Cottage Mafia

Chapitre 8

Clara donnant des fioles étranges au patron du salon de thé, le regard sérieux. Des fioles remplies d'herbes.. Je regarde en bas de la page et vois une inscription : " Pour se protéger, faites une fiole remplie d'herbes séchées, voici celles qu'il faut sélectionner avec soin... ".

Je ne continue pas la lecture des nombreuses herbes. Le souvenir des fioles de Clara est trop présent pour que je continue la lecture. Je ne peux pas y croire. Ce serait un kelpie qui aurait fait disparaître les dix hommes armés jusqu'aux dents sans un bruit. Ce serait peut-être plus logique d'une personne toute seule d'ailleurs...

Fred : Alors ? On fait quoi ?

Moi : Franchement, je ne sais pas. Ce serait beaucoup trop prématuré de se dire que c'est vrai. Putain, pourquoi ça ne pouvait pas être plus simple ? Pourquoi c'est jamais simple d'ailleurs, bordel de merde !

Fred : On se f'rait chier sinon. Je vais te laisser te reposer.

Je le regarde quitter la pièce puis je me lève pour rejoindre ma salle de bain attenante à ma chambre. Je me déshabille et décide de me faire couler un bain. Une fois prêt, je plonge dedans et soupire de bien-être.

PDV Clara :

Il doit actuellement me prendre pour une tarée mais bon, c'est pas comme si c'était le premier. Je quitte les grilles en fer forgé du manoir sous les regards tendus des gardes d'Elios. Je leur fais un sourire en coin avant de continuer mon chemin. S'ils savaient que j'étais là quand son arrière-grand-père a fait rénover ce manoir.

Moi : Je crois que là, Elios ferait vraiment une syncope.

Il pense être le monstre qui dévore les gens sur son passage mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est que le monstre, c'est moi.

PDV Elios :

Une semaine est passée depuis le jour où Clara m'a offert ce grimoire et je ne l'ai pas revu. J'ai cherché à la voir mais c'est comme si je savais où elle habitait mais que je ne connaissais plus le chemin, c'est extrêmement étrange. Je fixe ma serviette autour de mes hanches et quitte la salle de bain pour ma chambre confortable. La seule lumière de la pièce est la cheminée et les lampes de chevet sur mon bureau personnel et sur les deux tables de nuit. L'ambiance est plus apaisante surtout avec les derniers jours que j'ai eu entre la lecture bizarre de Clara, les problèmes avec les fournisseurs et le pire, les disputes de gangs. Ils ont tous décidé de me faire chier au pire moment. Je regarde le grimoire fermé sur mon bureau et fronce des sourcils. Ce bouquin, il y a du vocabulaire que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre ou même à trouver sur Internet ou les dicos de mon grand-père. Une vraie galère.

Moi : En plus c'est écrit manuscrit... Mmmm...

Je l'ouvre au hasard et tombe sur le dessin d'une salamandre. Mon regard tombe sur la cheminée brûlant joyeusement. Une espèce de silhouette apparaît avant de disparaître tout aussi rapidement, me faisant halluciner.

Moi : Fait chier. Pourquoi ça ne peut jamais être simple dans la vie ?

J'enfile mon caleçon avant de prendre mon roman en cours. Je m'installe dans mon lit, laissant juste une lumière à côté de moi et la cheminée comme lumière. Je me plonge dans ma lecture quand je sens quelque chose sur mon ventre. Je me fige puis relève mon livre mais rien. C'est quoi ce délire ? Je me remets à lire mais la sensation est toujours là. Elle est douce et chaude. Mon instinct me dit que ce n'est pas quelque chose qui me veut du mal donc ça me rassure un peu mais pourquoi je sens ça ? Je mets mon marque page et regarde mon ventre en me concentrant. Une silhouette apparaît comme si de la chaleur la brouillait. J'approche ma main doucement puis touche une sorte de peau soyeuse et chaude.

Moi : Comme c'est doux...

Je reste quelques instants comme ça avant de sentir mes paupières s'alourdir pour se fermer sans que je ne parvienne à résister...

PDV Clara :

Je finis de préparer mes commandes pour mes clients quand un rouge gorge toque à un des carreaux de mon atelier. Je quitte mon tissage des yeux et ouvre la fenêtre. Il se pose sur mon doigt et une voix féminine que je reconnais entre mille retentit dans la pièce.

Oiseau : Bonjour, sorcière Clara. Suite aux chasses devenues intensives, l'Ordre des sorciers a déclaré l'état d'alerte maximum pour votre pays résidentiel. Vous devez vous protéger un maximum et éviter au maximum les humains ainsi que vos allées et venues. Des familiers de l'Ordre ont été déployé dans tout le territoire et ils vous préviendront si un chasseur s'approche de votre position. Si vous avez des achats à faire pour votre atelier, veuillez passer par les centaures. Merci de votre compréhension et soyez très prudente.

Je soupire devant les restrictions qui s'appliquent lors de ce genre de cas.

Oiseau : Eh, la vieille chouette ! Oublies pas de finir ton rapport annuel !!!

Je regarde l'oiseau d'un œil torve et claque de la langue. Évidemment, une fois le message sérieux passé, elle ne pouvait pas s'empêcher de l'ouvrir, sa grande gueule. En plus, l'accent du Sud de la France est bien présent. L'oiseau redevient normal et file boire et manger dans le mangeoire que j'ai construit pour eux.

Moi : Bon, je suis bonne pour faire ce rapport et finir mes commandes. Freddy ?

J'attends quelques instants quand le corps de l'un de mes colocataires traverse le mur, l'air un peu perdu.

Freddy : Oui ?

Moi : Tu peux dire à tout le groupe de se rassembler dans le salon dans une heure ? Je dois vous annoncer plusieurs choses.

Freddy : Oui, je vais les prévenir.

Il disparaît. Heureusement que je les ai avec moi, ils ne sont pas envahissants et veulent toujours m'aider quand j'en ai besoin. Même si je préférais qu'ils partent pour retourner dans le cycle des réincarnations, ils n'en ont pas envie et je respecte aussi ce choix. J'enregistre un message que je transmets à l'oiseau qui s'envole vers sa destinataire. C'est bien plus pratique comme ça, c'est indétectable pour les chasseurs.

VOILA !!! La situation des sorciers commencent à sentir un peu le roussi. Voici son atelier où elle prépare ses commandes pour ses clients humains ou surnaturels.