Des flammes ardentes projettent des lumières rouges et oranges sur les murs de pierre de la bâtisse, éclaire la salle d'une lueur crépitante. On entend le bois craquer dans la cheminée qui se trouve à l'opposé du bar.
La taverne semble bien vide, avec seulement quelques silhouettes éparpillées sur les nombreuses tables. Le tavernier essuie ses verres d'un geste paresseux, endormi par le bruit du feu de cheminée.
Soudain, la porte s'ouvre, laissant entrer une vague de froid dans la maison bien chauffée. Une silhouette encapuchonnée s'engouffre alors, époussette sa cape épaisse recouverte d'une fine couche de poudreuse à moitié fondue. Il ne se formalise pas des regards qui lui sont lancés, se contentant de prendre une chaise et de la tirer au coin du feu.
Il se frotte les mains, ses doigts rougis par la froid, plusieurs minutes, avant de souffler doucement et de sortir une lyre de sous son épais tissu. Il ne retire pas sa capuche, son visage est donc invisible, caché de la vue des paysans qui continuent de le surveiller, méfiants, les bras entourant leurs enfants curieux pour les empêcher de s'avancer de trop près.
L'inconnu ne s'en formalise pas, semble simplement contempler les bandes dansantes aux couleurs rougeoyantes durant un bon moment, avant de finalement resserrer son emprise sur son instrument de bois, et commencer à en jouer.
Au début, simplement quelque notes retentissent, d'abord faibles, peu insistantes, avant de prendre de l'ampleur - une certaine assurance, avant de finalement devenir une mélodie fluide, forte. Une voix masculine se rajoute, effacée, peu prononcée. Elle ne fait que marmonner quelque sons inarticulés, pour accompagner sa lyre jouée si savamment.
Cela ne dure que peu longtemps. Très vite, tout s'arrête, et l'homme à la lyre se mit à parler.
"Je ne vais pas vous manger. Approchez-vous donc, il est toujours agréable de se blottir au coin du feu."
Les villageois épars se regardent, méfiants, et peu enclins à s'approcher.
Pourtant, un d'entre eux se lève, et, sans se méfier le moins du monde, s'assoit dans un des sièges proche du barde encapuchonné. Un enfant s'arrache à l'étreinte de sa mère en riant, et s'approche à son tour, n'effleurant qu'à peine les yeux effrayés, inquiets, de sa génitrice. Les autres petits en font de même, s'amassant aux pieds de l'homme encapuchonné, les yeux brillants de curiosité et d'émerveillement.
En effet, il est rare de croiser un nomade doué de talents artistiques en plein hiver.
"Dites, dites ! Qu'est-ce que vous chantez Monsieur ?" s'exclame un des bambins.
Un fin sourire étire son visage caché par ce tissu épais, le bois lisse de son instrument brille à la lueur des flammes.
"C'est une histoire transmise de génération en génération. commence-t-il.
Il fait une légère pause, le temps de prendre une inspiration.
- Une histoire vraie qui a souvent été transformée."
Les enfants font la grimace, les yeux plissés, les sourcils froncés, réfléchissant.
"Quelle histoire ? redemande le même curieux.
- Pourquoi ne pas l'entendre par vous même ?"
Il montre son instrument de la main, en penchant légèrement la tête. Cette proposition attire les regards, rassemble les curieux. Même les plus réticents se rapprochent. Ils s'assoient, sur des chaises pour les plus sages, sur des tables pour les plus rebelles, et à même le sol pour les plus curieux.
Le mystérieux musicien les regarde faire en silence. Il n'esquisse aucun geste. En tout cas, pas avant d'avoir attendu que plus aucune chaise ne grince, que plus aucun enfant ne piaille. On n'entend que le feu qui brûle, les étincelles qui éclatent, le bois qui craque.
Les notes reprennent, lentes, harmonieuses, se répandent dans la salle, effleure les oreilles des spectateurs. Un peu comme la caresse du vent qui parcourt les cheveux en les chassant en tout sens, la caresse d'une pétale de fleur soyeuse apportée par le printemps, la caresse d'un main aimante sur la joue d'un nouveau né.
"L'homme nait enfant, passe adolescent, puis devient adulte."
Ses doigts fins parcourent les cordes avec agilité, légèreté. Son ton est sérieux, pourtant doux.
Il maitrisait sa voix tel un véritable maître en la matière.
"C'est l'histoire..."
Une buche craque à nouveau, et au même moment, il joue un nouvel accord.
"D'un enfant, devenu adulte trop tôt."
...oOo...
Hey comrade !
Comment allez-vous ?
J'étais censée sortir ça le 16 mais pour des raisons que vous connaissez, je n'en ai pas eu l'occasion - enfin bon ! L'heure n'est point aux lamentations ! X)
Que pensez-vous de ce petit prologue ? Je vous rassure, le chapitre un sera plus long !
J'aurai un rythme d'une parution toute les deux semaines le temps de terminer l'histoire, pour ensuite chaîner sur une parution chaque semaine.
Je vais reprendre un rythme ça faisait longtemps XD
J'espère que ça vous aura plu !
Je vous remercie d'avoir cliqué, et vous dit à bientôt !
Bonne journée/soirée/nuit ! ^^
Zhongli_Xiansheng
VOUS LISEZ
Conte d'Hiver
Fanfiction[Fanfiction Xiaother] La vie est divisée en trois grandes parties. L'humain est enfant, puis adolescent, puis adulte. Assis au coin d'un feu crépitant, un mystérieux homme encapuchonné chantonne un air dramatique, des notes de lyre résonnant dans l'...