★ Chapitre 8 : Joe (2) ★

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L'obscurité enveloppait le monde urbain de Centra II, conférant aux rues tortueuses un air de mystère encore plus palpable. Joe se tenait debout, silencieux sous les étoiles lointaines, se demandant où cette quête le mènerait. Sa mission, ardente et incontournable, consistait à démêler le voile du secret entourant un vaisseau égaré en zone interdite, un vaisseau dont le possesseur se cachait dans les ombres du cosmos.

Les clartés artificielles de la ville pâlissaient en comparaison avec la flamme ardente de sa détermination. Le frisson de la nuit était un écho de la tension dans son esprit. Une tâche imposée, une priorité absolue. Il s'était embarqué dans cette chasse au mystère avec une ferveur presque religieuse, guidé par la quête de vérité.

Le nom d'Alize Ryder, l'ancien propriétaire du vaisseau, résonnait tel un murmure dans la nuit, un souffle fugace emporté par les brises stellaires. Une maladie insidieuse, le « mal de l'espace », avait été l'architecte de son destin funeste, tissant un voile de mystère autour de son passage. Cette malédiction, contractée par trop de voyages spatiaux, avait érodé son existence, laissant dans son sillage une énigme confinée aux ténèbres. Les registres officiels semblaient avoir été balayés par les vents cosmiques, effaçant les traces de sa vie comme des étoiles fugaces dans l'infini galactique.

Sous le pâle éclairage lunaire, les dédales du bar des bas-fonds prenaient vie avec une certaine révélation, dévoilant un refuge empreint d'obscurité et habité par une clientèle aux intentions ambigües. C'était en ce lieu que Joe trouvait son échappatoire chaque soir, un sanctuaire de retraite après les tourments de la journée. Là où les brumes de la réalité semblaient s'évaporer pour laisser place à un royaume de mystères.

Les lumières tamisées créaient des jeux d'ombres envoûtants, baignant les coins sombres dans une atmosphère intrigante. Les murs défraîchis étaient tapissés de souvenirs passés, marques discrètes d'anciens combats et de secrets partagés dans l'intimité. Les tables éparpillées ici et là semblaient porter les stigmates d'innombrables échanges, leurs surfaces usées témoignant des affaires obscures et des récits entremêlés qui y étaient partagés.

Le murmure de conversations à voix basse planait comme une mélodie murmurante dans l'air épais, ajoutant une symphonie de murmures à l'ensemble. Les visages ombragés semblaient tous posséder leur propre histoire, leurs expressions énigmatiques se superposant à la lueur incertaine des bougies disposées sur les tables. Chaque coin semblait être le théâtre d'une interaction secrète, chaque recoin une alcôve où des alliances fugaces pouvaient être scellées.

En ce lieu de cohabitation entre la pénombre et la lumière faiblissante, les contours des individus semblaient se fondre avec les mystères qui les entouraient. Les indics et les dissidents se confondaient dans une danse des ombres, une valse de complicités discrètes qui donnait l'impression que les murs eux-mêmes avaient des oreilles avides.

Dans ce sanctuaire d'ambiguïté, les secrets, aussi nombreux que les étoiles dans l'univers, trouvaient refuge, tandis que la lune poursuivait son ballet silencieux au-dessus, ignorant les récits complexes tissés dans cet antre de la clandestinité.

Les pas de Joe le conduisaient régulièrement à la même table à l'extrémité de la salle. L'atmosphère enfumée était apaisante, les lueurs tamisées jouant sur les contours de son visage tendu. Il scrutait son carnet rouge, le recueil de ses pensées, ses observations, et ses incertitudes. Les indices semblaient s'entremêler dans une toile complexe.

Plongé au plus profond de ses réflexions, Joe se retrouvait dans un état de contemplation intense lorsque la présence d'un homme imposant interrompit le fil de ses pensées. Cet individu dégageait une stature grandiose, un mystère à peine voilé par les ombres de la pièce. Son chapeau sombre, large et énigmatique, projetait des jeux d'ombre et de lumière sur son visage en partie dissimulé par un foulard noir.

