Chapitre 7 : Une cellule au fond du cœur.

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Il était sur le ponton depuis une bonne heure maintenant, regardant le ciel voilé avec un peu d'alcool dans sa main. Les événements survenus ces derniers jours lui revenaient en tête ; Aizawa et le poing dans sa tronche, Eijiro et sa gueule d'abruti, mais surtout Izuku.

Principalement Izuku, d'ailleurs.

Il ne savait pas trop quoi en penser. S'il était triste, en colère, nostalgique...

Ou s'il n'en avait juste rien à foutre. Ça faisait quelques années déjà, plus un long moment où il ne se souvenait plus de rien. Peut-être qu'il était tout simplement passé à autre chose ?

Que le passé devait être passé.

Il soupire, ses doigts se raffermissant sur la rambarde en bois. Il boit une nouvelle gorgée, son esprit vacillant un peu plus dans les tréfonds des abysses de son putain d'esprit.

- Mais qu'est-ce que je fous, putain...

Son corps engourdi bascule en avant, et dans un élan de rage il jette la bouteille dans l'océan, se raccrochant au dernier moment.

- CRÈVE !!!!!! CRÈVE, CRÈVE CRÈVE !!!!!!!!!!!

Il enfonce son poing dans le bois de la rambarde, hurlant à la mort, puis il se laisse tomber au sol, son dos adossé contre le mât. Il prend sa tête entre ses mains et la secoue dans tous les sens pour enlever toutes les voix qui lui siphonnaient le crâne.

Izuku, Izuku, Izuku, POURQUOI IL N'Y AVAIT QUE ÇA ?! C'EST PASSÉ !

- QU'IL CRÈVE LUI AUSSI ! CT'ESPÈCE DE GROSSE MERDE INUTILE ! Qu'il-

- Arrête un peu tu veux ?

Tout se blanchit d'un coup et son cœur se met à tambouriner de peur. Il tourne la tête sur la gauche et il a juste le temps de voir la porte menant aux cabines se refermer. Il voit arriver Tsuyu et Eijiro vers lui et il essaye de se relever, tant bien que mal, avant qu'Eijiro ne pose une main sur son épaule pour le rasseoir.

- Ne te donne pas cette peine, dit-il. Vu comme t'es bien démarré tu risques juste de passer par dessus bord.

Tsuyu s'assoit sur sa gauche et incline la tête dans sa direction.

- Ce n'est pas en buvant de la liqueur que tu vas faire avancer les choses, Katsuki.

Eijiro approuve d'un signe de tête, disant sur un ton de reproche :

- Ni en te butant à ce point.

Il serre les poings de colère et s'apprête à leur dire d'aller voir ailleurs s'il y était, mais l'autre tête de porc-épic le coupe.

- Tu sais, c'est pas parce qu'on est pas à ta place qu'on ne peut pas comprendre.

- De plus, reprend Tsuyu, nous aussi on a perdu des proches, des amis, nos familles. Alors pourquoi tu ne nous expliquerais pas ce qui te tiraille à ce point ?

Il les regarde, tour à tour, hésitant plus d'une fois à leur parler. Mais fierté oblige, tout ce qu'il arrive à débiter sont juste des conneries.

- Je veux pas vous en parler ! Là ça vous va ?!

Eijiro serre les poings et en une fraction de seconde il lui décroche un pain en plein dans le visage. Sans même s'en apercevoir sa tête part sur sa droite, et un goût de rouille vient emplir sa bouche. Il crache un filet de sang vers l'océan, puis se raccroche à la rambarde pour faire face à l'autre futur cadavre.

- Tu te prends pour qui sale merde ?! Tu veux crever ?!!  Des types comme toi j'en ai défoncé plus d'un !

Sur ces mots il s'élance vers Eijiro, le poing en l'air, mais Tsuyu l'attrape avec sa langue et l'empêche rapidement de se mouvoir.

Larmes Vengeresses (Bakudeku)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant