J'aimerais m'enfuir,
pourtant je ne suis enfermée nulle part,
comment pouvez-vous m'expliquer ceci ?Je marche sans m'arrêter, sans même savoir où je vais, jusqu'à ce que je finisse trop épuisée pour continuer.
Dans ces cas-là je fais demi-tour pour rentrer chez moi ou bien je fais une pause sur un banc avant de continuer à marcher dans le vide.
J'aimerais vivre des choses folles, voyager, faire des soirées, rire, discuter, courir, danser, mais non, je suis ici, dans mon petit studio.
Je ne sais pas ce qui m'empêche autant de sortir.
Il y a un d'ici, je n'y arrivais plus parce que j'etais prise de crises d'angoisses à chaque fois que je m'éloignais un peu trop de chez moi, mais actuellement elles se font plus rares, alors qu'est-ce qui me bloque autant ?
La peur de me sentir angoissée à l'extérieur ? Qu'est-ce que ça peut changer de me sentir mal chez moi ou dehors ? Pourquoi je ne sors pas si telle est mon envie ?
Peut-être parce que je n'ai plus vraiment d'amis, seulement des anciens amis, qui ont continué leurs vies pendant que je mourrais comme une vielle loque entre mes quatres murs.
Je me suis éloignée de tout le monde, personne ne s'est éloigné de moi, alors je ne pourrais pas leur en vouloir.
Mais comment recréer des liens forts en restant dans ce petit village constamment ?
C'est bien, j'ai des ambitions, je suis une grande artiste, inspirante et créative, mais le bonheur est un équilibre et je ne peux pas seulement me contenter de mes passions, bien que mon amour pour ma petite bulle artistique soit gigantesque.
J'ai besoin de ressentir des connexions.
J'écris, j'écris, mais une fois que mon téléphone sera posé, rien ne changera pour autant dans l'immédiat, et ça m'énerve de devoir me l'avouer.
On dirait que j'attends, quoi je ne sais pas, mais j'attends.
Comme si un ange allait sortir de nulle part pour me tirer par le bras afin de me forcer à sortir de ma zone de confort.
Je ne pense que cet ange existe, personne ne viendra donc me prendre par la main.
Techniquement je pourrais prendre le train toute seule et aller me ballader en ville, mais après une heure ou deux heures intenses de solitude que je savourerai, l'ennui s'installera, voir même le désespoir.
Je n'ai jamais vraiment été seule parce que j'ai beaucoup de gens qui sont là pour moi, j'ai de la famille qui m'aime, des amis également, une communauté sur les réseaux sociaux, mais au final je n'ai pas un petit groupe d'amis ou même une seule amie que je peux voir plusieurs fois par semaine et avec qui je me sens vraiment vraiment bien.
J'habite seule, personne ne m'attend, parfois je passe des semaines dans cette solitude glaciale.
Je ne rencontre plus personne, parce que je ne sors pas assez, je sais.
C'est un cercle vicieux, mais alors comment en sortir ?
Comment ? Comment ? Comment ?
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Même les cadavres peuvent rêver
PoetrySi tu recherches un recueil de poésie contemporaine, tu es au bon endroit. J'écris principalement en prose, j'aime le bordel poétique, mais bordel ne veut pas forcément dire que ce n'est pas réfléchi, au contraire.