Recueil de texte

Loup Alpha

Je t'ai menti comme tant de fois auparavant, comme tant de fois futur. Ma plume n'est point timide pour écrire quand cette dernière est titillée comme il faut. Un encrier, une feuille, des sentiments en pagaille sont là, voici qu'elle commence à écrire avec frénésie. Mais je dois reconnaître que de m'avoir coupé l'herbe sous le pied là un tant soit peu rendus boudeuse.

Il est autant plus compliqué si cette dernière doit écrire sachant que ces mots atteindront directement le cœur de la personne ciblée. Comment alors dois-je aborder le sujet ? Quelle forme littéraire, champs lexicaux, mot, figure de style... Voilà déjà des centaines de questions avant même de mettre à plat ce que je pourrais soi-disant ressentir pour le louveteau. Un texte se travaille encore et encore, mais préféra-t-il plutôt une plume libre sans avoir mis les formes ?

Essayons-nous verrons bien où tout cela nous mène. Et puis tout, si ce paragraphe n'est pas au goût de ce canidé, il ne peut s'en prendre cas lui-même. User de stratagème pour amadouer la plume a lui dévoilé sont ressentis alors qu'elle n'en avait pas encore le courage est digne que d'un odieux personnage. Et j'irais encore plus loin, que représente-t-il pour qu'elle se donne tant de mal pour lui plaire ? Il n'est qu'un vil louveteau.

Anicia avait déjà aperçu au loin cette bête, intriguant, à plusieurs repris, elle avait scruté ces faits et gestes. Pourquoi se tenait-elle loin d'elle ? Elle était éprise d'un sentiment d'incompréhension qui ne fut que de courte durer. Cette dernière avait voué son appétit sur d'autres proies, chassant ainsi l'idée aussi fugacement soit-elle que cette personne pouvait être intéressante, comme quand on balaye d'une main un insecte qui nous tourne autour de trop près. Après tout, elle n'avait pu goût à la chasse, elle savait pourtant que les proies les plus attrayantes étaient celles issues d'une longues traques sans répit. La dernière qu'elle avait entreprise lui fût si désolante, si infructueuse, qu'elle n'avait point le goût de se remettre en selle. Elle laissa venir à elle qui le voudra, son charme naturelle était une arme à lui tout seul.

Que fut sa surprise lorsque ce dernier à son tour s'approcha d'elle avec autant de désinvolte au début d'une nuit qui semblait propice à un nouveau jeu. L'excitation de cette rencontre était si soudaine qu'elle perdit ses mots, la laissant bafouillant. Étrangement, ils ne tarderaient pas à communiquer oralement. Comment pourront décrire cette première soirée ensemble. Elle était tel un feu d'artifice, au début chaque explosion produit par le scintillement des fusées procurer un sentiment d'apaisement, mais plus ça briller, plus le souffle était coupé. Laissant ainsi aucun répit pour ces yeux humides, remplis de larme de bonheur, elles ne se sont pas fait prier pour rouler sur les joues en porcelaine d'Anicia. On pouvait entendre au loin des éclats de rire d'une soirée un peu trop arrosée, pourtant aucun nectar interdit ne coula à flot ce jour-là. Ce n'était que les émois d'un cœur endeuillé pris en étau. Il laissa couler hors de lui larme et crie de joie à défaut de faire sortir la mélancolie qui l'habite. Son cœur serré profita de cet aparté pour y recueillir quelques apaisements fortuits , après tout, elle savait qu'au matin tout se finirait. Qu'à l'aube, les quiétudes qui la rongent s'engouffrait à en elle. Elle a voulu alors profité de cette créature exquise le temps d'un bal enchanté. Car tout compte fait, c'était le commencement d'une éphémère étreinte, mais aussi la fin de leur destinée croisée. Émerveillée et aux aguets Anicia fut les prochains jour. Cette étrange créature surnommée Mr. Bizarre commença doucement à lui créait un havre de paix qu'elle avait auparavant perdue. Un peu plus chaque jour, ils ne manquèrent pas de converser , de tout et de rien. Mais avant tout de se chercher et de se chamailler comme deux gamins qui souhaitent le même bonbon. De qui nous deux l'obtiendra ?  

Dans les limbes de sessentiments prémices

Ce chemin escarpé menant au limbe de mon cœur ne peut se faire sans cohue, il faut bien bousculer un peu ma plume pour qu'elle se décide enfin à ériger autre chose que des murs. Quitte à raccourcir cette missive, l'essence restera la même. Et puis, trop donner d'un coup fera perdre pied à ce louveteau nonchalant, même si aux premiers abords, il me semblait être sans saveur,

Au fil de nos taquineries si savoureuses en bouche qui me laisse tout autant perplexe à certain des égards, nous imaginions un monde sans amertume et sans couleur. Où il n'y aurait que toi un louveteau et la frêle Agnelle Anika. Nos joutes oratoires et nos proses ne sont devenus que plus exaltantes. Ce louveteau s'est magné les mots aussi bien qu'un samouraï son katana en pleine guerre. Peu à peu, il commençait doucement à acculer l'Agnelle, celle-ci s'étant éprise des viles ébauches qui se dessinaient devant elle. Elle se laissa emporter par cette danse flamboyante, elle qui par jadis rechercher en vain un adversaire de sa trempe. Un jouet qui était si savoureux en bouche, à la fois imprévisible et indomptable... du moins jusqu'à la louve en elle se réveille appâté par cette chasse enivrante, d'un Loup bien plus expérimenter qui n'y laisse paraître. Fortuite fut cette rencontre, aussi fortuit fut ce compagnon sur le chemin de l'existence.

Agnelle lança maints duels se fichant éperdument de l'issue de ces derniers, elle ne testait que la résistance de ce malheureux Loup qui tomba peu à peu aux mains de cette douce brebis. Attirer davantage par sa laine duveteuse qu'il ne remarquait à peine les crocs acérés de cet herbivore. Elle voyait en lui les compétences nécessaires d'un Loup alpha, mais méfiante d'un jouet qui pouvait se montrer défectueux à cause d'événement extérieur. Elle jonglait entre innocence et frustration, jouant sur l'imaginaire du Loup, lui promettant mainte et mainte fois d'être sienne, de se faire dévorer à petite dose, sachant pertinemment que cette demande ne pourrait être acceptée. La tension sexuelle cachait en vulgaire taquinerie ne faisait qu'accroître le plaisir de l'Agnelle, elle se délectait de chaque gémissement du Loup qui ne put avoir ce qu'il souhaitait. Voulant continuer encore et encore, le poussant à braver l'interdit. Non par méchanceté envers sa concubine, mais simplement par jeu de domination. Il lui fut si rare de découvrir une créature sachant marcher à ses côtés aussi joliment et sans arrière-pensée qu'elle prit peur de le perdre aussi rapidement qu'il a pu apparaître dans cette forêt. Elle a voulu baisser sa garde lorsqu'elle comprit que ce Loup pouvait être à la fois digne de son intérêt et digne de marcher à ses côtés, cependant l'autre monde qu'elle cache lui cria que méfiance était maître de sûreté. Après toute la dernière personne qui lui a arraché son intérêt fut être un Loup si indomptable qu'il la chassa après s'être tant amusé de son corps d'Agnelle. N'était-il pas pareil ? Car tout comme l'ancien Loup, celui-là avait la capacité à certain moment de la rendre sans défense. Elle était toute chose au point qu'elle bafouillait en première lieu puis sa voix doucement changer d'octave et pour finir la rendre muette la laissant s'enfoncer dans son propre monde de plaisir. Un monde avec lequel elle avait accès à tant de bienfait qu'elle se sentait revivre après chaque voyage. Mais ce qui aussi l'effraye et la rendit encore plus envieuse de lui faire mordre la poussière tout en le suppliant du regard de continuer de la torturer de la sorte.

La louve déguisée comprise alors qu'au-delà d'un jeu purement de séduction sans réel en vie d'une continuité sérieuse. Elle a voulu pouvoir s'épauler sur un loup de son gabarit, qu'il serait considéré à ses yeux comme quelque chose de précieux. Un compagnon d'infortune et de chasse, un compagnon auquel chaque soir, elle peut s'y blottir pour déverser en lui tous les malheurs qui encombrent une jeune louve de son rang. Le soir venu, elle ne cherchait pu un loup espiègle empli de malice, mais un protecteur de ces nuits...

© « Anicia. »
29/07/2023