2- Balle perdu

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-Ava-

Quelques semaines plus tard.

Malgré mon masque qui recouvre l'entièreté de mon visage, je sens le froid glacial du vent humidifier mes yeux, la seule partie de mon corps qui était nue.

Il est 2h du matin et je m'entraîne en pleine forêt, c'est un nouveau spot que j'avais repéré il y a quelques jours en me baladant par ici, histoire de faire du repérage. Je le teste pour la première fois.

C'est un endroit calme et désert, personne ne peut me déranger ici

Je commence mon entraînement par quelques échauffements avant de me mettre à peut près 50 mètres d'un arbre, je me mis en position de combat, couteau toujours ranger le long de ma cuisse.

Je compte jusqu'à 3 avant de m'élancer vers l'arbre, une fois à pleine vitesse, je saute vers l'avant afin d'esquiver un bout de bois que j'avais laissé au préalable en effectuant un salto avant. Je sors en même temps mon coûteux en plein vol. Une fois les pieds au sol je fis mine d'éviter des balles en zigzaguant autour des pierres que j'avais également disposées au préalable.

Le vent était beaucoup plus frais du fait que je suis en mouvement, ça me rend vivante, j'adore cette sensation plus que tout au monde.

Une fois près de l'arbre, couteau à la main, je m'arrête net et fit mon signe avant de m'acharner à flot sur l'écorce de celui-ci, mes coups sont net et violents, mes yeux deviennent flous puis une cascade d'eau dévale de mes paupières, mes émotions avaient pris le dessus, encore une fois.

Je m'effondre sur le sol terreux avant de lâcher mon arme, mes jambes tremblent de haine et de peur, le souvenir de ce soir-là me revient en tête. Il ne voulait décidément jamais partir.

« - Ava, va m'acheter des bières j'en est plus, lança ma mère sans me regarder.

-Maman, c'est tard le magasin est fermé cette heure-ci, et puis on n'a pas assez d'argent, dis-je au tac au tac avec assurance.

J'en avais marre qu'elle boit, à cause de son addiction à cause de ça on n'a plus un sous pour manger. A chaque fois qu'on reçois son chômage j'en prends une bonne partie de coter pour pouvoir nous nourrir, sinon au bout de quelques jours, il n'y aurait déjà plus rien.

J'ai seulement 12 ans bordel.

Papa est partie quand il a appris la grossesse de ma mère, elle ne s'en est toujours pas remise et m'en veut. Dès que quelque chose ne va pas elle rejette la faute sur moi et ce, depuis toujours.

Elle se drogue aussi et a beaucoup de dettes envers de grosses mafias dans tout le pays.

Elle se lève soudainement et me regarde dans les yeux.

-TU SERS À RIEN DE TOUTE MANIÈRE, TU N'ES QU'UN DÉCHET TU MÉRITE  MÊME PAS DE VIVRE, CRÈVE lance-t-elle de vive voix en me jetant une bouteille de bière que j'esquive.

-Maman je suis déso...

Le bruit de la porte me coupe dans ma phrase, elle vient d'être enfoncée, ça doit encore être ce mafieux qui lui réclame son argent.

Encore.

Ma mère se retourne pour aller voir ce qui se passe et j'en profite pour me cacher dans un placard derrière moi.

-Bon Maria on en a marre de tes excuses à la con, j'ai besoin de cet argents, dit une voix rauque à l'entrée, maintenant, finit-il.

Diligent Où les histoires vivent. Découvrez maintenant