Chapitre 3

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   Depuis petite j'aime dessiner. J'aime l'art. Je ne faisais que ça en hôpital psychiatrique, la famille que j'avais là- bas me donnait beaucoup d'inspiration pour mes chef-d'œuvres. Les mondes imaginaires des schizophrènes je les mettais sur papier et toile.

  C'est donc pour ça que j'ai décidé de faire des études d'art.

  Je me trouve actuellement dans des travaux d'arts appliqués encore à prendre ma seule source d'inspiration, les maladies psychologiques. Mon seul rêve maintenant est de devenir peintre, potentiellement être affichée dans des musées ou autre monuments d'art. Je me vois dans une vingtaine d'années dans une exposition, avec ma coupe de champagne dans la main, ma robe longue et noire, en train de présenter mes œuvres à des personnes qui s'intéresse aux maladies auxquelles l'état ne s'intéresse pas.

  Je suis au courant que quatre vingt dix neuf pourcents des clients que j'aurais, seront des psychologues, psychiatre... mais c'est exactement à eux que ces oeuvres seront dédiées. Ils pensent que leurs métiers est de guérir ces gens là. Mais , et les comprendres? N'ont- ils pas leur travail également? J'espère réellement que mes œuvres les aideront à voir ce qu'une personne qui a le trouble dissociatif de l'identité,  ressent quand l'une d'elle prend possession de son corps. Qu'elles les aident à comprendre le monde parallèle des schizophrenes, à avoir de l'empathie pour les psychopathes, et finalement comprendre que les personnes qui souffrent de dépression ne sont pas des personnes sensibles qui ont besoin de médicaments mais oui de les écouter de les comprendres, de ne pas les prendre pour des fous alliés. On m'a appris que les fous ne sont pas ceux qui sont enfermés mais ceux qui sont dehors en pleine liberté...

  Perdue dans mes pensées à dessiner sur cette toile de taille moyenne, la professeure qui se promenait dans la salle en jugeant bien sûr tous les dessins de ses élèves. Elle arrive maintenant à mon niveau, s'arrête derrière moi et se pose.

Je décide de me retourner.

                   - Très belle œuvres mais vous êtres très confiante vous n'avez même pas de traits de brouillons, faire directement à la peinture est un très gros risque à prendre. Dit la professeure d'art.

                  -En effet, c'est un risque que je décide de prendre, j'aime les idées qui viennent spontanément sans avoir appris à les effacer et repasser par dessus.

                  -Tres confiante, comme je le disais.


  Elle me laisse avec cette phrase et regarde une autre toile.

  Alors que je prends la décision de reprendre ma toile, quelqu'un vient me perturber. Je détourne mon regard et mon attention sur la personne qui vient d'arriver à mon niveau.

         - Salut.


    C'est la fille qui était avec le groupe des garçons l'autre week-end.

              -Je t'ai entendu parlé avec la prof. Tu as été courageuse d'avoir tenu ces propos avec elle.

              - Je n'ai rien fait.

              -  Bien sûr mais j'ai trouvé ça cool.


  Elle me regarde avec un sourire au lèvres, mais je n'aimes pas sourire.

              -On se connait , tu t'en souviens? J'étais venue remplir de l'essence à ton endroit de travail.

              -Je pense que dire qu'on se connaît est un mot très fort non? Il n'y a que toi qui connais mon prénom et ca grace à mon badge et même pas parce que moi j'ai décidé de te le donner.

             -Et bien je pourrais te le donner si ça t'intéresse. On se regarde dans les yeux. Je suis Marie.

             -Je ne te l'avais pas demandé.

            - J'ai vraiment envie de faire connaissance avec toi.


  OK la ça m'a fait sourire mais parce que je ne veux pas.

             - Je ne pense pas que je veux traîner avec toi et tes petits potes profiteurs.

             - oh oui non. Elle rigole. Je sais, ce ne sont pas réellement mes amis. Je voulais plus que ça soit moi et toi tu vois? J'aimerais qu'on soit amie, que toi et moi.

               - D'accord, alors pour commencer, les amies laissent les autres finir leur travail.


  Je l'ai regardé avec insistance.

                - Je t'attends à la fin du cours. 

  Elle repart avec un grand sourire jusqu'aux oreilles.



  Je finis ma toile et sans surprise, je la regarde et je ne peux pas m'empêcher de me dire que si mon psychiatre verrais ce que je dessine, elle me renfermerait dans un hôpital psychiatrique. Mais ce qu'elle ne comprend pas c'est que c'est de l'art!

  Le cours se finit enfin, et Marie ne mentait pas, elle m'attendait bel et bien avec son mulet à la miley cyrus à la porte.

              - Je dois rentrer chez moi.


  Lui dis-je.

                - Je m'en doute mais je me demandais si je pouvais te demander ton numéro.


  Elle me regarde avec son téléphone à la main. Je le prends et inscrit mon numéro sur son portable. Je lui rends son téléphone.

              - Merci!


  Je la laisse dans la meute de gens qui sortent de l'amphithéâtre. Et pour une fois je lâche un vrai sourire en arrivant chez moi.

Et puis je suis morte. (Une histoire lesbienne)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant