Je suis actuellement en train de faire l'inventaire dans le magasin de la station service. J'ai réussi à trouver un petit boulot de nuit le week-end, ce qui m'arrange parce que le matin je pourrais faire mes révisions et les soirs je pourrais gagner de l'argent pour faire les courses et payer les charges de la maison de mes parents.
Durant que je range le magasin, j'attends une réponse sur le site de l'université sur un des examens que j'ai passé. Ranger me détend mais pas assez...
Ma première fois était dans une situation similaire. J'avais huit ans, je venais de faire sept familles d'accueil depuis mes cinq ans. J'étais enfin dans une famille qui était enfin "normale", une mère qui laisse un goûter dans le sac de son enfant, un père qui joue avec sa fille, une mère qui s'intéresse aux réussites de sa fille... Même un peu trop...J'avais commencé à avoir peur de décevoir mes nouveaux parents.
J'avais passé un an de ma vie après l'accident avec ma mère, tout ce que je lui faisais, dessins, cadeaux pour la fête des mères, ne l'intéressait pas. Je n'arrivais plus à supporter ce regard rempli de vide qu'on me portait quand je réussissais pas à faire quelque chose.
Ce jour de mes huit ans était très compliqué quand je n'ai pas reçu une bonne note sur une dictée. J'avais honte de moi, j'avais honte de leurs montrer cet échec... Je me suis rendue dans la salle de bain pour me calmer pour ne pas pleurer devant eux, mais la tristesse s'est transformée en haine quand je me suis vue dans le reflet du miroir. C'est à ce moment que la colère s'est emparée de moi et quand je me suis rendue compte, j'avais déjà cassé ce miroir avec cette petite force qui venait de ma rage. Je savais que le miroir coupait et je savais déjà comment faire comme mourir. J'avais vu une fois ma mère le faire, je me sentais de le reproduire. J'étais jeune mais je savais déjà ce que ca voulait dire de mourir... J'avais pris le bout qui me semblait le plus tranchant et je me suis coupé les avant bras. J'avais perdue connaissance et je m'étais réveillé dans un lit d'hôpital avec à coté de moi une assistante sociale.
Je n'avais fait cet acte juste parce que je voulais me sentir soulagée, je n'avais pas réellement conscience que j'allais sûrement finir sous terre dans un cercueil à huit ans, je voulais juste faire comme maman.
Et puis voilà comment je me suis retrouvée en hôpital psychiatrique jusqu'à mes quinze ans. On m'avait jugé dépressif et en manque d'une famille, ils ont pris la décision de me mettre dans l'hôpital où il y avait déjà ma mère pour que j'ai sa compagnie. Ce qui n'a' vraiment pas aider mais je me suis tout de même fait une famille qui m'a aidée. Comme mon oncle schizophrène.
Il avait des conversations " tout seul" mais ces conversations étaient très philosophiques il m'aidait à m'écarter de chaque situation négative et à voir le bien quand il n'y avait pas. Contrairement à ma tante psychopate qui m'aidais à manipuler beaucoup de monde. Elle m'a très vite apporter une assurance et à ne faire confiance qu'à moi même. Je ne pense pas qu'elle ressentait l'amour envers moi , mais je sais qu'elle était attachée à moi.
Heureusement que personnes regarde les extraits des caméras de surveillance dans ce magasin, car il me verraient tourner en rond entrain de parler toute seule... Depuis tout à l'heure je répète la phrase "ça va aller il y des montagnes et de la neige". C'est ça dont je parlais, ce qu'on m' a appris à visualiser quand je ne vais pas bien...
Des voitures s'arrêtent dehors , il est pratiquement une heure du matin, mais je comprends très vite quand ce groupe de trois garçons et une filles entrent pour payer l'essence mise dans leurs voitures, qu'ils ne sont plus très net et qu'ils sentent l'alcool. Ils ricanent et ne font pas attention à moi jusqu'à arriver au comptoir.
L'un des garçons:
- Toi, tu es nouvelle ici.
Un autre garçon:
- Ca c'est vrai, on ne t'a jamais vue dans le coin!
Le dernier garçon:
- On veut bien être tes amis, mais que si tu nous donnes gratuitement ça.
Il pointe du doigt une bouteille d'alcool qui se trouve derrière moi.
- Les gars! voyons, il n'y a pas a gratter l'amitié comme ca a eloise!
Je suis étonnée que la fille que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve prononce mon prénom, je l'ai regardé avec stupéfaction. Mais elle lit sûrement ma peur sur mon visage et me fait un signe en montrant mon badge sur ma chemise en me faisant un clin d'œil.
Le premier garçon parle:
- C'est pas tout les gens, mais on a encore une after a faire!
Ils commencent tous à partir du magasin et à crier de joie.
Maintenant qu'ils sont partis je reviens dans mes pensées. Il est plus de minuit et les résultats de l'examen ne sont toujours pas sortis. Je rafraîchis la page du site toutes les secondes, toujours en tournant en rond entre les rayons.
Je tourne en rond jusqu'à ce que je tombe sur des lames de rasoirs. Sur un sentiment de détresse et de peur je les prends, puis je me rends dans les toilettes du personnel. Je ne sais pas vraiment ce que je fais mais je baisse mon pantalon. Je croise mon reflet dans le miroir. Et alors que je m'apprêtais à me mutiler mes cuisses mon téléphone lance une notification. Celle de ma sortie des notes de l'examen. Je repose la lame.
A ce moment jamais je n'aurais imaginé que c'était la dernière fois que j'allais essayer de me faire du mal.
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Et puis je suis morte. (Une histoire lesbienne)
RomansaComme dirait Delphine de Gardin, " Tout devient plaisir dés qu'on a pour but d'etre seulement bien, parce qu'alors on dirait qu'on est enfin libres". Toute ma vie j'ai inconsciemment cherché un sens à ma vie mais seulement quand je trouve enfin l' é...