Après la réponse remplie de froideur de Chase, plus personne n'ose entrouvrir la bouche par peur de le mettre davantage en rogne.
Volt, le toutou s'impatiente entre moi et Leyla. Il n'arrive plus à tenir en place, ça se voit comme les yeux au milieu d'une figure.
Ces deux pattes arrière sont repliées étrangement contre son ventre, je suis pratiquement sûr que ça le facilite à bondir dès l'occasion venue. Je visualise très bien le connard qui lui a filé du Guronsan avant de venir pour mettre encore plus ces petites pattes en fusion.
Toutefois personne n'était au courant qu'ils se trouveraient dans ce parc donc pourquoi l'aurait t-il fait.
Pourtant le canin attend loyalement près de nous, les yeux rivés sur son maître afin d'avoir le signal que le connard veut bien décamper et le promener autour pour continuer son tour du parc.
Volt veut sans doute découvrir un peu plus les végétaux qui l'entoure. Flairer chaque recoin les plus aptes à pouvoir supposer la venue d'autres chiens qui auraient marqué leur territoire.
Comment son museau fonctionne ? On dirait légèrement les testeurs culinaires qui ne peuvent s'abstenir de foutre leurs nez de partout. En moins étrange et plus mignon.
Un pique de déception me prend soudainement en imaginant le connard partir benaut dans son petit palace, une sorte de coup de jus me traverse les neurones pour m'avertir de cela.
Cette curiosité corrosive n'aura pas servi à grand chose à part égayer sa méfiance finalement. En vain.
C'est sans doute ce que l'ont souhaite tous qu'il parte pas vrai ?
Jai l'impression d'un échec. D'un buzzer des séries télévisées qui s'active, et qui retentit honteusement dans ma tête sans répit.
Cinq minutes qui me semble être l'éternité et quelques feuilles d'arbres qui tombent au sol s'écoulent.
Qu'attends-t-il pour partir d'ici ? J'ai l'impression que mes pensées sont un fil conducteur des siennes.
En le contraignant implicitement dans le choix de mes mots pour rester assis avec nous, je me suis embarqué dans mon propre piège. L'ambiance est lourde, chacun est dans l'attente d'un moindre signe qui pourrait signifier le départ de « l'inconnu » et de son animal de compagnie.
J'ai dû le juger trop hâtivement sur son tempérament sanguin, puisque lui non plus n'ose pas se lever.
L'impolitesse à donc ces limites pour lui. La seule occupation pour les filles et lui sont de scruter chaque nouveau visage qui traverse le passage piéton quand le feu de circulation cède sa place au vert au derrière de mon dos.
En en profitant pour le détailler du regard, le connard n'a pas l'air d'être réellement parmi nous. Ces yeux se floutent sûrement à cet instant précis car son regard est trop trouble, comme paralysé. Étrange pour une simple observation de l'environnement urbain.
Il retarde son retour chez lui. Las, son visage à l'air d'avoir laissé peu à peu les traces de ces muscles faciaux à l'oubliette. Ces lèvres, habituellement rigidement droites s'affaissent. Le chagrin est perceptible dans ces pupilles, bien que cela soit timide, une lueur brillante me fait supposer que quelque chose cloche.
Pourquoi me dévoile-il sa faiblesse maintenant ?
Ça pourrait se retourner contre lui. Pour quelqu'un de toujours méfiant, ça ne lui ressemble point. Cela va lui jouer des tours. La circulation s'agite à l'arrière, un vrombissement de moteur et une alarme d'ambulance s'ensuivent.
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Fear of Oblivion [En Cours D'écriture]
Romansa𝐿'𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖. Ce simple mot qui donne des sortes de frissons de frayeurs. Ces cinq lettres qui quand elles s'assemblent donnent un mot effrayant pour une jeune fille comme Mira. Chaque jour, elle se tue à la tâche pour avoir une vie semblable aux...