ATTENTION : Ce chapitre comporte des actes violents, donc je déconseille les personnes qui sont sensibles à ce sujet, de lire le passage indiqué par ce symbole : *****
Je fixe le téléphone ne faisant aucun mouvement. Je reste figé, dois-je lui répondre ou non ? Si je ne le fais pas, je n'imagine pas sa réaction. Mais d'un autre côté, je n'ai tout simplement pas envie de lui répondre. Je commence à angoisser et je sens mes jambes tremblées. Je ne veux pas rentrer chez moi mais je n'ai le choix. Je dois partir de cette nuit.
Quelques minutes après m'être calmé, je décide de sortir de la pièce. Je me dirige vers la cuisine, mais Brayan n'est plus là. Soudain j'entends un bruit provenant du lieu en face de moi. Je pense que ça doit être sa chambre. Je me convainc donc de me dépêcher à me préparer pour ne pas qu'il m'entende. Au même moment, je reçois un message :
💬 BRIAN :
Je suis dans ma chambre, si tu as besoin de quelque chose, tu peux venir me le demander.
Je préfère ne pas lui répondre par peur de l'inquiéter et vais donc lui laisser une note. Après m'être préparé, je me dirige silencieusement vers la porte d'entrée. Je ne pouvais pas rester ici plus longtemps. Et si mon père avait finalement changé d'avis et était rentré à la maison ? Peut-être que je suis dans la merde. Je n'ai pas d'autre choix que d'y aller mais le portail est fermé à clé ; le seul moyen de sortir et de sauter par-dessus la grille. Une fois ma séance d'escalade finie, je marche rapidement vers l'arrêt de bus pour monter dans le premier que je vois. A cette heure-ci, il n'y a personne donc je suis seul avec le chauffeur.
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Arrivée devant chez moi, je vois que la lumière de ma chambre est allumée. Est-il rentré ? Je galère à trouver la clé dans ma poche et j'hésite. Je finis quand même par entrer dans la maison. Je me dirige vers les escaliers et m'arrête devant ma chambre.
Je sens l'angoisse monter de plus en plus, il était là. Mon père était là, sur mon lit, avec une ceinture dans les mains. Il me regarde, d'un air menaçant. Je sens les larmes et la panique prendre possession de moi, je tremble à n'en plus tenir debout et je n'arrive pas à respirer correctement.
Il se lève et s'avance brusquement vers moi pour me gifler fort, très fort... Je tombe au sol, paralysé par la peur et la douleur. Je le regarde, il envoie l'alcool et la haine. Ma vision se trouble à cause des larmes qui ne cessent de couler sur mon visage, mais je vois la ceinture positionner dans sa main, prêt à me donner un deuxième coup. Je souffre mais je n'ai pas le droit de le montrer.
« Espèce de taré ou étais-tu ? hurle-il à en faire vibrer les murs de la maison. Je n'arrive plus à prononcer un mot, mes sanglots m'empêchent de lui répondre.
- RÉPOND MOI, NON ?! »
Il me frappe encore, et encore... de plus en plus fort. Je me mets en boule, la douleur est insupportable. Je ne l'ai jamais vu aussi violent.
« Tu es mon seul regret dans la vie, TA MÈRE EST PARTIE À CAUSE DE TOI ! »
Quand il prononce ces mots, mon cœur se détruit, je ne sais pas quoi lui dire. Ce n'est pas la première fois qu'il me disait ce genre de chose mais à chaque fois, ça me brise un peu plus. Il continue de me mettre des coups de ceinture encore, encore et encore...
Ensuite, Black-out.
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Je me réveille et je sors mon téléphone de ma poche. Il est 6:46. J'ai mal partout. Je me lève avec le peu de force qu'il me reste et je me dirige vers la salle de bain. J'enlève mon teeshirt et regarde le reflet dans le miroir. Mon corps est rempli de bleus, de contusions et ma joue est devenue gonflée. J'ouvre le robinet, pour m'asperger d'eau froide. Je me mouille un peu mes cheveux et je sors de la salle de bain.
Je prends quelques vêtements, je les enfile rapidement et prend mon sac. Je descends les escaliers à toute vitesse, mon père dormait encore dans le canapé. Je ne comprends toujours pas pourquoi il avait dit qu'il partait définitivement ; et que le soir même, il rentre à la maison.
Je sors de chez moi, comme d'habitude pour rejoindre l'arrêt de bus. Les gens me regardent bizarrement en voyant l'état dans lequel je suis et je commence à me déconnecter de la réalité, le regard dans le vide. Je vois le bus arriver, et je monte pour m'asseoir à ma place habituelle. Je pose mon visage sur la vitre froide pour me plonger dans mes pensées les plus sombres.
Je ne sais pas si Brayan m'a vu sortir hier soir ou s'il m'a vu monter dans le bus tout à l'heure. J'ai des frissons rien qu'en imaginant ce qu'il va se passer avec lui en cours, ou peut-être qu'il ne se passera rien ? Des tas de questions me passent par la tête jusqu'à ce que le bus s'arrête devant le lycée. Je descends et je ne trouve pas Brayan du regard, ça me rassure, je ne suis pas prêt à une confrontation tout de suite. Des centaines de pensées tournent en boucle dans ma tête.
J'entre en classe, pas de Miles en vue, je souffle de relaxation. Quand j'ai fini d'installer mes affaires, je vois Brayan arrivé. Mon cœur bat la chamade et mon souffle se coupe. Je sens mes mains trembler et je fais tomber débilement ma trousse par terre. Je ne sais pas quoi faire. Il s'installe tout de même à côté de moi et dépose ses affaires. L'expression de son visage reste neutre et j'ai l'impression qu'il m'en veut. Était-il en colère ? Je prends mon courage à deux mains pour lui chuchoter :
« Je suis désolé pour hier soir. »
Il ne répond pas, son regard fixe le tableau. Il doit être en colère contre moi, c'est sûr. Je décide donc de ne pas forcer. Le prof arrive enfin, avec 10 minutes de retard et il nous annonce :
« Alors avant de commencer le cours, vous êtes déjà tous au courant que dans une semaine, c'est le voyage en Angleterre. Pensez bien à préparer vos affaires. Nous avons également oublié de vous préciser que vous serez deux personnes par chambre, ça vous permettra d'apprendre à vous connaitre. Je suis également désolé de vous annoncer qu'à cause du retard de l'administration, nous avons dû nous même créé les groupes de chambre. Je vais citer les personnes qui seront colocataires. »
Le prof commence alors à citer les prénoms :
« Émilie Parker avec Johanna Malles...... Tyler Brown avec Brayan Russo...... »
Pardon ? Moi, avec Brayan ? J'ai mal entendu, je crois. Impossible. Moi, colocataire avec lui... ?
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Sauve moi
RomanceJe m'appelle Tyler, j'ai 17 ans. Je traverse une période difficile, victime de harcèlement et traité comme un non être humain par mes parents. Miles est celui qui me harcèle. Lui et ses amis ne me considèrent plus comme un être humain. À leurs yeux...