Chapitre 2 : La rose et la chauve-souris

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POV : Lucine Mc Leward

La nuit était douce, la lumière de la lune coulait dans l'étang en face de chez moi. Depuis ma chambre, j'admirai cette belle nuit calme qui nous avait tant manqué. J'avais trop pleuré aujourd'hui. Ce séjour chez mon oncle Lord Shaftesbury n'était en aucun cas ce que je souhaitai. Ma ville natale me manquait terriblement. Ici, la vie est plus froide, plus vide, plus étrange. C'est comme si j'étais incapable de me situer dans l'espace, tout semble sortir d'un profond rêve.

Je feuilletai mon journal, relisant tous les passages où j'avais rêvé de partir voyager. Maintenant que je voyageai, je voulais terriblement rentrer auprès de ma famille.

Allons Lucine. Prends ton courage à deux mains. Demain est un grand jour, tu vas rencontrer ton futur mari.

Cela faisait déjà un moment que tout avait été planifié par mon oncle et mon père. Je devais épouser Emerick De Clairmont, un homme de la soixantaine. Ma mère m'avait prévenue qu'il ne fallait pas que je m'attende à l'aimer mais bien à agir comme une bonne épouse et au moins espérer qu'il m'accepte près de lui. J'avais décidé de la décoration de notre futur salon et du noms de nos futurs enfants. J'avais tout préparé.

Je crayonnai sur mon journal quelques lignes puis me levai pour aller remplir ma caraffe d'eau. Alors que j'ouvris la porte ; je perçus mon père parler tout bas. Je le pensai avec notre bonne Camille sauf que je l'aperçus en bas dans la cuisine.

Etonnant.

Je remontai les escaliers lorsque j'entendis une voix que je ne connaissais pas. Une voix féminine. Ce n'était pas celle de ma tante Charlotte, non. C'était une voix plus rauque, plus suave. Je ne parvins pas à voir qui c'était mais depuis ma chambre, je vis la porte claquer et une silhouette partir au loin, direction le cimetière.

Je vins alors vers mon oncle.

— Qui était-ce ? Lui demandai-je.

Mon oncle s'arrêta. Il balbutia quelques mots.

- Personne ma chère Lucine, vous n'êtes toujours pas endormie ?

— Non, je ne trouve pas le sommeil.

Mon oncle ne répondit pas et descendit dans le salon, comme pour fuir ma présence.

Qui était cette voix ? Qu'est-ce que mon oncle mijotait ?

Je remontai donc dans ma chambre et me glissai dans les draps.

Ma nuit fut agitée. Entre cauchemar et angoisse de mon mariage, je me vis emprisonnée et forcée à une vie différente de celle que je souhaitai au fond de moi. Mon réveil ne fut pas agréable pour Camille, j'étais de mauvaise humeur.

— Vous prendrez un peu plus de thé ? Me demanda-t-elle alors que je prenais mon petit déjeuner.

— Non. Il est immonde. Et la confiture est trop sucrée.

Camille se retira dans la cuisine sans un mot.

Après une matinée compliquée, je me rendis au parc devant le cimetière pour marcher un peu. Je réfléchissais pas mal au mariage et écrivais quelques notes par rapport à l'organisation. Il fallait que ce mariage soit parfait pour commencer ma nouvelle vie d'épouse modèle. Alors que je marchais calmement sous le bruit des petits oiseaux, j'entendis un hurlement déchirant provenant du centre du parc.

Le parc était vide, il était bien trop tôt pour que les familles habituelles s'y promènent.

Un second hurlement résonna puis un sifflement.

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