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PDV Meïa

Ce matin, ce sont les caresses de mon chat qui me sortent du sommeil. En réalité, ça fait trois jours que je ne dors que très peu. Mes sorties à l'extérieur sont limitées pour les médias et rendre visite à mon père toujours plongé dans le coma.

Je n'allume plus la télé, les visages de mon père et de cette femme sont partout, sa chevelure rousse et ses yeux d'un vert clair ne quitte pas mon esprit autant que ma haine pour elle et son industrie. L'état de mon père ce soir-là, ensanglanté, assommé me donne envie de vomir. Dans un certain sens, je me sens coupable de ne pas avoir écouté mon instinct.

Malheureusement, je ne peux rien faire pour le moment, mon patron m'a forcé à prendre ma semaine pour me reposer et reprendre du service en forme. Pour l'instant, leurs recherches ne mènent à rien, ils sont partis sans laisser de traces. Les archives des caméras ont été effacées. Impossible de les récupérer. Ce qui est sûr, c'est qu'ils étaient au moins quatre. Elle n'aurait pas pu faire ça toute seule.

Le revers de mes mains vient frotter mes yeux qui ont du mal à s'habituer à la lumière du jour qui passe à travers les rideaux de ma fenêtre. Winter miaule et se colle à moi. Il a faim. Les chats nous font des câlins seulement quand ils veulent quelque chose en échange. Autrement, ils dorment ou bien dehors.

Mon téléphone, posé sur ma table de chevet, vibre, j'arrête de câliner mon chat et saisis l'appareil. Encore dans les vapes de mon réveil, mon écran est un peu flou avant de devenir net à mes yeux.

C'est un message de Ruth qui me demande si elle peut venir me chercher chez moi directement. J'avais complètement oublié le rendez-vous avec elle. Je vais devoir décaler à une autre fois, vu les circonstances, c'est préférable. Elle comprendra, du moins, je l'espère.

Les pieds hors du lit, je cours à la douche pour réveiller mon esprit encore endormi. Ma playlist en route, l'eau chaude coule sur l'entièreté de mon corps une bonne demi-heure. Cela fait du bien, une douche, de la musique, rien de mieux pour se changer les idées et recharger les batteries.

De retour dans ma chambre, une simple serviette autour de mon corps, mes cheveux encore mouillés laissent tomber des gouttes sur le parquet gris. Ce matin, je ne mets pas trop de temps à me décider, je me vêtis d'une robe rouge à petite fleur blanche qui m'arrive juste au-dessus des genoux. Les manches bouffantes couvrent mes épaules, le col en V de l'habit descend jusqu'au début de ma poitrine. Je rajoute une chaîne en or portant mon initiale ainsi qu'un bracelet du même métal.

Une fois mes cheveux secs et coiffés en chignon haut, je descends pour nourrir Winter qui attend que je remplisse sa gamelle depuis une petite heure déjà. Ensuite, je me fais un café sans sucre et vais me poser sur mon canapé, mais une personne frappe à ma porte ce qui m'arrête dans ma course.

Surprise, je pose ma tasse de café sur la table du salon et part ouvrir. Sur le palier de ma porte, une jeune femme d'un blond polaire paraît désorientée. Je jette un coup d'œil derrière elle rapidement, rien à l'horizon.

La blonde me sourit, je le lui rends.

-Bonjour ? Lui dis-je

-Bonjour, excusez-moi de vous déranger je viens d'avoir un problème avec ma voiture, vous pouvez venir m'aider ?

La jeune femme semble vraiment désemparée sur le pas de ma porte, j'hésite un moment et décide la suivre.

-Elle est garée où ?

Je sors à l'extérieur et referme ma porte d'entrée et lui indique de rejoindre le quartier. Nous marchons à côté l'une de l'autre jusqu'au trottoir. Mes bras sont croisés sous ma poitrine tandis que les siens sont joints devant elle au niveau de son bassin.

IndifférenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant