Chapitre 13 : Révélations

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POV Jacque Bottram :

- Jacque ! Cria une voix que je connaissais bien de derrière moi.

- Papa ?! Répondis-je en faisant volte-face.

- Va t'en, ne reste pas là, me dit-il d'une voix affolée, il agita sa main complètement paniqué. Je vis son regard glacé parcourir tous les visages de la pièce.

- Non ! Papa je...

Mon père me hurla une nouvelle fois de partir. J'étais complètement collé au sol, mes jambes ne bougèrent pas. Nos cris résonnaient dans la chapelle, dont les sanglots de Zurie, dévastée par la mort de son amie Nala. La chaleur faisait remonter les odeurs des cadavres sur le sol. C'était presque devenu irrespirable, les mouches commencèrent à envahir le lieu.

Père Sory avait le pieu à la main, dans sa longue toge, il semblait près à prendre la vie de la femme, étalée à ses pieds.

Soudain, il eut comme un flash et plusieurs des apôtres tournèrent de l'œil et tous s'écroulèrent par terre inerte, comme une symphonie. Je fus extrêmement choqué. Père Sory était à genoux par terre et toussait fortement, toujours son pieux à la main, l'autre sur sa gorge. Il semblait être aux portes de l'agonie.

Je me tournai vers mon père, lui était en sueur et saignait des oreilles, il tremblait. Zurie était toujours sur le sol et ne semblait pas comprendre ce qui se passait non plus. Voyant la situation tourner à notre avantage, mes jambes se déverrouillèrent. Je m'approchai d'elle en prenant soin d'enjamber les cadavres. Je lui pris la main délicatement :

- Allons-y Zurie.

Elle me regarda, ses yeux humides laissèrent quelques larmes couler. Elle jeta un dernier regard à Nala et me sourit timidement. Je me tournai vers la porte de sortie de la chapelle et réalisai que mon père, c'était volatilisé.

Nous sortîmes de la chapelle en courant. De nouveau, tout semblait incompréhensible.

Papa... Qu'est-ce que tu me caches encore...



Avec Zurie, on s'enfuyait loin, très loin. Notre objectif était de rejoindre Aberdeen. Nous volâmes une calèche et cavalâmes vers la grande ville au bout de la route. Nous roulâmes deux grosses journées, on s'arrêta à quelques échoppes pour manger, Zurie ne parlait pas, moi non plus. Elle avait décidé de se mettre en boule sur son siège et de dormir. Je l'ai surpris plusieurs fois sangloter, sans doute pensait-elle à son amie décédée.

Une fois arrivée à Aberdeen, Zurie m'invita à la suivre et nous nous enfonçâmes dans un des parcs de la ville avec quelques vivres. Je surpris Zurie agiter ses mains et je l'a vit pour la première fois modifier l'environnement. Elles attrapaient les couleurs du paysage et les mêlaient entre elles, elle semblait peindre et sculpter l'environnement, c'était prodigieux. Je ne pouvais que regarder, et boire ce moment magique où les buissons se déplacèrent, les arbres apparaissent. Elle effaça quelques parties du sentier. Alors que nous parlions peu, je me permis quelques mots pour briser la glace :

- C'est impressionnant, j'aimerais pouvoir expliquer ce phénomène.

- Cela fonctionne comme un mirage, c'est une illusion, m'expliqua-t-elle d'une voix très douce, on peut s'installer maintenant personne ne nous trouvera.

Elle s'assied sur le banc et détacha ses longs cheveux noirs cendre qu'elle se mit à brosser avec un petit peigne en bois. Alors que la lumière de la lune traversait les arbres, je trouvais tout à coup cette créature absolument sublime. Je crois que j'ai même rougi quand elle m'accorda enfin un regard.

S E P U L T U R AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant