19. La seconde épreuve

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Hermione évite Malfoy depuis ce soir là . Pas que cela demande beaucoup d'efforts, aucun des deux ne semble avoir le moindre intérêt à se retrouver à moins de cent pieds l'un de l'autre.

C'est une chose raisonnable à faire étant donné que la Deuxième Tâche est dans quelques jours et que son travail sur la Rébellion des Gobelins nécessite plus de recherches que prévu, dans ses tentatives pour trouver des sources goblin véritables à citer.

Malheureusement, éviter Malfoy n'empêche pas Hermione de penser à Malfoy. Son esprit revient constamment au lac en se demandant ce qui aurait pu se passer.

Rien.

Rien n'allait se passer, se dit-elle violemment encore et encore. Pourquoi pense-t-elle que quelque chose aurait presque pu se produire ?

Ils se sont regardés. C'est tout. Ce n'était guère révolutionnaire. Ils se regardent tout le temps. Enfin, "glare" (regard noir) pourrait être un meilleur mot pour cela.

Pourtant, le simple souvenir de ces quelques moments étranges lui envoie une secousse électrique en plein cœur.

Elle essaie de balayer tout cela comme des hormones d'adolescente irrationnelles, mais ses pensées reviennent toujours, rejouant la scène, examinant tous les détails, jouant des scènes plus longues. Des scénarios alternatifs. Des itérations ridicules où elle l'embrassait.

Clairement, le stress du tournoi la fait complètement perdre la tête.

C'est absurde. Complètement absurde.

Elle ne sait pas pourquoi elle y pense. Ils se disputaient, alors pourquoi diable se seraient-ils embrassés ? Ils ne l'auraient pas fait. L'idée même est irrationnelle.

Si elle veut penser à des baisers, la personne à laquelle elle devrait penser est Viktor.

Après tout, Viktor est gentil. Il n'est pas son rival. Il ne pense pas qu'elle est inférieure à lui d'une manière fondamentale. Il n'a été que respectueux et gentil. Quiconque sensé voudrait embrasser Viktor.

Pourtant, l'idée d'envisager Viktor ne suscite pas les mêmes sentiments en elle. Au lieu de l'anticipation, la pensée de l'embrasser la remplit de la même crainte qu'elle ressent en se dirigeant vers un examen ; qu'elle va échouer, ne pas être à la hauteur ; décevoir tout le monde et tout gâcher.

Elle se sent ainsi chaque fois qu'elle essaie d'imaginer une relation avec Viktor. Qu'à un moment donné, elle finira par tout gâcher et qu'il sera déçu d'elle quand il réalisera à quoi elle ressemble vraiment sans une robe de bal du Tournoi des Trois Sorciers et une nuit de conte de fées. Viktor n'a aucune idée de ce à quoi ressemble la Hermione ordinaire, de la fille qui est presque toujours en colère, débordant presque de ressentiment et assoiffée de reconnaissance. Elle a peur qu'il n'ait besoin que d'un aperçu de ce qui se cache en dessous ; de ce qui se trouve dans l'ombre, et qu'il prenne la fuite.

Même pendant de simples rêveries tentatives et innocentes de le visiter en Bulgarie pendant l'été, son cœur murmure, Je parie qu'il ne t'aimerait pas, s'il te connaissait vraiment.

Peut-être est-ce pour cette raison qu'il y a un attrait dangereusement addictif avec Malfoy. Elle n'a pas cette crainte quand il s'agit de lui. Il ne l'aime déjà pas, donc il y a peu de peur de tomber plus bas dans son estime. Au contraire, elle aime le mettre en colère. Il y a une partie follement autodestructrice d'elle qui commence à penser que l'embrasser serait aussi satisfaisant que de le gifler, parce qu'il le considérerait infiniment pire.
La simple notion semble si complètement, exaltante-ment fausse qu'elle ne peut pas se défaire de l'idée. Tout en elle est exquisément interdit.

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