Chapitre 1

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  Je suis derrière cette petite fille blonde au cheveux longs et bouclés, elle tient son doudou devant une porte dans une pièce sombre. Pendant que je m'avance vers elle, je vois une femme qui crie à un homme juste derière moi. Je me retourne et j'écarquille mes yeux quand je vois qu'il a dans la main un couteau aiguisé.

  J'ai à peine le temps de regarder les deux filles qui sont menacées par cet homme, que la femme attrape la fille aux bouclettes par le bras et la fait sortir dehors. Des cris, des pleurs se font entendre. La petite fille a fait tomber sa peluche qu'elle avait il y a deux secondes dans ses mains, elle veut l'attraper, mais cette femme plus forte qu'elle, arrive à l'arracher de l'interieur de la maison. Je voulais l'aider, je voulais lui rendre son doudou mais je n'y arrivais pas.

Je suis l'homme qui suis lui même ces femmes. Il ne marche pas droit mais a tout de même assez de force pour pointer son arme contre la voiture où se trouve actuellement la petite fille en panique et la femme qui démare la voiture. Tous les deux maintenant, nous sommes en train de voir la voiture partir.

  Je suis emportée sur une autoroute très sombre. J'ai un très mauvais préssentiment. C'est à ce moment que je suis eblouis par des fards de voiture, je sais que cette voiture va me tuer, elle va me passer dessus. Je reconnais la voiture où il y a la petite fille et sa mère. Elle est de plus en plus proche, je me prépare maintenant à mourir. Mais c'est quand la voiture arrive juste à côté de moi qu'elle part à droite. Je ne comprends pas pourquoi mais la voiture fait un dépistage. J'entend le bruit sourd des freins, puis ensuite le bruit sourd de la voiture se transforme en mélodie, en musique...

Je me réveille alors avec la musique de mon réveil en réalisant que c'était encore le même cauchemar. Après m' étirer et avoir bien émerger dans le monde réel, je me lève de mon matelas posé au sol.

J'ai emménagé hier dans ma maison d'enfance, je n'ai donc pas eu le temps de défaire tous les cartons ou même de faire le ménage et encore moins faire des achats de meubles tel qu'un lit. Avec le compte en banque que j'ai je n'ai même pas l'argent pour un sandwich.

Je n'ai jamais oublié comment cette maison était construite, je sais où tout se trouve. Je ne suis pas sentimentale, je ne suis toujours pas retournée dans ma chambre. De toute façon, il n'y a plus rien à voir. Tous les biens immobiliers ont été pris par un notaire pour pouvoir payer l'hôpital psychiatrique de ma mère.

Dès qu'on parle d'hôpital psychiatrique, les gens deviennent muet, se rétractent et changent de conversation. Mais je vous assure il ne faut pas, un hôpital psychiatrique peut être très convivial! C'est là bas que je me suis fais ma famille durant les années où j'y étais.

Je fais partie des enfants qui ont dû grandir très rapidement. Oncle Stan, l'oncle schizophrène, m'a beaucoup aidé à voir le monde sous un autre angle, j'ai su manipuler les infirmiers dés petites pour pas qu'ils me fassent prendre mes médicaments.

Je viens de finir de me préparer, je sors de chez moi et j'avoue que je ne ferme pas ma porte à clé.

J'arrive enfin à ma nouvelle université qui est à quelques kilomètres de chez moi. La vie serait juste tellement plus simple si j'avais été morte dans ce foutue accident.

La journée d'université était habituelle, personne ne faisait attention à personne, chacun faisait sa vie. Je ne dois pas rentrer directement chez moi. J'ai un rendez-vous de contrôle chez mon psychiatre. Je suis obligé d'y faire un contrôle tous les trois mois depuis que je ne suis plus en hôpital psychiatrique depuis 3 ans.

J'arrive dans son cabinet après qu'elle m'ait appelé.

- Bonjour Eloïse ! Comment vas- tu?

Trouvant cette question assez bête parce que si j'avais été bien je ne serais pas là je réponds quand même que je vais bien.

- Même après que tu sois revenue dans ta maison? Après tout ça fait il me semble 14ans que tu n'étais pas allé là bas.

- Je suis là-bas que pour mes études et après je partirais.

- Oui, je comprends ça ne doit pas être facile de vivre là bas avec tout ce qui s'est passé. Elle dit ça en notant sur sa feuille. Après tout ton père est mort là bas.

- C'était pas réellement mon père, les seuls souvenirs de lui, c'est lui qui frappait ma mère.

- Et votre mère d'ailleurs, vous arrivez à faire le deuil?

  A cette question ma gorge se serre et mes yeux brûlent, je me dis que je ne peux pas pleuré , je n'ai pas pleuré depuis longtemps, ce n'est pas maintenant que je vais faire couler une larme.

- Je n'ai pas réellement eu l'avantage de vivre avec ma mère, elle a eu de la chance de se faire interner suite à l'accident. J'essaye d'être bref.

- D'ailleurs tu m'as dit l'une des dernières fois que tu faisais des cauchemars récurrents de la nuit de l'accident, tu en fais encore?

- Non, je n'en fais plus.


  Après une heure, le rendez-vous se finit enfin, ils commencent à devenir inutiles car elle parle plus que moi alors que c'est moi la patiente...

  J'arrive enfin à la maison et il est vingt et une heure. Je décide d'ouvrir le frigo pour voir ce qu'il y a à manger. Mais rien de spécial, je prends une compote et un fruit et c'est déjà bien.

   Après avoir fini de manger, je vais dans la salle de bain et me déshabille pour la douche. Sur le grand miroir, j'aperçois mes cicatrices sur les cuisses. J'essaye de mieux les voir, mais ça m'énerve encore plus qu'elles se voient autant ! C'est alors que je remarque aussi celles de mes avant bras. J'en conclus ici. Je ne veux plus les voir, je ne prends donc pas une douche et je me rhabille avec de long vêtements et je pars à la visite de la maison que je n'ai pas vue depuis plus d'une dizaines d'années.

Je commence par l'étage car c'est le seul endroit où je n'ai plus trop de souvenirs. Je monte sur les escaliers qui grincent et avec pleins de taches que je suppose être de l'alcool. J'arrive enfin sur le palier du deuxième étage et il y a tout de suis une porte avec des petits blocs en bois accroché où s'est marqué « ELOSE ». Je devine que ça devait être marqué mon nom mais le « i » a du tomber depuis bien longtemps.

Je décide d'ouvrir la porte. Je tombe sur un matelas d'enfant avec des draps déjà vieux. Les rideaux sont tellement fins qu'ils ne servent plus à rien. Je m'avance dans la pièce et je vois tous mes anciens jouets, certains sont posés au sol et d'autres doivent être dans mon coffre à jouets. Sur le matelas je reconnais quelque chose qu'il y a posé dessus, je m'avance alors. J'arrive au niveau du matelas et je me baisse. C'est le doudou qu'il y avait dans mon rêve de ce matin.

Je redescends les escaliers bien fatigué de ma journée d'aujourd'hui et dans la main, la peluche que j'ai trouvée dans mon ancienne chambre.

J'arrive dans le salon, là où je dors et je me prépare à dormir, je m'endors avec cette peluche, la peluche dont je rêvais depuis tout ce temps de ravoir dans mes bras. Je viens de m'endormir pour la première fois dans cette maison depuis bien de années.

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Et puis je suis morte. (Une histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant