Chapitre 6: Aide-moi

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 Vendredi 10 février, six heure trente, Louis

Le réveil ne sonna pas et ce fut le bonheur. Je n'ouvrit les yeux que lorsque mon corps avait décrété que j'étais assez reposé. Je m'étirais, faisant craquer mes os et mes muscles. J'étais reposé et ankylosé encore du sommeil que je venais à peine de quitter.

En sortant du lit, j'eu une vague pensée pour la folle qui était partie furibonde de mon apparetement hier soir. J'en riais encore. Il n'y avait vraiment que moi pour trouver ce genre de fille. Mais je mentirais en niant qu'elle avait été la meilleure fellation de ces dernières années.

Une bonne douche et je me sentais d'attaque pour la journée de chasse. Il me fallait voir mon psychiatre, je me doutais que ce point n'était pas anodin dans la lettre, il ne pouvait s'agir que d'un indice. Je commençais à la cerner, elle ne laissait rien au hasard. Elle était méticuleuse, calculatrice et organisée.

Le problème de cette enquête était que je ne savais pas s'il s'agissait d'une personne se jouant de moi et simulant une deuxième personne, ou deux personnes distinctes. Et dans le dernier cas, s'agissait il comme je le pensais d'une femme qui manipulait un homme. Une autre piste survint dans mon esprit, et si je m'étais fourvoyé, et si cette femme était sous l'emprise du tueur et qu'elle cherchait à m'avertir de manière détourné ? Perdu, je ne savais plus qui je devais chasser, et sur quelle mentalité je devais me calquer pour en comprendre les mécanismes.

Je ne réfléchis plus et pris mes affaires, mon blouson, mon insigne et les clés de ma moto. Le trajet jusqu'au cabinet médical fut rapide, je conduisais comme je vivais, avec danger. J'aimais me faufiler, doubler par la droite, piller, je me sentais dangereux, puissant et invincible, j'entendais les klaxons derrière moi, et je souriais dans mon casque. Qu'allaient-ils faire? Appeler la police, j'étais la police. j'étais immunisé contre ce monde. J'étais au-dessus des lois.

En garant ma bécane sur sa béquille je pris une grande inspiration et je rentrai dans le cabinet. Le hall était grand, lumineux avec une table pleine de coloriages qui habillait l'espace. Des enfants couraient, les parents ne cessaient de leurs demander de baisser d'un ton. Ils cherchaient à contrôler des mômes indomptable pour renvoyer les meilleures images d'eux. Je m'assit sur une chaise, continuant d'observer le monde qui m'entourait.

Mon bipper sonna, et je ressentit la pression des regards sur ma personne, m'armant d'un sourire condescendant je coupai le son, et regardais qui m'appelait. Mathieu m'avait envoyé une dizaine de messages en quelques minutes. Je commençais à ressentir un sentiment gonflé dans ma poitrine, une boule d'anticipation et d'excitation à l'idée qu'il m'annonce la découverte d'un nouveau corps. Mais cela ne coïncidait pas, il était encore trop tôt. Deux meurtres en deux jours, c'était bien trop rapide, ça ne lui ressemblait pas. J'allais auprès de la secrétaire et lui montrant mon insigne je lui demandais d'emprunter son téléphone puisque je devais rappeler rapidement Mathieu.

- Allo?

- Putain mais ca t'arrives de répondre des fois?

Le regard de la mère de famille, tiré aux quatre épingles à côté de moi, me fit pouffer, elle semblait être outrée du langage de mon ami.

- Qu'est ce que t'as? Du nouveau?

- On à un indic qui nous à balancé la position potentielle d'un des hauts représentant du cartel. Il faut que tu ramènes ton cul direct. Des mois qu'on tourne en rond, on ne peut pas se permettre de passer à côté.

Il avait raison, une chance comme celle-là ne se représenterait pas avant un long moment, pourtant l'envie de parler à mon psy retentissait en moi. il me fallait faire un choix, mais mon esprit ne cessait de tourner à mille à l'heure, cherchant les failles et les dizaines de scénarios possibles. Il existait une infime chance que ma stalkeuse m'ait vu en ces lieux et ai pris peur, ce qui expliquerait qu'un indic anonyme ne nous lâche une information si importante, aujourd'hui. La coïncidence était trop grande. A moins que ce ne soit moi qui soit en train de disjoncter seul.

Arrache-moi les ailes (Editer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant