𝟏𝟏. 𝐑𝐮𝐝𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐥𝐞𝐧𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧

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8:00 A.M, Madison, L'université.

J'ai réussi à atteindre l'université sans que Anna ne tente rien d'autre pour me parler. Le ciel n'est pas couvert aujourd'hui à ma plus grande peine et le soleil tape vivement sur ma peau. Je vais rapidement dans le hall pour ne pas carboniser sur place. Les cours vont commencer donc je me dirige dans la salle spontanément.

Ce matin j'ai science économique et sociale avec Madame Sanchez. J'apprécie assez ce cours pour faire acte de présence et par mes quelques prises de notes.

Le cours me semble passer plutôt brièvement, hormis vers la fin quand la professeure m'a empressée de venir au tableau pour écrire la définition de "chômage keynésien". Je l'ignorais, et keynésien n'a pas vraiment laissé de place à ma créativité. Je suis revenu penaude à ma place, sous le regard amusé de certains.

J'ai appris ensuite, que la professeure avait expliqué le sens de ce mot le jour où je n'avais pas pu être présente. Qu'elle avait insisté sur le fait de le connaître parfaitement.

Je suis sûr qu'elle est assurément au courant de mon absence précédente.

Toutefois, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Je n'ai pas rattrapé les devoirs écrits d'S.E.S. Le temps m'était compté, les études se sont éloignées de mes centres d'intérêts.

Ça se voit peut-être être de l'extérieur après tout.

À la suite de cette matière, vient enfin l'histoire. En pénétrant dans la salle, fière d'avoir tenu promesse de présence, j'arbore une mine altière devant Monsieur Brown. Me tenant comme une écolière exemplaire en passant vers lui.

La façon de m'avancer avec une posture distinguée, la tête haute et mes deux mains sur les lanières de mon sac à dos est légèrement moqueuse de ces dires. Mais contre toute attente, cette prestance que je pensais un peu trop provocatrice l'amusa.

Je regagne un peu de sa confiance, pas vrai ?

Le cours sur l'histoire dure deux bonnes heures. Néanmoins, c'était sûrement les heures les plus enrichissantes de la semaine.

J'y ressors moins bête, et pleines de questions existentielles.

Le sujet de la guerre de Chine m'a en quelque sorte ensorcelé. Je n'ai pu sortir ces horreurs de ma tête jusqu'à présent. Bien que ce soit une des plus grandes puissances mondiales, les pays occidentaux ne s'intéressent pas des masses à l'histoire de ces pays colossales. Alors que c'est sûrement l'avenir de toute une civilisation.

Puisque la dernière heure de cours de la matinée vient de se clôturer grâce à la sonnerie, je me rends à la cantine. Consciente qu'Anna ne sera pas à mes côtés à cause du froid que j'ai intentionnellement mis entre nous deux.

Ce n'est qu'une dispute dérisoire, ça ne restera pas à la longue mais j'ai le besoin de prendre de la distance pour mieux me porter. Insinuer que je suis une menteuse, et que je couche avec le premier venu sans entendre mes explications m'a révulsée de sa personne.

Je la connais assez pour savoir qu'elle ne pensait pas une miette de ces paroles haineuses citées jadis. Quand bien même.

Il faut toujours écouter l'autre même si c'est le pire des connards. Tu ne sais pas si cette personne est totalement coupable, si c'est un mauvais coup d'un autre, ou, si c'est juste une tentative de se donner bonne conscience en se donnant raison.

Fear of Oblivion [En Cours D'écriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant