Chapitre 9 : Puni-moi

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1981, Louis

Je n'étais plus devant mon appartement avec la magnifique Déborah. Tout semblait avoir vaciller sous mes pieds, les bruits, les odeurs et même le toucher c'étaient mélangé pour ne devenir qu'un vide abyssal. La sensation de tombé fut la plus horrible à supporter, mon souffle se coupa, et mon monde se brisa.

Je n'étais plus non plus au prélude d'un adultère. Non. Je n'étais même plus dans le même siècle. Je me revoyais dans les années quatre-vingt, à peine âgé de sept ou huit ans. J'avais vécu les premières années de ma vie dans l'orphelinat de Sainte Thérèse. Un orphelinat où les sœurs nous veillaient, mais où, surtout, le vice avait pris racine.

J'étais un bambin âgé de moins de dix ans, assez actif. je ne cessais de courir partout, toujours le sourire aux lèvres en train de faire des bêtises malgré les punitions des sœurs. La pire d'entre toutes avait toujours été Sœur Catherine. Elle nous mettait des fessées déculottées devant tous les autres avec des orties, nous empêchant de mettre des crèmes anesthésiantes par la suite. Par contre, Mère Alexandra, elle venait nous border, nous faires des bisous et nous aimait comme une maman. J'aimais Mère Alexandra, car c'était la seule véritable maman que j'avais eu.

Mais je me rappelais de ce jour-là précisément, car il s'agissait du premier jour de ma descente aux enfers. Celui que j'aimerais extraire de ma mémoire à tout jamais.

Louis, reviens ici immédiatement! entendis-je hurler derrière moi.

Mais je continuais de courir en rigolant. Je venais de voler les soutien-gorge des sœurs qui étaient en train de sécher dehors sur les étendoirs. J'en tenais encore deux dans mes mains, alors que j'en avais fait tombé au moins cinq pendant ma course.

Soeur Charlotte qui me courrait après tenait ses robes entre les mains, retardant sa poursuite, et me laissant le temps de prendre une avance considérable. Je pus ainsi retrouver les autres garçons de l'orphelinat.

Eux, ils devaient avoir quatorze ou seize ans. C'était ceux qui m'avaient demandé de voler les soutient gorge, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je voulais les impressionner, faire partie de la bande. Je voulais être comme eux.

Personne ne voulait de moi, j'étais trop vieux pour les familles venant adopter, alors je voulais intégrer la famille qu'ils avaient créé. Donc j'avais obéis ne posant pas les questions qui me brûlait les lèvres, et faisant fis des futures punitions.

Il l'a fait!

Oh putain celui là ca doit être celui de Soeur Charlotte vu la taille!

Ils se mirent tous les quatres à rire et à se passer les deux vêtements, en les reniflant et les triturant. Je ne comprenais pas bien ce qu'ils leurs trouvaient, mais ils semblaient heureux et c'est tout ce qui m'importait.

Et les autres, microbe?

Denis m'appelait toujours microbe pour me rappeler que je n'étais rien comparé à eux. Que personne ne voulait de moi. Pourtant, j'essayais de tout mon coeur.

Je les ai fait tomber...

Ma petite voix, le fait que je dansait d'un pied sur l'autre et ma tête baissée, montraient à mon adversaire que je n'étais déjà pas fier de moi. Mais je fis un bond en arrière quand il se mit à crier :

Mais putain tu les as fait tomber en venant jusqu'ici?!

Il agrippa les pans de mon haut, en me secouant et me postillonnant dessus. Je détestais qu'on me montre que j'étais le plus faible, mais je ne pouvais rien faire, alors je subissais en silence.

Arrache-moi les ailes (Editer)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant