Si il y a un truc qui est aussi magique que de glisser sur une patinoire déserte la nuit, c'est bien manger des esquimaux.
Avec moi, tout est de glace en fait : je mange des glaces, je glisse sur la glace, et j'ai des yeux couleur glace. Et j'ai un cœur de glace, aussi, d'après les filles du lycée. Mais passons.
Même si on est fin novembre et qu'il fait froid, je continue de supplier ma mère pour garder des réserves d'esquimaux dans le congélateur. J'aime tout type de glace : en pot, en cornet, glace à l'eau... mais je préfère les esquimaux, parce que c'est de la glace à la vanille (un de mes parfums préférés) entouré de chocolat !
Alors en sortant du lycée aujourd'hui, j'avais une petit faim et j'ai décidé de m'accorder une pause goûter. J'ouvre le congélateur et j'en sors un paquet emballé. Je croque un bout de chocolat (celui-ci a des éclats de noisettes, encore meilleur!), puis je lèche la glace. Et je croque un autre bout de chocolat, je lèche la glace. Etc...
C'est sûr qu'en manger seule dans une maison en Novembre, c'est moins bien qu'en été quand on veut se rafraîchir, mais...
Les esquimaux en été. Un souvenir me revient en mémoire comme un ras-de-marée.
-Papa, il fait trop chaud !
-C'est le principe de l'été, chérie !
-Oui mais... heu... le principe des glaces, c'est rafraîchir, non ? Quelle chance, un marchand de glaces ! On n'a qu'a les utiliser !
Le père rit de sa voix grave et caverneuse. Puis, cédant à sa fillette, il sort de la monnaie pour lui prendre une glace.
-Qu'est ce que tu veux ?
-Un esquimau ! Avec du chocolat ! Répond la fillette toute excitée.
-Et voilà un esquimau pour ma princesse inuit !
La petite fille rit en s'emparant de le glace. Mais derrière elle, une femme blonde croise les bras, mécontente.
-Tu la gâte trop ! Tu veux que ta « princesse inuit » devienne grosse ou quoi ? C'est la dixième glace de la semaine !
-Contente-toi de faire ton travail de mère et laisse moi gérer mon travail de père, veux-tu ?
Ici, l'âme sensible de la petite fille a oublié la suite. Le souvenir s'efface.
Seul reste une profonde mélancolie mêlée de tristesse.
L'esquimau, dans ma bouche, paraît plus froid.
Je froisse l'emballage et le jette à la poubelle en haussant les épaules. Puis je monte dans ma chambre et je tente de me concentrer sur mes devoirs. Chose compliquée car je suis crevée. Je fini par m'allonger dans mon lit en attendant le retour de ma mère.
❄️ ❄️ ❄️
Début décembre, je me suis habituée à faire des siestes, car je suis souvent retournée à la patinoire la nuit. Maintenant, j'y vais en toute confiance et j'allume même la lumière. Et j'ai bien progressé ! Je sens que je suis bien meilleure qu'avant, et ce sentiment me porte et pousse à continuer.
Aujourd'hui, je ne fais pas la sieste mais je suis couchée sur mon lit, papier et crayon à la main : J'écris ma liste de Noël. C'est peut être réservé aux petits qui croient encore au père Noël, mais moi j'en fait toujours. Comme ça ma mère sait quoi m'acheter.
~Liste de Noël~
~Une tenue de patinage bleue
~Une enceinte Bluetooth
Je m'interrompt : est ce que je demande de nouveaux patins ? Non, ceux ci me suffiront bien.
Je rajoute une demande de livre « surprise » pour la forme, et je descends ma liste. Elle est petite, mais je préfère ne pas en demander trop.
-Maman ! Tiens !
Je lui tends ma liste et elle la lit en souriant.
-D'accord, je prends connaissance de tes demandes. Ah au fait, pour Noël...
-Quoi ?
-On ne le fêtera pas le 24 et 25, je travaille ce soir là. Et... Pareil pour le premier de l'an.
-Ah...
-Tu comprends, c'est important qu'il y ait des gens à l'hôpital, même les soirs de fête ! Tu imagines tout ces gens qui ne sont pas bien, il ne faut pas être égoïstes et les laisser pour faire la fête, hein ?
-Oui, oui, je sais.
Elle me regarde gentiment.
-Tu sais quoi ? Pour la peine, on fêtera deux fois Noël : une fois le 23, et une fois le 26 ! Ok ? Et pour la nouvelle année... bah tu te coucheras plus tôt, et puis on se verra bien assez tôt pour la nouvelle année !
Je souris. Même si c'est triste de passer les fêtes seule, je sais que ma mère fait tout pour aider les autres, et en plus elle essaye de trouver une solution pour me faire plaisir !
-Ok, cool !
Ma mère sourit tendrement. Contente d'avoir annoncé la nouvelle sans accroches, elle repart rapidement sur un autre sujet.
-Ah tient, j'ai vu que le marché de Noël avait commencé, au centre ville. Ils ont mis une patinoire d'extérieur ! Tu voudras y aller ?
-Non.
C'était un non affirmatif, sans retour en arrière. Maman paraît étonnée, mais elle ne dit rien et part ranger le linge, me laissant seule avec mes souvenirs...
Il faisait froid, mais il était encore trop tôt pour qu'il neige. Trois silhouettes emmitouflées déambulent dans les rues illuminées par les guirlandes. Deux grandes, un toute petite entre les deux. Est-ce qu'elle est mise entre eux par amour, ou est ce qu'ainsi placée, elle créé une barrière entre ses parents ?
Les vitrines des magasins sont alléchantes, mais le trio se dirige vers le petit village de Noël qui a été installé sur la place du centre-ville.
-Tu voudrais essayer le patinage, ma chérie ? Demande le père.
-C'est quoi ?
La mère, de l'autre coté, répond :
-C'est quand on met des chaussures spéciales pour glisser sur un sol gelé !
-Allez, venez, on va essayer !
La mère fronce les sourcils.
-Elle est encore petite, ça pourrait être dangereux !
-Mais non, arrête de la surprotéger !
La fillette, pendant ce temps, enfile déjà ses patins, mais elle doit appeler son père pour qu'il lui fasse les lacets, trop complexes pour son jeune âge.
La mère reste sur le bord, pendant que le père et la fillette s'élancent à la découverte de la patinoire.
C'était la première fois qu'elle découvrait le plaisir de la glisse. Plus tard, elle verrait des champions de patinage artistique à la télévision et elle demanderai à s'inscrire à la patinoire de sa ville.
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Cœur de glace
Teen FictionJe m'appelle : Nathalie Royer Mon âge : 17 ans Je suis : Froide et distante Mon style : Leggings et robes-pull, c'est pratique et joli J'aime : Patiner sur glace Je rêve : De devenir super forte en patinage Mon problème : Socialement, c'est plus co...