Chapitre 17 : Les détritus détruits

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La musique en arrière-plan choisie par Arman nous détendit tous les trois.

Je me sentis rassasié par les événements passés.

Plus aucun stress ne s'agitait en moi concernant les repas avec la compagnie de Loann.

Cependant, des images de ma mère me frappant me revinrent en mémoire.

Jamais elle n'en était arrivée là.

D'habitude si triste même énervée, lever la main ne lui serait jamais venu à l'idée.

Et pourtant... Ce soir avait été mouvementé.

J'avais pu voir les vrais visages de certaines personnes, me décevant.

Sur la banquette arrière à côté des courses, mon meilleur ami bougea la tête en rythme. Il se foutait royalement de la ceinture de sécurité, laissant son corps pencher entre nos deux sièges. Son bras nous sépara avec Amaël, quand il coupa sur le solo de guitare électrique d'un groupe de rock émergeant.

— Ouais, se redressa-t-il en empoignant nos appuis-tête, désolé pour cette perturbation. Donc, comme je le disais en partant, et puisque tu n'as jamais voulu nous écouter, Loann détruit Yu à petit feu au lycée. Ça me rappelle aussi à cette rentrée quand il s'est proposé comme délégué. Pour la première réunion avec les profs, il a descendu Yu en la traitant d'incapable et de mauvaise élève. Tous les commentaires sur elle avaient été affichés dans le groupe de la classe.

Je me souvins de ce moment. J'étais focalisée sur mon devoir maison de science.

Pour le coup, il n'avait pas tort.

J'avais été incapable d'avoir la moyenne.

En réalité, c'était dans peu de matière que je touchais la note de la classe. Surtout en sport, ça va s'en dire. Loin du compte.

Particulièrement avec ce relais de merde.

— Je n'ai pas oublié la fois où il a fouiné dans le tas de copies pour la philosophie. La prof m'avait engueulé parce que j'avais soi-disant menti sur le rendu du travail. Alors que j'avais été l'une des premières à l'y déposer !

— Comment est-ce qu'il a fait pour te voler ton travail sous les yeux de la prof ?

Un rire évident sorti de ma bouche.

— Elle l'adore ! Il a les meilleures notes et l'aide toujours ! Il a dû prétexter qu'il avait oublié de noter son nom ou une connerie du genre et elle lui a fait confiance.

Faire confiance à Loann, quel drôle de concept ! Qui serait assez con pour y croire ?

— Sérieusement... avouai-je en triturant mes mains, je ne comprends pas pourquoi il continue de s'acharner sur moi. Il est en terminale, il devrait passer à autre chose !

— C'est peut-être sa dernière année au lycée, mais n'oublions pas qu'il n'a pas la maturité qu'il faut. À seize ans, tu es con. On l'a tous été.

J'approuvai les propos de mon ami qui jouait à titiller les moustaches du chaton. S'énervant après lui, il feula de façon adorable, le menaçant avec ses jeunes griffe. Amaël, lui, ricana dans sa barbe, nous interrogeant tous les deux.

— Je confirme. J'étais vraiment très chiant à son âge !

Il réfléchit en laissant sa phrase en suspens et nous proposa son idée :

— Je ne garantis rien, prévint-il d'avance. Mais je pourrai demander à Loann directement pourquoi il continue de te harceler ?

Un élan de surprise me gagna.

Un 25 décembre et des poussièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant