4

151 14 32
                                    

- Tu disais être énervé contre ton frère tout à l'heure. Ça va mieux ?

Nous passâmes la place du Capitole au moment où je lui posais cette question. Oli me regarda un instant avant de me répondre.

- Oh oui, t'inquiète. Tu sais, c'est parfois compliqué d'être H24 sur le dos de l'autre. Alors quand l'un de nous en fait trop, ou pas assez, c'est vite chiant.

Je hochais la tête.

- Je comprends.

- Et toi alors ? Tu as des frères et sœurs ?

- Hun hun, fis-je en secouant la tête. Je suis fille unique.

- Tu viens de Toulouse ?

- De Bordeaux. Ma mère et moi sommes arrivées à Toulouse avant que je ne rentre au lycée.

- Et ton père ?

- Je ne sais pas où il est.

Oli s'arrêta net.

- Merde. Je suis désolé.

- Tu savais pas, lui dis-je en posant un sourire rassurant sur mon visage.

D'après les dires de ma mère, mon père s'était barré avant même qu'elle n'accouche.

- Je suis fière de ma mère. Elle a tout fait toute seule. Elle m'a élevée comme une reine alors que l'on avait pas grand chose.

- C'est une guerrière.

Je souriais à Olivio. Nos pas nous guidaient maintenant vers un parc. Le parc Louis Vestrepaint. Un petit moment de silence s'établît entre nous deux, mais ce n'était pas un silence gênant bien au contraire.

- On s'assoit là ?

Oli pointait du doigt un banc désert et je hochais la tête. Assise, je frissonnais.

- T'es froid ?

- Un peu ouais.

- Attend.

Oli enleva sa veste puis son sweat avant de me le tendre.

- Non Oli, tu vas avoir froid en t-shirt.

- Ça ne me dérange pas.

- Je veux pas être la cause d'un rhume.

- T'inquiète ! C'est si tu ne prends pas mon sweat maintenant que je risque d'être enrhumé.

J'abandonnais la bataille et pris ce qu'Olivio me tendait avant de l'enfiler en dessous de ma veste.

- Merci, dis-je en replaçant mon manteau sur les épaules.

- Sarah me disait que tu faisais de la photographie ?

- Exact !

- Tu t'en sors ?

- Franchement oui. Mon petit business commence à prendre vie, c'est plutôt chouette.

- Qu'est-ce que tu préfères photographier ?

- Les personnes.

Oli haussa un sourcil.

- Les personnes ?

- Je trouve que chaque personne, peu importe où elle se trouve dans le monde a un vécu, une histoire à raconter. Pour moi, tout cela se voit sur les traits du visage. Que ce soient les rides sur celui des personnes âgées ou l'innocence sur celui des enfants.

Je commençais à m'emporter et regardais Olivio pour voir si il suivait toujours. Il me regardait en souriant.

- Qu'est-ce qu'il y a ?, demandais-je en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Une belle chanson - Ambre X OliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant