II-NE ME FAIS PAS MAL : Nellie

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-Je... Stop... Hoqueta Nellie, je ferais tout ce que tu veux...

-Mais enfin, Nel ! S'exclama l'étrangère en se redressant, j'ai déjà tout ce que je veux !

-Tu... Ne peux pas changer le passé Suzan... C'est trop tard... Tu ne peux pas effacer ce qui s'est passé entre nous...

-Je le sais bien, se défendit-elle avant de retourner farfouiller dans le carton, mais l'avenir ! L'avenir sera exquis ! Vois ça comme une thérapie de couple.

-Tu es complètement folle ! S'écria Nellie en se débattant de nouveau.

-Arrête un peu ton cinéma, je sais bien que tout ça t'excite... Suzan s'approcha de moi avec une nouvelle corde et commença à m'attacher les chevilles.

-Nel... Pleurais-je, en me débattant faiblement.

-Allez, c'est bon Nellie admets-le... Que tu prends ton pied. La provoqua Suzan en faisant lentement remonter la corde vers mes genoux et mes cuisses.

-Sale garce... Pesta Nellie en nage.

Un gémissement de douleur m'échappa lorsque je sentît que Suzan venait de passer la corde entre mes cuisses pour la nouer autour de mon cou, je vis Nellie défaillir tout près de moi. Une vague de peur panique s'empara de moi.

-Nel... Bafouillais-je, Nel ce n'est pas vrai... Répétais-je alors que les larmes ruisselaient abondamment sur mes joues.

-Stop... Murmura-t-elle le souffle court.

À ce moment, Suzan laissa échapper un long rire rauque qui résonna macabrement dans la pièce.

-Eh bien le revoilà, lança l'étrangère, ton regard !

-J'ai... Changé ! Se défendit Nellie en faisant non de la tête. Elle ferma les yeux.

De mon côté, immobilisée au sol, je n'osais plus ni bouger ni respirer. De toute façon, la corde rendait le moindre frémissement insupportable.

-Elle a changé... Siffla l'étrangère à mi-voix, laissez-moi rire.

Elle se pencha au-dessus de moi et déposa un baiser sur mon front ruisselant de sueur.

-Regarde comme elle a changé ma belle, susurra-t-elle a mon oreille. Relâchez-la ! Ordonna-t-elle à ses gorilles.

Lorsqu'ils s'exécutèrent, Nel ne plongea pas vers moi pour me libérer comme je l'avais espéré. Elle resta immobile et ses yeux glissèrent lentement vers moi. Son regard était devenu pâle et froid. C'est à ce moment que je compris que Nel n'était plus, j'ignorais tout de cette femme qui se tenait la devant moi.

-C'est bien ce que je pensais... Murmura Suzan.

-Nel... Pleurais-je doucement alors que Suzan essuyait les larmes qui coulaient de mes yeux avec un sourire mauvais.

-Je voulais pas te faire de mal Charlie... Je n'aurai jamais levé la main sur toi, siffla Nel. Tu dois me croire.

J'étouffai un gémissement de douleur lorsque Suzan tira sur la corde qui enserrait mon cou.

-Ça commence a devenir intéressant, lança Suzan en se redressant, et je dois bien avouer que tu m'avais manqué Nellie... Voilà ce que nous allons faire : Nous allons prendre la route du manoir toutes ensembles. Divertis-moi, montre-moi que tu es bien la Nellie que j'ai connue et je songerai peut-être à tourner la page.

-Non ! Me défendis-je en comprenant que mon calvaire risquait de se poursuivre. Je ne... Mais sans cérémonie, Suzan me donna un violent coup de pied dans le ventre pour me faire taire. Elle posa ensuite son pied sur ma bouche.

-Je te défends de me couper la parole, assena-t-elle sèchement avant de relever la tête vers Nel.

-Je ne peux pas lui faire de mal, hoqueta Nellie.

Un sourire échappa à Suzan. En une demi seconde elle se redressa et sortit un revolver de son jean.

-Dommage, siffla-t-elle en portant l'arme sur moi.

Je fermai les yeux en laissant échapper de nouvelles larmes.

-Non ! Attends ! S'exclama Nellie.

Suzan baissa son arme et l'interrogea du regard.

-Je ferai tout ce que tu veux laisse la partir.

-Oh, mais je le ferai rétorqua Suzan, mais pas avant qu'elle n'ait vu ton véritable visage. Pas avant qu'elle ne baisse les yeux quand tu poses ton regard sur elle.

Nellie échangea un regard avec Suzan dont le visage s'éclaira d'un immense sourire.

-Parfait ! S'exclama-t-elle en tournant les talons. Essaie de me duper et je lui collerai une balle entre les yeux.

Suzan chaussa de nouveau ses escarpins avant de quitter la pièce. Nellie, elle, était restée immobile.

-Je suis désolée, souffla-t-elle finalement avant de se pencher au-dessus de moi.

-Ce... Ce n'est pas ce que tu veux, pleurai-je. Libère-moi Nel...

Mais elle détourna le regard et se contenta de me prendre tendrement dans ses bras. Aussitôt, Suzan se retourna sur le seuil de la porte.

-Laisse-moi rire ! S'esclaffa-t-elle, c'est un putain d'animal Nel, ne la prend pas dans tes bras. Traîne-là au sol.

Je déglutîs difficilement lorsque Nellie me reposa sur le parquet.

-Non... hoquetais-je lorsqu'elle empoigna la corde que Suzan avait noué dans ma nuque pour me traîner au sol, mes liens se serrèrent davantage et je ne pu retenir un gémissement de douleur en sentant la corde qui passait entre mes cuisses.

Suzan arborait un sourire satisfait.

-Parfait, c'est ça que je veux entendre, déclara-t-elle avant de prendre le chemin de la sortie. »

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