DERNIER REMÈDE⁴¹

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L'instant fatidique arrive, le son retentissant de l'impact de la balle se fait entendre dans un fracas assourdissant.

Mon corps bascule en arrière, mais étrangement, je ne ressens pas la brûlure de la balle rencontrant ma peau. Une sensation étrange s'empare de moi alors que je sens quelque chose s'abattre sur moi.

Ou plutôt, quelqu'un.

Dans un réflexe instinctif, j'ouvre rapidement mes paupières, mon souffle s'accélère, mais je ne peux pas encore comprendre ce qui m'attend.

Et puis, la vérité me frappe comme un éclair : la raison pour laquelle je n'ai pas ressenti la balle est tout simplement parce qu'elle ne m'a pas touchée.

Quelqu'un s'est courageusement interposé, se tenant droit comme un rempart entre moi et le canon qui tirait sur moi.

Il se tient là, ses yeux, autrefois empreints d'une lueur réconfortante, sont désormais vides, dépourvus de cet éclat qui m'insufflait tant de courage. Je ressens comme une sensation de vide.

Mon étonnement est si intense que ma bouche s'entrouvre, révélant ma stupéfaction.

Mon cœur refuse catégoriquement de croire à ce qui vient de se produire, tandis que mon esprit, lui, saisit parfaitement la situation.

Il s'est interposé devant moi pour me protéger de cette balle.

Il m'a sauvé.

Son corps, lourd de fatigue et de douleur, s'incline lentement vers l'avant, chutant sur moi.

Mon esprit, guidé par une réaction instinctive, se hâte de le retenir, je prend sa tête entre mes mains, avec une délicatesse infinie.

Je m'assois avec précaution, m'assurant de soutenir son corps, posant sa tête délicatement sur mes genoux.

Mon regard, empli d'une profonde tristesse, refuse de se poser sur son épaule meurtrie.

-Souheyla...
murmure-t-il d'une voix rauque, ses paroles portées par un grognement teinté de souffrance, révélant toute l'ampleur de son état.

-Non, non, non...

Mes mots se répètent dans un murmure, une prière désespérée pour me rassurer. Les larmes inondent mes yeux, brouillant ma vision de la scène qui se déroule devant moi.

-Souh...eyla...

Sa voix, à peine audible, s'échappe de ses lèvres entre deux souffles de douleur.

Je lutte contre l'envie d'écouter, de me laisser emporter par ses paroles. Je refuse de l'entendre, car je sais que cela ne fera qu'ajouter à ma détresse.

-Mince. J'ai tiré sur la mauvaise personne.
lance Quaritch d'un ton moqueur, suivi de près par ses gardes qui rient aux éclats.

Ma respiration devient saccadée, mon regard reste fixé sur les yeux de l'homme qui vient de me sauver.

Je sens un frisson parcourir mon corps, ma tête tourne et une vague de nausées me submerge lorsque mes yeux se posent sur la plaie béante qui défigure son épaule. La vue du sang qui coule abondamment me glace le sang.

La balle a violemment traversé son épaule, frôlant dangereusement son cœur.

Dans un geste réflexe, il a délicatement posé sa main sur la plaie béante, et mon regard ne peut se détacher de la scène macabre qui se déroule devant moi.

Le sang, écarlate et vibrant, s'écoule en un flot continu, ruisselant sur mes cuisses, marquant mon être de cette terrible réalité.

Réagissant avec une rapidité instinctive, je me précipite pour plaquer mes mains sur son épaule, exerçant une pression ferme et déterminée afin de contenir le flot sanguin. Le liquide écarlate, chaud et gluant, s'échappe entre mes doigts, remplissant mes paumes en quelques secondes à peine. La sensation viscérale du sang qui dégouline sur ma peau me fait frissonner d'effroi et d'inquiétude.

Neteyam /☆Dirigeons Pandora☆  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant