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PDV ALMA

P.S : Il y a de la violence dans ce chapitre, même si les descriptions sont assez légères, si vous êtes sensible à ce sujet, sautez ce passage, il n'est pas important pour la suite. (Il y aura ce signe : § au début et à la fin du passage)

La route jusque chez Harvey ne se fait pas sans silence, les deux hommes qui m'accompagnent continuent leur discussion passionnante entamée dans le hall d'entrée sur les prochaines élections présidentielles. La circulation est fluide, il n'y a pas trop de trafic pour un mercredi en plein mois de juillet. Le décor de la ville vide, encore endormie en fin de matinée, défile devant mes yeux. Quelques personnes, promènent leur chien sur le trottoir, certains sont accompagnés d'enfants à vélo ou à pied tenant la main de leurs parents ou grands-parents.

Une petite fille rousse coiffée avec deux petites couettes suit son père sur le passage piéton, je l'observe traverser. Elle parle à son père qui semble l'écouter et exagère ses émotions poussant la gamine à poursuivre son histoire. Ils semblent heureux et je leur souhaite de l'être encore longtemps.

Profite de ton papa, petite...

La voiture redémarre vers notre destination finale. Instinctivement, je change de position sur le siège, croisant mes bras sous ma poitrine, mon chauffeur le remarque puisqu'il jette un coup d'œil vers moi tandis qu'Alex à l'arrière continue son discours barbant.

Peu de temps après, nous arrivons devant un bâtiment imposant entièrement vitré, nous sortons du véhicule et rentrons dans l'immeuble où Harvey nous attend. Il nous accueille dans l'entrée comme tous les mois depuis quatre ans, jusque-là, c'est un homme de confiance, je n'ai jamais eu de problème avec lui bien qu'il soit assez curieux sur les bords et cherchent toujours à connaître les derniers potins. Pour le moment du moins. Je disais la même chose de celui d'avant, jusqu'à ce que je découvre qu'il trafiquait les caisses pour s'en sortir avec plus d'argent.

A l'étage supérieur, Harvey nous invite à entrer dans une salle meublée de table et de chaise placée en forme d'ovale au centre. Il ferme la porte à clé ainsi que les volets pour ne pas que l'on soit dérangé durant la réunion.

Alex sort les classeurs et dossiers, mon transporteur amène du café et un cendrier qu'il place devant moi. Je le remercie d'un signe de tête, une clope déjà entre mes lèvres. Il s'assoit à son tour en face de nous, Alexandre est à ma gauche triant les papiers dans un ordre précis. Je croise mes jambes tandis que mes coudes trouvent appuie sur les accoudoirs de la chaise peu confortable.

Nous parlons des affaires, des tarifs. Ils nous annoncent les chiffres que j'ai fait ce mois-ci dans les différents pays où les cargaisons sont livrées. J'en profite également pour lui faire signer son contrat pour les six mois à venir.

-Bien ! Rien ne change ? Comme d'habitude ? Commence Harvey en nous regardant à tour de rôle.

Ses mains sont croisées devant lui. Alex tourne sa tête dans ma direction attendant ma réponse, après avoir arraché un fil de mon haut qui s'était décousu, j'amène mon regard en direction de l'homme en face de moi.

-Non. Dis-je en plus d'un mouvement de tête.

Harvey affiche un étonnement sur son visage. J'avance le haut de mon corps vers la table et tapote de l'ongle contre le verre de cette dernière.

-Dites-moi madame, quels sont les changements ? Répond-il d'une manière neutre.

Son impartialité me fait bien rire intérieurement, elle m'agace en même temps. Je recrache la fumée qui a abîmé un peu plus mes poumons qui doivent être déjà dans un état alarmant.

IndifférenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant