Indifférence

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PDV AVA

Le cendrier sous mes jambes nues repliées, un livre posé sur mes genoux, je lis en attendant que le temps passe. La policière vient de partir avec notre chauffeur, elle doit être perdue, terrifiée et sûrement en colère. Un rictus apparaît sur mon visage en y pensant. C'est amusant à voir, je vais prendre un malin plaisir à la provoquer à chaque fois qu'elle mettra les pieds dans la villa.

L'extrémité de ma cigarette s'écrase dans le récipient transparent et s'éteint dans ce dernier. La fenêtre de ma chambre ouverte laisse entrer l'air frais de dehors. Il fait moins chaud que les derniers jours, ce qui rend la chaleur plus supportable. L'été est ma saison préférée, synonymes de soirées, de veillée, de vacances même si dans cette industrie, nous n'en avons pas vraiment. On travaille durant les 12 mois avec sûrement quelques jours éparpillés dans l'année à ne rien faire.

Une fois mon chapitre terminé, je ferme mon roman peu passionnant niais d'amour et le pose à côté de moi. Je n'ai plus rien à lire, alors je fais avec ce qu'il y a dans ces 700 m² d'habitation. Encore l'an passé, j'ai découvert une nouvelle pièce tellement la villa est grande.

Le cendrier change d'endroit et finit sur le petit meuble à côté de l'entrée de ma chambre. Je m'étire avant de me changer en tenue confortable pour le sport, j'opte pour un cycliste gris clair et une brassière de la même couleur. Mes cheveux sont attachés en deux nattes collées.

La salle de sport se trouve au deuxième étage, quand je pénètre dans la pièce, Mickaela et Alexandre y sont déjà. Je les salue d'un signe de tête qu'ils me rendent. Personne ne parle, nous sommes concentrés sur ce que nous faisons, ma musique dans les oreilles, ma course sur le tapis dépend du rythme de la chanson.

J'enchaîne avec des séries sur des machines pour muscler mes jambes principalement, je sais me défendre et me battre convenablement, mais je trouve que mes jambes ne sont pas assez musclées.

Pendant une de mes séries, Mickaela s'approche de moi, je retire un de mes écouteurs pour la laisser parler.

-Tu en penses quoi de Meïa ? Me demande-t-elle.

Alex est juste derrière elle, c'est dingue, ils sont toujours obligés de tout faire ensemble, jamais l'un sans l'autre.

La question de la blonde me surprend un peu, quelques secondes, s'écoulent avant que je ne daigne répondre.

-J'en pense qu'Alma pète un câble. Lâché-je.

La blonde regarde son chouchou et hausse les épaules. Sincèrement, peu importe ce qu'ils pensent, mon avis ne changera pas. Alma agit comme une inconsciente pour le coup. Engagée une policière en tant qu'informatrice, une idée qui va tous nous emmener en prison ou à la mort voir les deux.

Tout en continuant mes exercices de musculation, les deux blonds continuent de me parler, les deux écouteurs dans mes oreilles je ne les écoute pas.

-Tu nous écoutes ? Me dit l'un deux en retirant un de mes écouteurs.

Dans la plus grande des délicatesses, je pose l'haltère puis je me retourne vers celle qui tient mon écouteur. Un sourire mesquin se dessine sur mon visage, destiné à Mickaela qui me regarde droit dans les yeux. Elle ne bronche pas.

-Quoi ? Dis-je agacée.

-On te parlait de Bruce. Répond Alex. Pour samedi, c'est dans cinq jours...

Mon cœur loupe un battement en entendant son prénom, mon sourire disparaît. À l'inverse, je les dévisage tous les deux, pour contenir mon envie de les insulter, ma canine se plante dans ma langue. Mickaela me rend mon écouteur puis je quitte la salle dans la foulée.