NUIT MOUVEMENTÉE ¹³

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Après avoir vécu ce moment douloureux, mon père n'a eu de cesse de me frapper, ignorant mes cris désespérés. Je hurlais de toutes mes forces, mais il restait insensible à ma détresse.

Épuisée par cette situation, je finis par m'endormir, après peut-être une heure à pleurer toutes les larmes de mon corps. Mes pleurs semblaient ne jamais vouloir cesser.

Neytiri était là, tout comme mon frère, et ils ont tenté à maintes reprises de lui faire entendre raison, mais mon père se montrait sourd à leurs supplications. Comme toujours, il agissait selon ses propres règles, utilisant ma présence comme exutoire à sa colère. C'était la première fois qu'il me frappait de la sorte, la première fois qu'il se trouvait dans un état aussi déplorable.

Et tout cela à cause de moi. Je n'ai jamais réussi à susciter la fierté de mon père. La personne dont j'avais le plus besoin m'a appris que je n'avais besoin de personne.

Il m'a lancé cette phrase cinglante, me regardant avec un air dédaigneux, comme s'il voulait me réduire à néant.
« Tu n'es qu'une erreur de la nature» m'a-t-il dit avec une cruauté sans équivoque.
Ces mots avaient pénétré mon être, laissant une empreinte indélébile dans mon esprit. Ils ont brisé mon cœur et ont éveillé en moi une prise de conscience profonde.

Je suis consciente de ma douleur, de ma détresse. Je sais que je vais mal et que je suis en quête de réponses. Cependant, je me sens impuissante, comme si personne ne pouvait véritablement m'aider.

Je suis dans une impasse, ne sachant plus vers qui me tourner ni quoi faire pour sortir de cette situation. Je suis perdue et désorientée, cherchant désespérément une lueur d'espoir pour me guider.


𓆙

Je m'éveille, accablée par une intense céphalée qui enveloppe la totalité de mon crâne. L'habitat, plongée dans un silence pesant, ne laisse paraître aucune présence na'vis. Alors que le soleil s'apprête à disparaître à l'horizon, je sens l'urgence de me rendre dans la forêt.

Je m'étire avec peine, ressentant une douleur atroce dans chacune de mes articulations.

Les souvenirs de la matinée affluent dans mon esprit, provoquant l'écoulement de larmes, une à une, puis deux.

Une fois de plus, j'ai déçu mon père, et cette pensée me ronge.

Je décide de changer de tenue, dénouant mes tresses et laissant mes cheveux libres. La caresse du vent qui s'engouffre dans ma chevelure me procure un réconfort bienvenu.

Je n'ai pas encore osé me regarder dans un miroir, et je préfère rester dans l'ignorance de mon apparence.

Par précaution, je glisse un poignard dans mon pagne, consciente des dangers qui peuvent se présenter. Je rassemble quelques étoffes et plusieurs hauts.

Je saisis le premier fruit qui se trouve à portée de main, puis je me mets en route.

La semaine qui s'annonce sera longue, d'une longueur insoutenable et risque d'être très ennuyante.


𓆙

Le soleil se couche lentement, plongeant le monde dans une obscurité profonde et mystérieuse. Mes joues sont marquées par les larmes incessantes qui ont coulé sans relâche. C'était une sensation étrange, car il s'était écoulé un long moment depuis la dernière fois que j'avais versé autant de larmes.

Je me suis mise en marche, avançant sans répit pendant près de trois heures, sans même songer à faire une pause, jusqu'à ce que mes pas me guident vers un endroit relativement accueillant où je pourrais enfin trouver un peu de réconfort pour la nuit :

Neteyam /☆Dirigeons Pandora☆  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant