Chapitre 6

109 5 5
                                    

Après ce cours, Brayan m'a littéralement ignoré toute la journée. Je pense qu'il m'en veut que je sois rentré chez moi hier soir. Je ressens une douleur vive dans mon cœur. C'est la seule personne qui voulait être mon ami depuis des années et j'ai encore tout fait foirer. J'ai envie de pleurer, mais cela ne servirait à rien, donc je finis par ravaler mes larmes.

D'autant plus que nous allons être colocataires, est-ce que c'est un signe du destin... ?

Après cette longue journée, je rentre chez moi, je repense encore et encore à Brayan et cela fait vraiment mal... Je mets mes écouteurs pour écouter de la musique, heureusement que la musique est là pour me réconforter et me détendre un peu. J'espère sincèrement que mon père n'est pas là, mais je ne comprends toujours pas pourquoi il est parti soudainement, pour revenir le soir même. Il me fait peur, vraiment peur.

Je sens le vent effleurer mon visage et je ferme les yeux un instant. Je me sens vide. Je ne ressens rien, ni la joie ni la colère ni la tristesse. Seulement le vide.

________________________________________________________________________________

Lorsque je rentre chez moi, mon premier réflexe est de regarder si la voiture de mon père est garée devant la maison. Mais ce n'est pas sa voiture qui est devant la maison, c'est une Jeep de couleur bleu azur. Intrigué, j'entre. Je remarque à l'entrée les chaussures de mon père, et juste à côté il y a d'autres chaussures, des chaussures de femme, il n'est pas seul. J'entends des bruits venant du salon. Sans trop réfléchir, je m'y dirige.

En voyant cette personne proche de mon père, des frissons me parcourt le dos, je suis figé, incapable de bouger. Je n'arrive pas décrypter ce que je ressens, je ne sais pas si c'est de la tristesse ou de la colère, c'est étrange. J'ai l'impression que mon corps va s'effondrer par terre, à ce moment-là je compris que je ne ressentais plus rien. Et la personne qui ose me regarder droit dans les yeux depuis que je suis dans la pièce et qui me fait froid dans le dos, est ma mère.

« Ah, te voilà, dit mon père avec un sourire aux lèvres, ta mère est de retour ».

Comment ça ma mère est de retour ? Cette personne ne peut pas être ma mère, car celle qui était censé se prénommer comme ça nous a abandonné quand j'étais plus jeune. Comment mon père peut-il accepter qu'elle remette les pieds ici comme si de rien était ? Si elle revient vivre ici, cela signifie deux fois plus de souffrance pour moi. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'elle a fait, je la déteste, je les déteste.

« Même pas un bonjour, apparemment ? » dit ma mère, agacée par la situation.

Je ne réponds rien. Je ne sais pas quoi faire à part subir leur présence et leur air blasé.

Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant