Fête... Peut on appeler ça une fête ? Je regarde toujours cette banderole dorée qui flotte devant mes yeux.
~Joyeuses fêtes !~
Dans une maison silencieuse. Il n'y a que moi, une table un peu sale parce que j'ai déjà mangé. La nuit est tombée dehors. Les guirlandes lumineuses du sapin clignotent. Et moi, immobile, j'observe tout ceci depuis le canapé de cuir brun.
Je me lève. Sous le sapin, il y a mes cadeaux, déjà ouverts car nous avons décidé de fêter Noël hier soir, le 23. Je m'agenouille et attrape ma tenue de patinage.
C'est une robe courte, douce et fluide, qui fait un dégradé du blanc au bleu, agrémentée de paillettes et d'un voile transparent, ainsi qu'un harmonieux décolleté. Il y a aussi les collants, couleur chaire, et des gants très fins assortis. Maman m'a aussi fait la surprise d'un accessoire de cheveux, une sorte de pince avec des flocons de neige argentés.
J'ai déjà essayé mon ensemble hier, bien sûr ; qui n'essaye pas ses cadeaux immédiatement après les avoir reçus ? Mais j'ai à nouveau l'envie de la mettre. Alors je monte dans ma chambre et je l'enfile, m'admirant dans le miroir.
Je me rend compte que la seule chose que j'ai envie de faire, en ce soir de Noël, c'est patiner seule sur la glace brillante au clair de lune.
Alors j'attrape mon porte-clés en forme de patins, sur lequel est accroché le badge de la patinoire, je prends également ma nouvelle enceinte Bluetooth, et je fourre tout ça dans mon sac de patinage. Puis j'enfile un gros manteau et un pantalon par dessus ma tenue, et je sors dans la nuit.
❄️ ❄️ ❄️
Biip !
La porte s'ouvre.
Je dois être vraiment folle pour entrer illégalement dans une patinoire la nuit de Noël. Si les gens le savaient...
Heureusement, personne ne le saura jamais. De toute façon, tout le monde se fiche de ce que je peux faire, tant que je ne gêne personne.
Ce soir, je n'allume pas la lumière, car c'est la pleine lune et il y a assez de luminosité pour éclairer la patinoire. La glace brille. Comme il fait un peu sombre, cela donne un aspect vraiment froid, mais magique. Parfait pour moi.
J'enlève mon manteau, je mets mes patins, et je lance une playlist triste et douce. Puis je m'élance sur la glace.
Je glisse, je tournoie, je saute.
Ma respiration se cale sur la musique, mon corps et mon esprit aussi.
Le clair de lune ne fait pas briller que la glace : même si je ne me vois pas, j'imagine les diamants de ma robe étinceler. Et quand je vais vite, le jupon volette derrière moi. Je me sens... Belle.
Alors mes larmes coulent, et je m'emporte dans une danse sur la glace, avec la glace. Mes émotions s'exprime avec la mélodie qui résonne dans la pièce, ma tristesse se révèle dans mes enchaînements. Il n'y a plus rien que la musique, mon corps qui suit, dans un ballet plus fort que ce que je n'ai jamais fait.
Et puis, après un montée en puissance de la musique, dans laquelle je m'élance dans un saut, le rythme se calme, pour finalement s'arrêter.
Au milieu de la piste gelée, haletante, je me suis arrêtée dans une pose gracieuse.
C'est le vide, le vide de la fin de la musique, de la fin de la danse.
D'habitude, dans les spectacles, quand la musique s'arrête et que la patineuse s'est immobilisée dans sa pose de fin, les applaudissements retentissent.
VOUS LISEZ
Cœur de glace
Ficção AdolescenteJe m'appelle : Nathalie Royer Mon âge : 17 ans Je suis : Froide et distante Mon style : Leggings et robes-pull, c'est pratique et joli J'aime : Patiner sur glace Je rêve : De devenir super forte en patinage Mon problème : Socialement, c'est plus co...