'impression que je reprend feu...

- Hmmm... J'ai peur que ça dure, dit Rogue.

- Est-ce que... ce serait le cas avec l'autre méthode dont vous m'avez parlé ?

- Je ne sais pas, répondit Rogue. D'après les quelques témoignages de ceux qui ont survécu à un tel traitement, il semblerait que la douleur ne ferait plus partie de leur quotidien. Mais le procédé est dangereux et peu être mortel ou pire.

- Oui... vous me l'avez dit..., murmura Aloys. Et c'est douloureux.

Aloys se demandait si c'était plus douloureux que ce qu'il avait déjà connu. Il eut un frisson et se leva en s'appuyant sur ses béquilles.

- Merci pour la leçon, monsieur, dit-il.

Rogue le raccompagna jusqu'à le porte de son bureau, se disant que ce garçon était poli, et que son frère avait dû manquer quelque chose pendant son enfance.

- Parfois... je me demande si Black a vraiment un lien avec sa famille, marmonna-t-il en fermant la porte derrière son élève.

Aloys s'avança vers le hall, lentement. Il s'arrêta un moment et s'appuya contre un mur, et leva les yeux sur les marches devant lui. Il y avait bien trop d'escalier à Poudlard. Il entendait les autres qui rentraient de leur balade. Il inspira et entreprit son ascension. Et il avait encore un long chemin à faire jusqu'à la Grande Salle pour prendre son dîner. Il sentit alors la béquille droite riper. Il s'arrêta en plein milieu de l'escalier et déglutit. Il n'y avait personne donc il devait être plus prudent. S'il tombait, il aurait du mal à se relever seul. Il fit donc plus attention.

Il arriva dans le hall et souffla. Il se mit dans un coin, essuya de la sueur sur son front et serra des dents en sentant son dos. C'était comme si on lui appliquait un fer chaud le long du bas de sa colonne vertébrale.

- Mr Black ?

Il se tendit légèrement en reconnaissant d'abord la voix de cette femme, puis en voyant sa tenue rose criarde. Il s'avança vers elle.

- Oui, madame ? Dit-il poli.

- Que faites vous donc tout seul ? D'habitude vous êtes avec Mr Malfoy, un jeune homme très responsable, et un préfet très investi.

- Je suivais une leçon de botanique avec mon directeur de maison, madame.

- Ah oui...

Le professeur Ombrage était à un bon pas de lui, et l'observait comme s'il était monstrueux et avait peur d'être contaminé par lui d'une maladie imaginaire. Aloys ne l'aimait pas. Elle était en plus d'un ennui à mourir. Pourtant, malgré ses jambes qui faiblissaient à cette heure de la journée et des béquilles, Aloys faisait tout pour être droit. Il se souvenait qu'Andromeda l'encourageait à garder la tête haute, et même parfois, Bellatrix lui criait dessus de se tenir droit, surtout devant les inconnus, ou les autres élèves. Mais la règle qu'il avait surtout retenue de son ancienne camarade, c'était d'être le plus digne, surtout devant les gens qui pensaient tout savoir de lui, et de le prendre pour un faible.