"Nothing's fine I'm torn. Bound and broken on the floor."

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Le premier message arriva au moment où la cascade de gouttelettes froides s'abattit de manière violente sur le corps tremblant et habillé de Louis. Il venait de s'asseoir dans la baignoire, de manière fœtale, et se balançait d'avant en arrière en descendant la température au maximum.
Il fallait qu'elle soit froide.

Et l'eau était froide, elle était glacée, elle mordait chaque centimètre de sa peau de façon douloureuse. Seulement il s'en fichait. Il s'en fichait mon dieu. Il avait merdé.

Le deuxième message ébranla l'atmosphère avec son alerte sonore enjouée et tellement déplacée que le jeune homme retint un sursaut. Ses larmes se confondaient avec l'eau, maculant ses joues et engourdissant son corps. Sa respiration n'était plus qu'une succession d'halètements précipités et irréguliers qui le forçait à inspirer un peu plus fort à chaque fois car il manquait d'air.

Le troisième message arriva en même temps que le flashback et Louis se revit quelques heures plus tôt, dans un autre lit, allongé aux côtés d'un homme qui n'était pas le sien, dans une autre maison. Il se remémora le goût alcoolisé des baisers qu'ils avaient échangés, de la violence de leurs ébats.

Et il se dégoûta. Il se donna envie de vomir.

Puis son téléphone, posé sur le carrelage blanc et trempé de la salle de bain, sonna une quatrième fois.

Nouveau SMS d'H. :
20:21Je suis désolé. Pour hier. C'était de ma faute.
20:21J'ai déposé Léo chez ma mère, on ne sera que tous les deux ce soir.
20:27Lou ? Tu me pardonnes si je te prépare une tarte aux olives ? Je suis passé au Sainsbury.
20:35S'il te plait.

*

Lorsqu'Harry déposa ses clefs sur le guéridon de l'entrée cette nuit-là, il fut surpris de voir l'appartement éteint. Il appuya donc, tant bien que mal, sur l'interrupteur du couloir, se battant vaillamment pour garder son sac de provisions dans les bras, et se dirigea jusque dans la cuisine en appelant son homme.

Personne ne lui répondit et pendant un instant, il eut peur qu'il ne soit pas rentré. Peut-être lui en voulait-il vraiment, après tout ?

Mais un bruit sourd provenant de l'étage l'empêcha de s'inquiéter d'avantage et il monta rapidement les escaliers pour voir que la salle de bain était occupée.

_Louis ? il appela de manière hésitante et douce.

Et la seule réponse qu'il obtint fut le jet d'eau, qui coulait sans interruptions.

_Lou ? tenta-t-il de nouveau, parce qu'il savait qu'il l'entendrait quand même. Je sais que tu ne veux pas me parler, mais je suis désolé. Je n'aurais pas du te dire ça, hier.

Il s'adossa au battant de la porte et ferma les yeux en soupirant.

_On peut en parler au moins ?

Il y eut un bruit de l'autre côté, le rideau de douche avait bougé, mais l'eau ne s'était pas arrêtée. Il était vraiment fâché.

_Louis... murmura Harry en se tournant pour être face au battant. S'il te plait ?

C'est à cet instant qu'un sanglot éclata de l'autre côté de la porte. Un sanglot étouffé, amer ; un sanglot qui brisa toutes les réticences du bouclé à entrer sans y avoir été invité. Il actionna la poignée d'un seul coup, son inquiétude revenant aussi vite qu'une flèche fend l'air, et la scène qui se peignit devant ses yeux le pris au dépourvu.

Louis était assis, dans la baignoire, la tête dans les genoux. Il tremblait de tout son long et la cascade d'eau qui lui martelait le corps l'avait trempé jusqu'aux os.

The perfect sky is Torn.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant