Parce que la Team Foster Keefe l'emportera

Déchirance

Cela faisait un an jour pour jour où la vie de Sophie s'était effondrée. Un an jour pour jour où on lui avait arraché l'être le plus cher de ses yeux... Keefe...

Devant son miroir, la jeune femme peinait à se reconnaître ; d'ordinaire si vivants et chaleureux ses yeux étaient éteints sans la moindre étincelle de vie. Le teint de la jeune elfe était blême et des cernes ineffaçables lui coloraient le dessous des globes oculaires. Elle avait l'air brisée,..morte. Même Vertina se garda de commenter l'apparence du colibri. Sophie portait une robe d'un magnifique vert sapin, sa coupe si ajustée mettait en valeur sa silhouette. En face d'elle son reflet dévisageait sa robe comme si elle voulait la faire brûler. Cela faisait bien trop longtemps que la jeune femme craignait ce jour. Ce jour où elle devrait faire preuve de sagesse et de maturité aux yeux de tous les elfes en acceptant publiquement  le décès de Keefe aux Bois des Errants.

Sa tâche était simple : elle devait prononcer un discours et répandre une poudre qui faisait éclore de jolies fleurs. C'était le Cygne Noir qui lui avait ordonné de le faire car cela montrerait au peu d'Invisibles restant et à la population des elfes que Sophie « le Colibri » restait puissante malgré la perte d'un proche. Cependant Sophie n'arrivait pas à y aller ; ses pieds étaient comme soudés au sol de sa chambre. Mais il fallait qu'elle prenne sur elle si elle voulait réussir la tâche qu'elle s'était juré d'accomplir car le Cygne noir ne la laisserait pas partir en mission seule si Sophie leur posait un lapin. En effet le Colibri s'était réconciliée de mauvaise grâce avec ses créateurs et avait même regagné son pouvoir d'apparenté avec Fitz au grand bonheur de celui ci et de la communauté des télépathes. Cependant, l'adolescente ne l'avait fait que pour une chose: protéger son prochain et venger ses défunts. Pour cela elle éradiquerait tous les menaces des Invisibles qui pesaient encore sur le monde. C'était pour elle un moyen de survivre à sa façon.

Prenant une dernière bouffé d'air pour essayer de contenir la boule d'angoisse qui grandissait au fur et à mesure que l'heure fatidique approchait , Sophie se dirigea vers l'illuminateur d'un pas trainant et se laissa happé par un rayon lumineux qui l'emmena aux Bois Errants. D'ordinaire calme et silencieux, les Bois Errants étaient remplis d'une foule verte agitée. Toutes paroles et chuchotements se turent lorsque Sophie apparut. Seules quelques personnes avaient pu apercevoir l'elfe depuis le décès de Keefe et beaucoup d'elfes écarquillèrent les yeux tandis que d'autres murmuraient à leurs voisins des rumeurs à la vue de la jeune femme. Quant à Sophie, elle fixait un point au loin pour ne pas prêter attention à la foule qui la regardait avec pitié ou encore pour ne pas voir les regards perçants de Mr Forkle et des Conseillers. La télépathe s'avança lentement vers le jeune saule pleureur au feuillage blond cendré. A sa vision, les yeux de la télépathe se brouillèrent de larmes, elle se mordit la joue pour retenir un sanglot. Une petite estrade avait été installé près de l'arbre et attendait le Colibri pour son discours. Une main se posa sur l'épaule de l'elfe et elle sursauta se retournant elle découvrit Mr Forkle, une minuscule fiole à la main. Il déclara d'une voix grave  :

- Toutes mes condoléances Sophie, je sais que ce que je te demande est difficile pour toi mais tu connais l'enjeu de ta tâche ?

- Bien sur que je la connais. Lui répondit durement Sophie en relevant la tête.

- Bien, alors sèche tes larmes et monte sur l'estrade cela fait dix minutes que cette foule attend.

C'était un des rares moments où Sophie envisageait sérieusement d'utiliser son instillation sur le vieil elfe. Il se permettait de lui donnait des ordres et de la réprimander le jour de.. de la perte de l'empathe. Quel être cruel ! se disait l'adolescente pourtant il aurait du faire preuve d'empathie lui même avait perdu son frère jumeau, il savait ce que cela faisait de perdre un être cher. Hochant la tête, elle s'approcha du petit podium et le gravit l'estomac lourd.