The perfect sky is Torn.

Epilogue - Partie Une.

Louis est assis en dehors de la salle d'audience. Il a l'impression d'y être assis depuis des heures : le temps s'est stoppé, les aiguilles de l'horloge devant lui se sont stoppées, et sa respiration s'est surement stoppée elle aussi. Pourtant, cela ne fait que cinquante minutes qu'il attend. Cinquante minutes que les jurés ont annoncé leur verdict ; mais son pied tape encore nerveusement le parquet trop ciré au rythme des battements de son cœur. Pourtant il a gagné, il a obtenu gain de cause. Pour être honnête, il n'en doutait pas une seule seconde, il n'y avait pas d'autres solutions, pas d'autres alternatives, mais le fait qu'il doive maintenant attendre que Miles revienne le rend nerveux. 

_Monsieur Tomlinson ? appelle soudain la voix de son avocat.

Il sursaute mais se retourne dans la seconde, ses yeux anxieux reflétant toute son attention.

_Monsieur Burton voudrait s'entretenir avec vous.

Et elle est là, la phrase qu'il redoute tant. Évidemment que Miles veut lui parler. Il a réussi à l'éviter depuis le début du procès, depuis le début de l'affaire, mais la rencontre est inévitable désormais.

Alors il le suit. Fatalement. Jusqu'à un renfoncement dans le pin luisant des boiseries.

Et Miles est là.

Sauf qu'il y a une différence entre le Miles qui se tient devant lui et celui qu'il a quitté dans son bureau il y a plus d'un an et demi.

Ce Miles là, il a grossi, il a les cheveux plus courts, les traits plus fatigués, et il ne sourit plus. Plus du tout en fait.

Il a perdu son travail après l'assignation en justice. Pourtant Louis lui a laissé sept jours avant  de prendre un rendez-vous avec un avocat. Sept jours, c'était largement assez pour démentir, pour donner une nouvelle interview, pour avouer son mensonge.

Mais il ne l'a pas fait.

Il a surement cru qu'il bluffait.
Mais il ne bluffait pas. Absolument pas. Parce qu'il était foutrement sérieux, notre Louis. Foutrement sérieux quand il parlait de porter plainte. On ne porte pas atteinte à l'honneur et la crédibilité de sa famille comme ça.

_Salut Tomlinson, marmonne justement le concerné en l'apercevant.

De plus près, on peut remarquer qu'il n'est pas rasé non plus, et ça fait sale. Louis ne répond pas, il se contente d'hocher la tête.

_Je voulais m'excuser.

À nouveau la voix a retenti de manière cassée. Seulement, pour le coup, celle-là, elle est à se taper le cul par terre. Il est désolé, lui ? Vraiment ?

_Vraiment Louis, il répond donc. Je suis désolé. Pour tout ce que j'ai fait.

Il hésite un peu ensuite, puis enchaîne :

_Ton copain n'est pas là, que je m'excuse auprès de lui aussi ?

Mais la réponse est violente et sifflante quand Louis retrouve la parole :

_Mon copain ?

_Styles.

_Ce n'est plus mon copain.

Un silence de plomb s'abat soudain sur les deux hommes et les sourcils de Miles se froncent.

Alors c'est donc ça que l'ironie du sort ? Il lui aura fallut perdre toute sa dignité pour que Louis se décide enfin à le quitter, ce boulet aux cheveux bouclés ? Il lui aura fallut perdre son job et sa renommée, pour voir enfin ce foutu anglais célibataire et libre ?