C'est donc dans la nuit noire que tout s'est achevé. Que tout s'est terminé. C'est dans le silence de l'obscurité que cette histoire a pris fin.
Parce qu'on vous a trompé, on vous a dupé, on a joué avec les mots.
La fin était trop rapide, trop violente, trop soudaine dans leur vie si belle. Elle était fausse. Ce n'était pas la bonne.
Définitivement pas la bonne.
Parce qu'ici, c'est simplement la fin de la fin, et le début du commencement.
*
Léo est en train de dessiner depuis des heures lorsque le cadran numérique de la télévision affiche minuit deux. Il a déjà empilé le croquis de leur maison, le croquis de son école, le croquis d'un futur chien et le croquis d'une famille souriante.
C'est celui-là qui a pris le plus de temps d'ailleurs, celui qui a les plus beaux contours et le plus de couleur. C'est celui qu'il est en ce moment même en train de terminer en baillant.
Il baille parce qu'il est fatigué mais il n'a pas voulu monter se coucher comme on le lui a déjà proposé deux fois. En fait, il est seul. Il est tout seul dans le salon parce que ses deux papas sont dehors. Ils sont dans le jardin. Ils discutent.
Mais ça ne le dérange pas, il est content parce qu'ils sont venus tous les deux le chercher à l'école. Ils sont venus, avec un sourire, sans se disputer, et Kris l'a même regardé avec des yeux exorbités tant il ne s'y attendait pas.
Ils ne se sont pas criés dessus une seule fois depuis qu'ils sont rentrés non plus, et c'est ça qui l'intrigue le plus. Ils n'ont pas criés et ils semblent discuter tout le temps. Ils n'ont même pas insisté pour qu'il se couche tôt, pour qu'il fasse ses devoirs, ou qu'il aille prendre son bain. Et quand il a demandé, son Papa a sourit et a dit qu'il n'irait pas à l'école demain, que ce n'était pas grave.
C'est pour ça qu'il dessine encore alors qu'ils sont tous les deux sur la terrasse.
Harry ne lui a pas non plus expliqué pourquoi Louis rentrait comme ça. Ce n'était pas prévu, ça, c'est quelque chose dont il est certain ; parce que sinon il lui l'aurait dit au téléphone.
Il lui aurait dit qu'il rentrait.Mais il ne lui a rien dit l'autre jour.
Alors depuis tout à l'heure, il les regarde à travers la baie vitrée. Il les épie. À intervalles réguliers.
Son papa n'a fumé qu'une seule cigarette et ça le rassure un peu parce qu'il ne veut toujours pas qu'il aille à l'hôpital comme le papi de Lucy. Il déteste les hôpitaux.C'est trop blanc, trop froid, et trop effrayant.
Il ne veut plus jamais y retourner.
Alors une cigarette, c'est bien. C'est assez. Et tandis qu'il les observe un peu plus, il remarque qu'ils n'ont pas l'air d'être énervés non plus parce qu'ils se regardent doucement de temps en temps. Tout doucement.
Et quand ils ne le font pas, ils fixent les étoiles. Les jolies étoiles brillantes.Ça fait sourire Léo. Ça le fait sourire aussi gros que la lune, aussi beau que l'arc-en-ciel, aussi brillant que le soleil, parce que lorsqu'on regarde les étoiles, on est forcément heureux.
Car on lève les yeux au lieu de les baisser.
Un bâillement lui échappe à nouveau parce que normalement, les petits anges sont couchés à minuit et quart. Surtout les petits anges de cinq ans et demi.
Alors il finit son gros cœur rouge au dessus des visages souriants de ses deux papas et il encapuchonne son feutre avant de fermer sa trousse verte. Il a décidé de les fourber un peu ce soir parce qu'il sent bien que c'est un soir particulier. Ce n'est pas un soir comme les autres. Il ne sait pas pourquoi, mais il le sent, c'est tout.
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The perfect sky is Torn.
FanfictionL'histoire commence à l'envers. Ici, on ne racontera pas le début, on ne racontera pas la rencontre et les temps de l'idylle ; on racontera la fin. La fin stupide d'une histoire pourtant belle, la fin ratée d'une histoire imposteur aux allures d'ut...