Chapitre 3 : Délivre-moi

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Samedi 28 janvier, dix heures, Allie

Je le voyais se faire embarquer comme un tueur à l'arrière de la voiture de flics tandis que j'étais postée dans ma voiture sur le parking de sa résidence. Jubilant de ne pas le voir s'époumoner pour clamer son innocence, il semblait figé dans le temps et choqué. Il ne de posa aucune questions sur la raison de son arrestation, restant stoique. Je voulais le laisser réaliser seul, mais j'avais besoin de le voir. Je voulais voir cette étincelle s'éteindre dans ses yeux. J'en ressentais le besoin. Je voulais le voir pitoyable, comme je l'avais si souvent été par sa faute.

C'est dans cette optique que j'ai désobéi, une fois de plus, à mes propres directives pour le poursuivre jusqu'au commissariat. J'avais fais attention à prendre pleins de petites routes différentes de celles de ses collègues tout en restant assez proches du commissariat pour sortir de ma voiture en même temps qu'eux. Tout était calculé quand il s'agissait de Louis et de moi. Je ne laissais rien au hasard à son sujet, si on omettait mon impulsivité qui, quelquefois, me submergeait.

Il ne faisait pas le fier, vêtu de sa tenue de sport dont le t-shirt semblait être froissé, la tête baissée tandis qu'un de ses collègues le malmenait pour le faire avancer. La rage transparaissait de ses yeux, qui semblait vouloir faire payer mon homme d'un crime que j'avais sciemment commis. Je jubilais devant ce tableau quasiment jouissif. Mes poils se hérissèrent sous l'émotion. Le commissaire attendait la petite troupe sur le haut des escaliers, son pied tapant sur le sol d'impatience et également de ce que je déchiffrais comme de la tristesse. Son visage trahissait cette peine et je ne pu retenir un sourire véritable de naître sur mon visage quand il dit :

- Louis Malaga, nous t'arrêtons pour le meurtre avec préméditation de Eléanore Waste.

Repérée par un officier, j'enfilais mon masque social, un regard larmoyant ancré sur mon visage. Le pas lent, regardant autour de moi comme si j'avais peur d'être suivie, j'entrais dans le bâtiment. Je parodiais ces femmes qui venaient déposer plaintes pour un vol à l'arrachée un peu violent et dont personne n'avait rien à faire. On me renverrait chez moi sans soucis, sans histoire et je pourrais assister à la déchéance de mon homme de très près.

L'officier rencontré plus tôt me fit signe de m'avancer vers lui avec un grand sourire réconfortant. Je vis son regard sale balayer ma silhouette accompagnée d'un léger signe de tête, il venait de décider en un regard que je ne lui plaisais pas. J'éxécrais cette société qui ne jugeait qu'en un simple regard, une première impression. Mon œuvre avait une plus grande portée que de punir les infidèles et éveiller Louis à notre amour.

J'étais dans ce monde pour condamner cette société vaniteuse qui appelait inlassablement aux péchés.

- Je vous en prie. Installez-vous et dites-moi pourquoi vous êtes ici.

Je devais prendre sur moi pour laisser sortir mes meilleures larmes, et prendre ma voix fluette encore traumatisée de l'agression dont je venais de faire les frais.

- Je me baladais tranquillement quand un homme à volé mon sac à main alors que je vérifiais l'adresse ou je me rendais. Il me l'a pris et s'est remis à courir, me tordant le poignet au passage.

L'homme tapa quelques mots sur son clavier, ne se cachant même pas pour bailler devant l'ennuis de ma déposition. S'en suivit quinze longues minutes ou il me posa des questions banales pour remplir un formulaire qui resterait sans suite. Je m'ennuyais autant que lui, simulant que je n'avais plus aucun souvenir de mon agresseur pour ne pas m'embrouiller dans des descriptions.

Un détail auquel je n'avais pas pensé en venant ici était de devoir donner ma pièce d'identité et donc de rentrer dans les services locaux.Prise à mon propre piège, ma mâchoire contractée à m'en broyer les dents, je tendais ma carte que j'avais pris dans le portefeuille qui était dans ma poche.

Arrache-moi les ailes (Editer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant