Le Survivant

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 Il ne fallut pas attendre plus de quelques minutes après le départ de Benserr pour que Evan ne voit arriver le chef des aurors américains venant s'assurer que tout allait bien. Il expliqua qu'il n'avait pas pu légalement empêcher Benserr de venir le voir mais qu'à défaut, il avait surveillé à distance avec ses hommes, promettant de veiller à ce que ce petit monde reparte bien. Il demanda comment s'était passé l'entrevue et Griffin lui expliqua rapidement ce qu'il avait déduis de leur discussion.

- Nous allons les surveiller très attentivement, promit-il. Je vous informerai à la moindre chose. Si un seul de leur membre entre sur le territoire, vous le saurez, assura-t-il. Êtes vous certains que je ne peux pas laisser quelques hommes dans le quartier ? demanda-t-il. Ils ne vous dérangeront pas. Vous ne les verrez même pas.

- J'ai déjà dit ce que j'en pensais chef Alsman, répondit Evan. Je n'ai pas changé d'avis.

- Je vois, soupira l'homme, dans ce cas, je vous tiendrai au courant et nous sommes bien entendu à votre disposition si vous avez besoin de nous. Au revoir monsieur Griffin.

Evan le salua d'un signe de tête et le chef des aurors s'en alla. Les jours qui suivirent furent tendus, tous sur leurs gardes en craignant qu'il se passe quelque chose, que l'on vienne attaquer de nouveau Evan. Personne ne l'avait questionné sur sa discussion avec Benserr et lui n'en n'avait pas reparlé, à personne comme espérant que tout cela appartenait au passé. Toute la bande avait respecté son silence. Petit à petit, le bar avait été remis à neuf. Les assurances avaient payé sans problème, beaucoup étaient venus aider. Un mois après l'attaque, le Rusty's faisait sa grande réouverture, neuf bien qu'il ait retrouvé une allure semblable à l'ancienne avec juke-box, billard, fléchette, karaoké et un mobilier semblable. Le bar fut bondé au soir de réouverture, le quartier et les habitués très heureux de le revoir ouvert et comme avant. Les semaines coulèrent, la vie reprit son cours ordinaire et il ne se passa plus rien autour d'Evan. Tous se détendirent avec le temps et on ne parla plus de cela. Il fallut néanmoins quatre mois avant que Barney n'accepte de le laisser pour prendre un contrat. Il en choisit un qui ne prendrait pas trop de temps et l'équipe partie non sans mal mais lorsqu'ils rentrèrent, ils eurent le soulagement de voir que rien ne s'était passé. Tout redevint normal. On ne vit plus ce fameux Alsman ni personne d'autre et Evan en vint à croire que pour une fois, on avait écouté ses mises en gardes. Jusqu'à l'hiver tout du moins...

Ce fut en janvier, après les fêtes que l'équipe repartit en mission et qu'Evan resta seul au Rusty's avec un très mauvais pré sentiment. Il l'avait gardé pour lui, craignant de se voir de nouveau attaqué et préférant que la bande parte un moment. S'il leur en avait parlé, il savait qu'ils seraient restés veiller sur lui et il ne voulait pas qu'ils se retrouvent devant des sorciers. Barney et les autres s'en allèrent donc sans se soucier de rien, Evan soulagé de les savoir loin. Seulement, après quelques jours et aucune nouvelle de Barney qui en donnait toujours, sa sensation se faisant atrocement lancinante et stressante, le réveillant en sursaut en pleine nuit, qu'il commença à se dire que ce n'était peut-être pas lui qui était en danger. Fébrile, il avait attrapé son téléphone pour tenter de joindre Barney, une dizaine de fois au moins. Puis Lee, puis Gunnar, puis Caesar, puis Toll, puis Doc, puis Galgo, puis Luna, puis Mars, puis Thorn, puis Smilee. Mais aucun, jamais, ne lui répondit et cela, ce n'était vraiment pas normal.

Après des heures à tenter de tous les appeler sans succès, alors qu'il faisait les cents pas dans le bar et que cette horrible impression ne le quittait plus, un coursier amena un paquet. Il le réceptionna fébrilement, Pimousse qui avait bien grandi couinant près de lui en sentant son angoisse. Il alla poser le paquet relativement plat sur le bar, alors qu'il était seul à cette heure matinale. Il l'ouvrit pour y trouver une tablette. Il déglutit péniblement, son mauvais pré-sentiment se faisant atroce, et il alluma l'objet. L'image d'un homme apparut à l'écran, un homme qui lui était inconnu et qui ne lui inspirait aucune confiance :

Protégé des SacrifiésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant