Chapitre 7 : Damne-moi

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Mercredi 1er mars, dix huit heures, Allie.

Un mois complet de répression, un long mois à attendre pour passer à l'acte. Je trépignais, je me lamentais de l'attente mais elle était nécessaire pour le bon déroulement du plan. Je ne pouvais pas aller plus vite que le rythme de la musique divine qui m'accompagnait. Ce plan reposait sur l'attente, sur la peur, et sur la prévision.

Je mentirais en prétendant que le comportement de Louis ne m'avait pas fait sortir de mes gongs. Le traitement d'indifférence, comme si je n'avais été qu'un plan cul sans insignifiance, avait eu raison de mon calme. Il était venu dans ma bouche, sans même me prévenir.

Mais maintenant que la colère s'était effacée, je pouvais le pardonner. Cela faisait des années qu'il vivait dans la perdition, le ramener sur le droit chemin de la pureté à mes côtés serait un travail de longue haleine. Mais le jeu en valait la chandelle.
Je savais qu'après notre corps à corps il n'avait pus faire autre chose que penser à moi. Il devait être hanté par ma vision, telle une déesse sortant de son appartement. Une femme qui ne se laissait pas faire, devait lui faire tourner la tête. Un premier pas dans notre histoire.

Bientôt, il reviendrait en rampant à mes pieds pour finir ce que nous avions commencé. Et je l'attendais patiemment. Mais avant, j'avais quelque chose à finir. Nous ne pourrions pas être ensemble tant que ma mission ne serait pas accomplie. Tout devait aller à sa vitesse.

Les rituels de purification aussi devaient avoir lieux, chacun, au bon moment. Ne pas se précipiter et ne pas laisser la colère décider pour moi, était la seule règle. Je me devais de m'en tenir au plan fixé.

J'avais faillit compromettre le plan et changé la totalité du troisième acte afin d'œuvrer pour mon grand amour, sous les ordres de Dieu. Mais je m'étais ravisé, rien ne devait sortir des lignes que j'avais écrite dans mon classeur.

Enfin, J'avais découvert quelles étaient les recherches de Louis, un cartel ancrée dans les alentours. J'avais décidé de laisser passer, ceci ne me touchait pas, ne m'importait pas. Pourtant, lorsque j'avais appris l'implication d'enfant, mon sang n'avait fait qu'un tour. Ces monstres utilisaient des gosses pour parvenir à la drogue "parfaite".

Ce qui me rendiait folle de rage et provoquait des montée de chaleur dans mon corps en cet instant, aisin que l'hérissement de mes poils, était leur faculté à croire qu'ils iraient au Paradis.

Ils se trompaient, se fourvoyaient. Notre dieu était miséricordieux, il nous suffisait de nous confesser pour commencer à se repentir. Mais l'homme était misérable, il lui fallait la simplicité. Il trichait peu importe le but, peu importe que le chemin soit plus important que la destination. L'homme n'était que fourberie et traîtrise.

J'étais née dans ce monde pour libérer la bonne parole de Dieu. Je devais ouvrir les yeux à ces monstres. J'avais essayé de me détourner de ce cartel malgré l'implication d'enfants innocents comme vaisseaux pour un Dieu. Mais j'avais été tenté d'influer avant que le tout puissant ne me parle. Il refusait qu'on blasphème en employant son nom. Il refusait qu'on l'associe à ces actes de barbarie. Mais il m'avait également rappelé que j'avais ma propre mission pour restaurer la vérité.

- Bonjour mademoiselle, c'est à votre tour.

Je relevais les yeux, abandonnant mon cheminement de pensées et reprenant racine avec la réalité qui m'entourait. J'étais dans le bureau d'une agence de voyage. Face à moi une secrétaire blonde, très jeune, me regardait de son air de décérébrée. Elle était l'exemple vivant des fantasmes de mon homme. Mais je n'étais pas là pour elle aujourd'hui. J'avais une mission divine.

- J'ai rendez-vous avec madame Toundra.

- Deuxième porte à gauche.

Elle recommençait à mâcher son chewing-gum de manière exagérée, en claquant outrageusement les lèvres. Elle tournait les pages de son magazine de mode. Un stéréotype vivant de bimbo, je la haïssais. J'aurais tant aimé jouer de mes scalpels sur sa peau bien trop lisse à mon goût.

Arrache-moi les ailes (Editer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant