Thomas

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J'ai du mal à croire ce que je vois et entends. Ma mère en pleure tente de me consoler. Mais me consoler de quoi ? Je ne veux pas, je ne peux croire que mon A....non je refuse de le formuler, sinon cela deviendra vrai, or ce n'est pas vrai. Je continue de lancer son numéro sans résultat, des tremblements me gagnent, la terreur aussi, j'ai peur, je crains que ce soit réel. Que plus jamais je ne verrais son adorable sourire, son sale caractère, je ne peux pas m'y résoudre, ma vie en dépend, elle est ma vie et je ne peux tout simplement pas vivre sans elle. S'il lui était arrivé quelque chose je le sentirai, on est trop proche, non elle va bien, je sais qu'elle va bien.

Alors pourquoi la panique demeure toujours en moi ?

A peine mon père franchit le seuil de la porte que je me précipite sur lui pour lui soutirer des informations, mais à son regard, je comprends, je recule quand il s'approche de moi, mais il me rattrape, me tient par l'épaule puis me prend contre lui.

-je suis désolé fiston, c'est bien la famille Cooper.

Je pousse un hurlement à fendre l'âme, le repousse violemment, en hurlant de plus belle.

-non...non...non...non...

Josh prostré dans un coin du canapé pleure, ma mère se précipite à son tour dans les bras de mon père et tous deux s'effondrent. Je grimpe les marches à toute vitesse pour me réfugier dans ma chambre. J'ai envie de tout casser quand mon regard se pose sur un cadre contenant une photo de nous deux, je la saisie, alors seulement à mon tour, je m'écroule.

En position de fœtus sur le parquet, la photo contre moi, je pleure comme jamais je ne l'ai fait, je ne sais pas combien de minutes ou d'heures je suis resté ainsi. Les muscles endoloris, les yeux imbibés de larmes, j'aperçois mes parents collés l'un contre l'autre venir vers moi, tout est noir autour de moi. Je ne bouge pas mais ne résiste pas non plus quand mon père me soulève, m'assoit sur mon lit, ma mère allume et une forte lumière éclaire agressivement la chambre, en temps normal j'aurais cligné les yeux en râlant, mais là tout en moi est figé.

-Thomas, mon chéri, nous sommes tellement désolés.

Ils sont là pour me dire qu'ils sont désolés ?

Je n'en ai rien à cirer, qu'ils soient désolés ou pas, je veux qu'ils me rendent Amy ou qu'ils me laissent tranquille. Je continue de fixer le vide, en attendant qu'ils partent et que je me retrouve enfin seul.
Ils continuent leur litanie que je n'écoute pas, ma mère toujours tactile en toute circonstance me touche, passe la main dans mon dos, m'entoure de ses bras, comme je ne réagis pas, ils finissent par partir.
Resté seul, je m'allonge tout habillé dans le lit, fixant le plafond, non ce n'est pas possible qu'elle ne soit plus là, et puis cette histoire de bombe, pourquoi il y aurait une bombe dans la voiture du père de Amy ?

Et la voiture a explosé, alors comment ont-ils vu le numéro de la plaque ?

Trop de questions me taraudent l'esprit, mais ce soir je ne peux rien faire de plus. Demain je me promets de chercher à en savoir plus, car s'il y a bien une chose que me dit mon cœur, c'est que mon Amy n'a pas péri dans cette explosion.
Malgré, le réconfort que j'essaie de m'apporter, je pue la trouille. Il y a tout de même cette petite voix me disant que cela pourrait être vraiment réel, que je pourrais vraiment avoir perdu Amy. Me mettant sur le côté, la place où elle s'était reposée après avoir fait l'amour, où tous les deux timides nous nous regardions, avec adoration. Hier soir à cette même heure, j'étais dans ses bras, nous avons fait l'amour pour la première fois, et aujourd'hui, je suis dans ce même lit, quasiment à la même heure, meurtri et morose. Je renifle son odeur encore présente sur l'oreiller, le serre contre moi et sans me rendre compte des larmes se mettent à couler et mouillent l'oreiller mais je n'ai ni l'envie ni la force de les arrêter, alors je me mets à sangloter.

INFINI 1 Séparation Où les histoires vivent. Découvrez maintenant