Chapitre 17

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L'eau chaude ruisselle sur mon corps, frappant mes paupières fermées diriger vers le pommeau de douche. La chaleur de l'eau détend doucement mes muscles endoloris par les coups que j'ai reçus hier soir. Les images de la scène restent encore dans ma mémoire tandis que je tente de les ranger dans un coin de ma tête, là où je ne vais jamais. Ma gorge se serre et je soupire.

Je me lave rapidement avec le gel douche et le shampoing que je trouve sur le support métallique avant de me rincer puis de sortir de l'immense douche italienne. J'enroule mon corps dans une serviette en le cachant bien pendant que je me sèche les cheveux, fredonnant un air entêtant qui traîne dans ma tête depuis ce midi et que Ted m'était en boucle pendant que l'on mangeait de la pizza autour d'un film humoristique. Autant avouer que j'ai plus ris que manger.

- Si j'avais su, j'aurais mis un micro à la place du pommeau pour que tout le monde puisse entendre ta voix.

Je sursaute violemment, lâchant la brosse à cheveux qui tombe sur mon pied, ce qui me fait grimacer, et croise le regard du brun. Il sourit de manière provocante alors que je surprends son regard se balader quelques secondes sur mon corps à moitié nu puis je lui envoie la première chose qui me tombe sous la main pour lui faire comprendre que son intervention et sa présence n'est pas souhaiter en ce lieu. Il attrape facilement la bouteille de parfum avant qu'elle ne l'atteigne tandis que je serre mes bras contre ma poitrine et son rire s'élève dans la pièce.

- Est-ce un message pour me dire que je ne sens pas la rose, Chaton ? demande-t-il d'un ton aguicheur tout en s'approchant.

Kyle me bloque contre le buffet avec douceur, prenant possession de mes hanches de ses grandes mains tout en ne me lâchant pas du regard, se délectant de me voir soudainement intimidé par notre proximité. De longs frissons remontent mon échine et je glapie de surprise quand il me soulève soudain du sol pour m'asseoir sur le meuble. L'avantage de cette position est que je dois moins lever la tête pour tenter de soutenir son regard.

- Tu as perdu ta langue ? sourit-il malicieusement.

Je serre mes jambes entre elles, rougissant de plus belle en prenant réellement conscience de notre position lorsqu'il caresse ma cuisse du bout des doigts. Il passe lentement son pouce sur ma lèvre inférieure, ses pupilles fixant son mouvement tandis qu'ils s'agrandissent sous l'excitation.

Je me mords la joue en voyant sa réaction, complètement perdue.

- Tu me rends fou, murmure-t-il.

Je détourne les yeux tout en prenant le lacet de son sweat pour jouer avec.

- Je ne fais rien pourtant, lui dis-je en retour.

Plus j'y réfléchi, moins je comprends notre relation. Je ne connais rien de lui et pourtant, notre proximité est assez importante sans que je ne puisse l'expliquer. C'est tout de même hallucinant de pouvoir passer de la colère à la tristesse, puis de nouveau à la colère pour finir sur la confession. Tout un méli-mélo d'émotions qui m'en ont ensuite donné mal à la tête.

- On ne t'a jamais appris que c'est pas bien de mentir ? sourit-il.

- Dis celui qui ment, je rétorque en plantant mes yeux dans les siens.

- Je crois que tu ne te regardes pas assez dans le miroir, chaton. Sinon tu me dirais qui t'a fait ces bleus qui se trouvent sur ton corps.

Je détourne les yeux, me mords la lèvre inférieure et déglutis difficilement en regardant les bleus qui recouvrent une partie de mon bras. La chaleur de sa main vient apaiser les tremblements des miennes et Kyle remonte mon visage vers ses yeux.

- Laisse-moi te protéger, murmure-t-il d'un ton suppliant.

Je ferme les yeux pour savourer la chaleur corporelle de sa main qui vient caresser ma joue.

Action ou vérité ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant