🥀 Chapitre 18 : L'amour

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Épilogue

À partir de ce jour, nous en avons pleinement profité. Thalia et moi, nous nous réjouissions pour les plus petites choses. Un rien suffisait. Le beau temps, une douche, un sourire, un baiser volé (bon, ça, cest juste pour moi), un fast-food

Mes amis sont restés dormir chez moi, chaque soir, et ce, jour après jour. Nous navons plus entendu parler de Carden, ni de Carly de mon côté. Thalia sest beaucoup rapprochée dAimée et je les ai regardé faire, totalement attendrie.

Je me suis, de mon côté, beaucoup isolée avec Kearne. On parlait, on senlaçait, parfois, on sautorisait un baiser. Mautoriser à le traiter comme je lavais toujours voulu, comme plus quun ami, mavait comblé.

Jai obéi aux conseils de Lisha, et jai accompli ma mission qui était de faire rire aux éclats Kavita.

Jai offert à Amris plus de câlins quil nen fallait et jai servi de poids humain pour les séances de sport de Tristram.

Avec ma sur, nous avons passé la totalité de nos nuits à discuter, rattraper le temps perdu et mordre chaque instant à pleine bouche en refusant de le lâcher. Tout allait bien. On sen persuadait.

Cétait il y a deux jours, nous dormions, côte à côte, Thalia et moi. Nous nous sommes réveillées en même temps en bas des escaliers du fameux manoir. La voix nous y attendait, mais nous savions parfaitement ce quelle avait à nous dire.

En rentrant, nous avons réveillé Kearne et Aimée, puis ensemble, nous avons profité des dernières quarante-huit heures quil nous restait.

Rires, confessions, moments intimes, pleurs, photos, nourritures favorites, bêtises Nous avons bien profité. Du moins, on a fait notre maximum.

Peu avant la fin du temps, nous nous sommes tour à tour longuement enlacés ; je suis allée voir le visage de mes amis endormis, jai pleuré. Aimée et jumatate aussi.

Jai touché ses lèvres pour la dernière fois, mes yeux fixés dans les siens.

Un dernier au revoir.

Puis nous nous sommes séparées deux et nous sommes isolées, toutes les deux, dans lappartement de Kearne, pour ne pas choquer mes amis avec la vision de deux cadavres inconnus dans la chambre.

La Magnificence nous avait finalement laissé trois mois de répit avant de réclamer son avanie.

Voilà là où nous sommes maintenant. Une heure avant que la mort ne chante son requiem.

« Jumatate, tu es prête ? »

Je me tourne vers ma moitié, qui porte ma robe noire. Pour loccasion, ses cheveux tombent en cascade sous le flot de paillettes quelle y a versé. Elle est pied nu, tout comme moi.

« Je suis prête. »

Je le suis vraiment. Habillée de sa robe rose, je porte fièrement le bandeau offert par mes parents, retenant mes cheveux. Aucune de nous deux ne sest maquillée, en prévision des larmes.

Je peux dire sans fausse modestie que nous sommes incroyablement belles pour rejoindre lau-delà.

Je nai pas peur, je pense quelle non plus. Nous sommes ensemble après tout.

« Je suis malheureuse de quitter ce monde et nos amis. »

« Oui. Cest tout à fait ça. Ce sentiment de regret. »

Je ne me sens plus de parler longuement, à quoi bon ? Il suffit de tout résumer.

« Je taime jumatate. »

« Je taime. »

On se regarde. Nous nous ressemblons tant, et à la fois pas du tout.

Nos tailles, nos cheveux, nos corpulences On se complète à merveille.

« Thalia, si cétait à refaire, je ne changerais rien. »

« Moi non plus. »

Elle va vers le lit, dans lequel elle sallonge, et je la rejoins.

Quinze minutes.

Allongées sur le dos, on se retourne lune vers lautre.

Nos mains se rejoignent naturellement et nos doigts sentremêlent. On se sourit. Plus rien ne compte mis à part nous deux. Il en a toujours été ainsi. Nous navons vécu que pour lautre, nous mourrons désormais pour la même raison.

« Toi et moi jumatate. »

Je resserre ma prise à ses mots.

« Pour toujours. »

Lhistoire raconte que le lendemain matin, Carden était considéré fils unique. Amris, Lisha, Kavita, Tristram et Aimée pensaient avoir dormi chez des inconnus après avoir trop bu et en étaient fortement perturbés. Énormément de photos avaient disparu et la présence de deux jeunes femmes dans les papiers, les souvenirs, les mémoires, avaient entièrement disparu. Comme si de rien nétait. Envolées.

Cependant, une personne encore avait dans sa mémoire la grande richesse quapporte la connaissance de deux surs jumelles ayant joué avec lespace-temps. Cette personne, un homme aux cheveux bruns et aux yeux bleus possédant une paire découteurs, la plupart du temps vissée à ses oreilles, sest dabord effondré longuement près du cadavre de sa belle. Pour ne pas faillir à sa promesse, il offrit une sépulture aux deux surs puis il vécut le plus longtemps et le plus heureux possible Avec ce poids toujours ancré dans la poitrine. Elle ne précise pas sil a partagé son précieux fardeau avec une jeune fille à lair enfantin. Rien ne nous le dira.

La Magnificence - Tome 1 (terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant