03.

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" Sous chaque masque, un monde de vérité "

Renata.

Nathan façonne une boue, agrippant fermement sa manche, résolu à reprendre ses chaussures. Santiago lève un sourcil, l'observant.

- Je veux les chaussures. Insiste mon frère.

J'arrive avec quelque seconde de retard et saisis le bras de Nathan avant de prendre la parole.

- Nathan, ce n'est pas tes chaussures. On va rentrer maintenant avant que maman ne se réveille.

Il fixait Santiago sans détourner le regard pendant que j'espérais une réponse. Un silence pesant s'installe avant qu'une lueur faible n'émane de la cuisine, signe que Bryan ou maman s'y trouve. Je secoue l'épaule de Nathan pour l'encourager à se dépêcher.

Nathan se débat avant de s'approcher un peu plus de Santiago, se tenant droit comme un piquet, plein d'assurance.

- Je veux ces chaussures.

L'homme qui se tenait en face de lui avait une stature imposante, dépassant mon frère d'au moins dix têtes et d'une musculature impressionnante. Je ne pouvais m'empêcher de tourner la tête entre la fenêtre de la cuisine et eux.

Santiago jette un coup d'œil vers moi avant de porter son attention sur la fenêtre, alors que je continue d'insister pour que mon frère vienne avec moi. Si nous rentrons ensemble au beau milieu de la nuit et nous nous faisons prendre, je devrai affronter une longue leçon de moral, mais sans lui, ça serait encore pire.

Santiago soupire avant de fouiller dans sa poche et en ressort un gros tas de billets, prenant la main de mon petit frère pour y déposer l'argent. Tout comme moi, mon frère ne pouvait croire ce qu'il voyait.

- Achète-toi les mêmes avec cet argent, et à la bonne taille.

Santiago commence à s'éloigner du jardin, disparaissant dans les ombres de la nuit. Je saisis l'occasion pour me placer devant mon petit frère, posant mes mains sur ses épaules.

- Tu es content ? A la place tu as de l'argent et tu pourras t'acheter les mêmes paires de chaussures que lui et à la bonne taille.

Il hoche la tête tout joyeux, examinant un à un les billets avant de les transformer en éventail. Je soupire en le voyant jouer les malins.

- Tu vois la cuisine ? C'est allumer, donc maman ou Bryan est réveiller. Tu vas cacher cet argent à la vue des parents et aller dans ta chambre. Surtout tu fais comme si ce moment n'a jamais existé d'accord ?

Il hoche la tête avec enthousiasme, tandis que je soupire une fois de plus avant de m'avancer vers la porte d'entrée, prête à l'ouvrir.

Je croise les doigts pour tomber sur Bryan ; avec lui, j'ai une chance de l'éviter à 100%. Quant à ma mère, il y a des risques que je me retrouve avec une longue leçon de morale, ou que la discussion dérive vers un sujet complètement différent de la situation actuelle.

Un coup d'œil vers mon petit frère me montre qu'il cache l'argent dans son slip avant de remettre correctement son bas de pyjama.

J'ouvre la porte d'entrée et, comme je m'y attendais, je tombe directement sur maman. Elle est adossée au mur, vêtue d'un peignoir avec un chignon négligé. Ses bras sont croisés contre sa poitrine, ses jambes aussi.

Elle attend que Nathan entre et que nous fermions la porte avant de se redresser et de prendre la parole.

- Il est 2h46 du matin, qu'est-ce que vous faites dehors ?

An Unexpected LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant