Chapitre 18 : La Mutante

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POV Lucine Mc Leward :

Et voilà, c'est fini.

Je suis devant chez moi.

Mon oncle me tenait la main. Il avait un regard voilé de tristesse et de honte. Il n'avait pas prononcé un mot depuis que j'étais rentrée ni démontré une marque d'affection, ni même un regard. Je savais au fond de moi que je n'avais plus rien à voir avec la jeune fille de bonne famille et bonne mariée qu'il avait connu auparavant.

Walter, le majordome, nous ouvrit la porte. Le château de mes parents n'avait pas bougé. Il était toujours aussi glacial avec son architecture gothique et ses gravures aux murs. Walter nous fit entrer et nous pris nos parapluies, car le temps était dramatique.

J'entrai dans le hall où les statues alignées me dévisagèrent, la lumière des orages traversait les vitres offrant un spectacle majestueux aux escaliers de marbre menant à l'étage supérieur.

- Bonsoir Mademoiselle Mc Leward, c'est un plaisir de vous revoir, me dit-il.

Je lui offris un sourire hésitant. Il me proposa de prendre mon bâton, je lui fis comprendre que j'en avais besoin. Il me fournit alors une canne à ma taille pour être plus présentable aux yeux de mes parents.

Lord Shaftesbury, dont je savais l'implication dans certains meurtres à Wester Ord, continuait de m'ignorer. Je voulais pourtant lui faire comprendre que je ne tolérais rien de ce que j'avais appris et que tout ça était entièrement sa faute.

- Mon oncle, fis-je en marquant une pause. Il se tourna vers moi, sachez que jamais je ne vous pardonnerai de ce que vous avez fait. Estimez-vous chanceux que je sois incapable de prouver quoi que ce soit.

Il me regarda, étonné, mais une lueur écarlate dans ses yeux me fit comprendre qu'il savait très bien de quoi je parlais. Il ne me répondit pas et entra dans un des salons privés où des voix s'échappait.

- Mademoiselle, ses parents l'attendent avec Madame de Jouvincelle dans le salon, me dit Walter.

- Merci Walter.

Madame de Jouvincelle était ma future belle-mère. Son fils devait prendre ma main dans quelques jours avant que je ne disparaisse. J'étais assez angoissée à l'idée de me présenter comme cela. Allait-elle m'accepter comme ça ?

Je me plaçai devant la porte du salon et laissai Walter m'annoncer :

- Mesdames, Monsieur, Mademoiselle Lucine Clotilde Mc Leward.

La porte s'ouvrit et ma mère se leva les larmes aux yeux de bonheur. Mon père ne broncha pas ni même Madame de Jouvincelle qui dans sa robe pourpre absolument immonde me toisai durement. Son visage âgé laissait pendre de la peau fripée et poilu. Ma mère me prit dans ses bras, mais ne laissa aucune larme sortir de ses yeux, comme le voulait la bienséance. Je la laissai me serrer fort et profitais de son odeur rassurante un instant.

Ma maman.

Ma mère me proposa un siège.

- Lucine, ma chère Lucine, Davy nous a tout raconté. Comment vas-tu à présent ?

Je ne pus pas en placer une que mon père me coupa.

- Qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ?

- Vous avez vu ses yeux ? Firent Madame de Jouvincelle, elle n'a plus rien d'une jolie fille ! Elle est difforme ! Couina-t-elle.

Je sentis comme un pic s'enfoncer dans mon cœur.

- J'ai subi de la torture lors de ma détention.

- Torture !? C'est de la sorcellerie ! S'exclama mon père en agitant les bras.

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