Les petits pas rapides et bruyants de Léo sur les marches de l'escalier résonnent dans la totalité de la maison le lendemain matin.
Le salon est plongé dans le noir et la porte de la chambre fermée, mais lorsqu'il aperçoit un rayon de lumière dans la cuisine, il s'élance en galopant.
Harry est déjà là, debout près de la fenêtre, et il regarde les nuages noirs d'orage obscurcir le ciel londonien. La cafetière est en route et la bouilloire siffle à l'instant même où le petit garçon saute sur le dos de son papa en hurlant à la mort un cri de dragon apeuré.
Un éclat de rire lui répond simplement et il fait la moue sans se détacher de sa victime : ses bras et ses jambes sont enroulés autour de sa taille comme un petit singe et il tient bon même lorsque le bouclé fait deux pas pour enlever l'eau chaude pour le thé.
_Mais, pourquoi t'as pas eu peur de mon cri trop effrayant ? Tu veux que je recommence ?
Il se racle la gorge et se prépare à grogner de nouveau mais son papa l'attrape aussitôt pour le prendre dans ses bras et souffle gentiment sur plusieurs de ses bouclettes brunes qui lui barrent le visage :
_Je t'ai entendu descendre les escaliers en courant comme un éléphant.
_Oh.
Sa bouche se tord en grimace adorable et Harry rigole un peu plus en le déposant sur le sol.
_Pardon, je le ferais plus. Promis juré croix des bois et des fers ! Mais je voulais voir Papa, il est où ?
Et il n'attend pas la réponse qu'il répète derechef :
_Il est où ? Il est où ? Il est où Papaaa ?
_Il dort encore.
Les petits yeux bleus s'ouvrent aussi grands que des ballons et il regarde l'heure affichée sur le four même s'il ne sait pas la lire véritablement.
_Mais le soleil est déjà levé et c'est écrit huit point zéro deux. Ça veut dire qu'il doit plus dormir parce d'habitude, pour aller à l'école, on se lève à sept point trois zéro.
_Il y a le décalage horaire, mon ange.
Léo hausse simplement les épaules et sourit grandement à son père avant de s'élancer en dehors de la pièce malgré son prénom qui retenti dans la cuisine.
Il pousse la porte rapidement et distingue facilement, avec la lueur du jour à travers les volets, la silhouette de Louis, encore endormi, sous les draps. Il est tourné vers la fenêtre et ne semble pas être dérangé par le rayon de lumière qui s'est infiltré en même temps que le petit ange. Alors, fier de pouvoir essayer un nouvel assaut surprise, le monstre saute sur le matelas en criant un « Papaaa ! » qui fait sourire jusqu'au bouclé dans la cuisine, qui s'est résigné à l'empêcher d'aller le réveiller. Ce serait de toute manière équivalent à essayer de retenir un aimant face à un mur de fer.
C'est donc un grognement qui lui répond mais Léo grimpe sur son dos et se penche en avant pour déposer un bisou sur sa joue chaude.
_Mon petit papa d'amour... Tu dois te lever, j'ai fait une liste aussi grande que la terre ! Et il faut qu'on fasse tout !
Il a chuchoté comme il se trouve plus près de son oreille et Louis, qui a forcément finit par émerger, choisit malicieusement de ne pas bouger tandis que Léo lui tapote doucement l'épaule.
_Papa ?
Il attend encore quelques secondes sans rien recevoir d'autre qu'un silence et finalement, au moment où il allait se mettre à crier son prénom de manière vexé, Louis se retourne dans les draps en le faisant tomber de son perchoir et hurler de peur.
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The perfect sky is Torn.
Fiksi PenggemarL'histoire commence à l'envers. Ici, on ne racontera pas le début, on ne racontera pas la rencontre et les temps de l'idylle ; on racontera la fin. La fin stupide d'une histoire pourtant belle, la fin ratée d'une histoire imposteur aux allures d'ut...