Je sors du lycée, la tête encore remplie de leçons. Mon derniers cours, c'était l'enseignement scientifique alors je ne suis pas fâchée de sortir. J'ai encore le cerveau tellement embrouillé que je me mets à calculer des trucs sans queue ni tête !!!
J'inspire en grand coup. Je m'assoie sur le côté des marches de l'entrée et j'enfile mes rollers en essayant d'ignorer le niveau sonore des lycéens qui débauchent.
Maintenant, je connais assez ma nouvelle ville pour pouvoir faire le trajet lycée-maison en roller, et bien sûr, je connais aussi parfaitement le trajet maison-patinoire. Heureusement que notre nouvelle maison en est assez proche.
Quand j'arrive chez moi, j'ai le cœur qui palpite et le visage rafraîchi par le vent. Je fouille dans mon sac à la recherche de mon porte-clé : Des patins à glace argentés. J'y ai accroché mes clés de maisons et mon badge de patinoire.
Je rentre et balance mon sac par terre, puis je vais boire un verre d'eau dans la cuisine. Il n'y a que le bruit du frigo, et autres petits sons ménagers. J'ai l'habitude de rentrer seule, car ma mère est infirmière et elle rentre tard. Un peu déprimée, je songe à mettre de la musique, quand il me vient une meilleure idée : Et si j'allais me perfectionner au patinage en allant aux séances publiques ?
Aussitôt dit, aussitôt fait : je prends mon sac de patinage et je renfile mes rollers, sans oublier de laisser un petit mot à ma mère pour la prévenir.
Quand je rentre dans la patinoire, je comprends aussitôt que ça ne va pas bien se passer.
La glace est remplie de gens, des jeunes, des vieux, des débutants, des gens qui se tiennent à la balustrade pour ne pas tomber et d'autre qui slaloment dangereusement entre les patineurs. La glace n'est plus lisse, elle est toute abîmée, effritée, trouée. Une musique aux basses dérangeantes passe en arrière fond, mais le niveau sonore des rires, cris et discussions est plus fort.
Je reste pantelante devant l'entrée sur la glace. Soudain, je suis bousculée par un petit garçon qui se précipite sur la surface gelée en poussant des cris. Je frémis. Je me sens m'affaisser de déception tandis que je fais demi tour, remets mes rollers et rentre chez moi. Même les voitures me sont insupportables sur le chemin du retour.
Rentrée chez moi, j'ai l'impression d'être revenue en arrière. Je balance mon sac par terre, puis je vais boire un verre d'eau dans la cuisine. Il n'y a que le bruit du frigo, et autres petits sons ménagers. Mon petit mot à l'intention de maman trône au milieu de la table. Je l'attrape, le froisse et le jette. Puis, je récupère mon sac d'école et je m'installe dans ma chambre pour faire mes devoirs.
❄️ ❄️ ❄️
-Nathalie ! Ton sac de patinage traîne au milieu du salon !
Ah, ma mère est rentrée. Sympa de me crier dessus alors que ça fait trois heures que je l'attends.
Je descends en traînant des pieds.
-C'est bon, je le range.
-Tu n'as rien préparé pour le repas ?
-Bah non, je t'attendais.
-Pfff, Nathalie, tu sais bien que je rentre tard ! Tu aurais pu préparer la table, au moins.
-Hé ho ! Déjà j'ai passé la soirée seule, à faire mes devoirs, alors merci !
Cette fois, j'ai crié, furieuse. Comment ose-t-elle me demander de faire tout ça, alors que je lutte pour ne pas déprimer, seule dans mon coin, promise à un avenir de merde ?!
-Débrouille toi toute seule, tu m'énerve !
Je crie, puis je remonte dans ma chambre d'un pas rageur, et je claque violemment ma porte. Je mets une musique de rock à fond, une musique qui couvre le bruit de vaisselle que fait ma mère.
❄️ ❄️ ❄️
Quand je redescends, je suis un peu calmée. Ma mère a préparé le repas, et du coup, je me sens un peu coupable. Après tout, si elle m'a laissée seule, c'est parce qu'elle travaillait. Et quand elle rentre excédée de son travail, moi, je n'ai rien préparé, ce qui signifie qu'elle a encore du travail à la maison. La pauvre. La prochaine fois, je ferais plus attention.
Je la fixe un instant, puis je vais m'asseoir à table en silence.
-Tu essaye de me transpercer avec tes yeux bleus ? Demande t-elle, sourire aux lèvres.
-Pardon maman, je marmonne.
-Pardon de quoi ? D'essayer de me tuer de ton regard de glace ?
Cette fois, elle me fait rire.
-Non, pardon de t'avoir crié dessus au lieu de t'aider.
-C'est pas grave, c'est fini. Moi aussi je t'ai crié dessus en rentrant, je n'aurais pas dû.
-Bon on arrête de crier toutes les deux, alors !
Nous rions ensemble. J'aime quand on se réconcilie.
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Cœur de glace
Teen FictionJe m'appelle : Nathalie Royer Mon âge : 17 ans Je suis : Froide et distante Mon style : Leggings et robes-pull, c'est pratique et joli J'aime : Patiner sur glace Je rêve : De devenir super forte en patinage Mon problème : Socialement, c'est plus co...