Un frisson de surprise parcourut l'échine de Joe, et d'un geste instinctif, sa main vint se poser sur le vieux, mais fidèle revolver accroché à sa ceinture. Une ambiance électrique emplissait l'air, l'atmosphère lourde de possibles rencontres inattendues.

La voix de l'homme, calme et posée, brisa le silence comme une brise fraîche dans une forêt tranquille : « Bonsoir, Cowboy. Je comprends que ma présence te surprenne, mais il est temps pour moi de régler une dette envers toi. »

Joe écouta, les sourcils légèrement froncés, une lueur de méfiance dans les yeux.

« Une dette ? », interrogea le détective, sa voix empreinte de vigilance.

« Laisse-moi te dire ceci, Cowboy : j'ai des informations que tu cherches, mais la prudence est de mise. Moins tu en sais, mieux ça vaut. »

L'agacement teinta la réponse de Joe : « Épargne-moi les jeux de mots et expose clairement tes intentions. »

Un sourire spectral étira les lèvres de l'homme, presque imperceptible dans l'obscurité. « Apaise-toi, Cowboy, je suis venu pour t'offrir mon aide. Le détenteur du vaisseau que tu cherches se nomme Reno Ryder, il était le mari d'Alize Ryder. Tout comme elle, il était membre de la Guilde des Explorateurs. Tu le verras apparaître derrière toi... » Il consulta sa montre numérique avant de continuer : « d'ici 5 secondes. »

Le temps s'étira dans le silence, la tension électrisant l'air. Joe se retourna, le cœur battant à tout rompre. Il n'y avait personne. Seul un holo-écran scintillait, diffusant des images de fugitifs recherchés par les puissantes entités cosmiques. Et puis, le récit des présentateurs prononça le nom qui hantait les pensées de Joe : « Reno Ryder, recherché par la Fédération avec un avis de trois étoiles. »

Un mélange d'émotions balaya le détective. Enfin, un indice tangible. Une pièce du puzzle s'emboîtait. Quand Joe se retourna en direction de sa table, le mystérieux informateur avait déjà disparu, se fondant dans les ombres, laissant derrière lui un morceau du puzzle que Joe s'empressa de consigner dans son carnet rouge.

Sans plus de délai, Joe quitta le bar, abandonnant sa bière à moitié bue. La nuit était encore jeune, mais ses pas étaient dirigés par une énergie nouvelle, une impulsion qui le poussait à agir.

Les lumières des spatio-gares urbaines se profilaient devant lui comme des phares dans la nuit. Ces gigantesques édifices verticaux représentaient la transition entre la Terre et l'infini du cosmos, des portails vers l'aventure et le danger.

Chemin faisant, Joe tira son communicateur et sollicita une audience avec l'Amiral Zero, un ami dans les hautes sphères de la Fédération. Les coordonnées de leur rendez-vous furent échangées, un moment crucial dans cette quête de réponses.

Le cœur de Joe battait en cadence avec le rythme de ses pas pressés. Enfin, il se frayait un chemin dans les entrelacs des spatio-gares, empli d'une détermination nouvelle, porteur d'informations précieuses, et motivé par le désir ardent de percer le voile des secrets et d'atteindre la vérité.

Il s'engagea à l'intérieur du premier vaisseau qui se présentait, une minuscule embarcation aux allures modestes et quelque peu négligées. Ses parois éraflées témoignaient de nombreux voyages spatiaux et de nombreux défis surmontés. L'intérieur était sobre, avec des commandes usées par l'usage. Joe prit place dans le siège du pilote, sentant le cuir vieilli sous ses doigts. Après avoir établi une connexion avec le pilote automatique, il transmit avec empressement les coordonnées pour que le voyage puisse débuter.

Tel un oiseau nocturne prenant son envol dans l'éther stellaire, le vaisseau de Joe se lança, porteur de mystères enfouis et d'énigmes en gestation.

𝘚𝘱𝘢𝘤𝘦 ʜᴇʀᴏᴇꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant