02.

104 4 6
                                    

« L'imagination est-elle la cause de notre malheur ? »

France. Bordeaux. 2h27

Nous atteignons le seuil de ma demeure, n'ayant croisé aucune pharmacie de garde en chemin, je lui propose de le soigner chez moi, même si cela implique quelques minutes supplémentaires de marche.

Dans l'espoir que ma mère soit encore au travail et que Bryan ne soit pas à la maison ce soir, nous ouvrons la porte avec précaution. Contre toute attente, Litchi ne vient pas nous accueillir à la porte d'entrée, probablement endormi.

- Enlève tes chaussures et laisses-les à l'entrée. chuchoté-je à son intention, avant d'allumer la lumière. Il acquiesce d'un hochement de tête et s'exécute selon mes instructions.

Nathan revient en faisant un signe de pouce, indiquant qu'il n'y a personne. Je conduis le jeune homme, dont le nom m'échappe toujours, vers ma chambre.

- Attends-moi ici, je reviens avec ce dont j'ai besoin.

Je me rends dans la salle de bain, ouvrant le miroir où se cache tout un arsenal de médicaments et de produits de soins que Nathan qualifie de "miroir magique."

À mon retour, je le trouve absorbé par la photo de mon père.

- C'est mon père. Révélais-je.

Il se retourne brusquement, n'ayant vraisemblablement pas remarqué ma présence.

- Je vais commencer, à part le bras tu es blessé autre part ?

Il soulève son t-shirt me montrant une cicatrice abominable, entouré de sang séché. Une vision qui aurait traumatisé un enfant.

Je me concentre sur les soins, le silence régnant entre nous. Je m'applique à panser ses blessures, enveloppant son bras et sa taille de bandages.

- Et voilà ! dis-je fièrement en posant mes poings sur mes hanches. Pendant quelques instants, je me suis transformé en infirmière improvisée.

Il remet son débardeur noir avant de se lever de mon lit et de me remercier. Je l'interromps dans son élan alors qu'il était si proche de la porte de ma chambre.

- Sinon, c'est quoi ton nom ? Je lui demandais, curieuse.

Il hésitait un moment avant de me regarder à travers son épaule et de répondre à ma question.

- Santiago Murakami.

C'était un beau prénom, c'était rare que je croise des Santiago, je pense même que c'est le premier. Donc il devait être japonais au vu de son nom.

- J'y vais. M'annonce-t-il me ramenant à la réalité.

J'hoche la tête, le regardant partir. Nathan lui ouvrira la porte de toute manière. Alors que je me retourne pour ranger les fournitures médicales, un bruit assourdissant retentit derrière moi.

Je me retourne en sursautant, découvrant Santiago étendu au sol de ma chambre.

- Il dort ? Me demandais-je à voix basse.

Je m'approchais un peu plus vers lui avant de m'accroupir et de lever une de ses mèches pour mieux voir son visage.

Je ne sais pas s'il s'est endormi d'un coup ou s'il s'est évanoui, mais ses yeux sont clos. Je ne peux pas le jeter dehors loin de la maison alors qu'il fait le mort dans ma chambre et qu'il pleut des torrents, je ne connais rien de lui. Et je ne vais pas fouiller son téléphone pour appeler un de ses proches.

An Unexpected LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant